La silencieuse

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Elle était comme la nuit des campagnes silencieuses. Prostrée sur la terrasse de sa cabane en bois, le dos courbé et le regard perdu dans le champs de maïs, son rythme cardiaque semblait presque inexistant. Ses yeux scrutés l'immensité du ciel ou chacune des étoiles tendaient à se dévoiler au fur et à mesure que le ciel devenait noir. Cette maison était tout ce qui lui restait, elle avait appris à vivre simplement. A son âge, cette petite maison était un bien douillet et confortable, suffisant pour elle.

Ses larmes ruisselaient, son cœur pesait comme le plomb et lui donnait l'impression que ses jambes vacillées sous la lourdeur de son corps. Sa gorge, elle, était serrée et déglutir lui semblait de plus en plus compliqué. Elle ne s'autorisait pas à pleurer, la tristesse avait peu à peu tracés des cernes sous ses yeux. Vêtue de noir, voilà maintenant des mois qu'elle portait le deuil. Les premiers temps, les gens de son village s'attardaient, lui parlaient et présentaient leurs condoléances. Puis le temps continue d'écrire son histoire et la vie reprend son cours avant qu'on ne s'en soit aperçu. Sa douleur n'avait pas baissé en intensité, elle n'avait pas oublié ce jour si triste mais désormais elle avait la sensation que les gens l'évitaient. Comme si sa douleur venait polluer le bonheur des autres.

L'absence était insurmontable au fur et à mesure du temps elle était passé par bons nombres d'émotions mais la pire était de loin la sensation de manque.

Sa main repliée sur son cœur, elle avait constamment cette douleur lancinante qui ne cessait de la tirailler. Elle qui avait toujours été croyante, elle qui avait toujours implorer dieu pour l'aider à avancer devant chaque épreuve que lui réserver la vie. Elle qui avait pardonné l'impardonnable, ce sentiment de colère ne pouvait la quitter. Elle en venait à détester ce Dieu qui pourtant l'avait toujours préserver de la rancœur, de la vengeance. Elle pourtant si pieuse ne pouvait se résoudre à accepter qu'après tout ce qu'il lui avait pris dans sa vie, il lui avait pris également le seul être qui la rendait complète. Elle se sentait vide, comme dépourvu d'une partie de son âme.

Texte inachevé.

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