Chapitre 7

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Lorsqu'elle s'éveilla, sa tête la brûlait. Ses membres souffraient. Elle crut avoir été attaquée, pensa être revenue dans ce cachot où l'attente avait été si longue. Mais autour d'elle, il n'y avait que de l'herbe et un peu d'eau qui chatonnait. En elle, un savoir retrouvé pulsait. Que s'était-il passé ? Elle était venue chercher ses souvenirs. Et cet objectif semblait atteint puisque l'image d'une femme au regard maternel surgit dans son esprit. Sa mère. Puis son père. Et sa sœur. Comment avait-elle pu oublier Mia ? Sa petite sœur si joyeuse et si insupportable par moments ? Un sourire éclaira son visage. Ils étaient en pays Faël ! Ses parents étaient marchands et avait tenté de nouer des liens commerciaux avec ce peuple ami de l'Empire. Mais elle avait rencontré son maître et ne les avait pas accompagnés pour entamer son apprentissage. Les souvenirs tournaient dans sa tête, se bousculant pour qu'elle les visualise en premier. Elle se releva et marcha jusqu'à la paroi, qu'elle désescalada distraitement. Ce fut un miracle si elle ne tomba pas mais le Rentaï veillait sur elle.

Parvenue en bas de la montagne, elle regarda le paysage qui s'offrit à elle. Le crépuscule tombait mais la chaleur restait étouffante. Mais elle se sentait bien, juste heureuse. Elle s'accroupit et, se souvenant du murmure si chaleureux, elle traça quelques lignes dans le sable, sans se soucier de se brûler le bout des doigts. La poésie Marchombre menait sa main.

Mélodie hypnotique des murmures

Qui n'évoque qu'un mot

Liberté

Un autre maitre-mot s'ajoutait à « Patience ». La liberté. Après tout, n'était-ce pas un pilier Marchombre ? Elle ne s'était jamais sentie si libre et si heureuse. Elle contourna le Rentaï pour aller rejoindre ses amis, marchant sans se préoccuper du temps qui passait, uniquement liée à ses souvenirs retrouvés. Elle les rejoignit finalement et ils se précipitèrent vers elle.

- Coucou, ça a été ?

- Hanæ ? Où étais-tu tout ce temps ? Tu es partie hier !

- Si longtemps ? Je suis désolée... Cela a dû prendre plus de temps que pour Elléa, voilà tout. Pardon de vous avoir inquiétés.

Une aura se dégageait d'elle et ils s'abstinrent de poser toute question, rejoignant le campement établi pour la nuit qui était désormais bien là. Hanæ, malgré son long somme sur le Rentaï, ne mit pas longtemps à s'endormir. Et elle rêva de sa famille, mélangeant les souvenirs jusqu'à former un songe aussi magnifique que chaleureux.

Le matin, ils se mirent en route. De tout le trajet, il ne se passa qu'un évènement. Les Ijakhis les trouvèrent et les attaquèrent. Mais ils étaient parés à cet affrontement, leurs gourdes remplies à la source de la montagne Marchombre. Il n'y eut pas de combat, les créatures de sables moururent sous les jets d'eau dans un silence inattendu. Le reste fut bien tranquille. Mais Hanæ, plongée dans les méandres de sa mémoire, ne voyait pas les heures défiler lentement. Ils atteignirent Fériane, y passèrent une nuit et atteignirent Al-Chen. S'installant dans une auberge, ils entamèrent une discussion pour envisager la suite de l'aventure.

Elléa avait retrouvé une bonne part de ses souvenirs et Hanæ plus encore. Lauwe savait où elle pourrait retrouver des traces. Mais aucune d'entre elle ne se souvenait de l'origine du symbole sous leur œil. Le flocon de Lauwe. La fleur d'Elléa. La lune d'Hanæ. Et elles ignoraient également pourquoi elles s'étaient retrouvées en prison. Il leur restait des mystères à élucider. Ils hésitèrent donc sur la conduite à tenir. En allant se coucher, ils ne savaient toujours pas que faire. Elléa devait revenir à Al-Jeit. Lauwe et Ryad à la Citadelle. Et Hanæ avait une mission à accomplir. Une mission dont elle ne se rappelait pas. Ils finirent par décider de se séparer, promettant de se contacter dès qu'ils auraient des nouvelles.

Elléa retourna donc à l'Académie, espérant que ses souvenirs suffiraient à combler son savoir perdu durant son apprentissage. Hanæ l'accompagna, désireuse de retrouver son maître. Et les deux Frontaliers retournèrent chez eux.



Un an et demi passa.

On ne peut admirer en même temps la lune, la neige et les fleurs [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant