Chapitre 9

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Le lendemain, le soleil était à peine levé que trois cavaliers quittaient la ville à un petit galop tranquille pour ménager leurs montures. Lauwe était devenue une sabreuse émérite, Elléa dessinait mieux que jamais et Hanæ se rapprochait de la fin de ses trois années d'apprentissage. Elles ne craignaient guère les dangers du voyage à elles trois. Une bande de bandits pensèrent que trois jeunes femmes feraient une prise facile mais ils se trompaient. Elles les laissèrent majoritairement en vie, ne désirant pas être inutilement cruelles, mais amochés.

Lorsqu'elles parvinrent enfin à Al-Far, elles cherchèrent une auberge pas trop sale où elles pouvaient également héberger leurs montures. Durant cette année, Lauwe avait fait l'acquisition d'un hongre à la robe baie, nommé Altaïr. Elle avait aidé à le débourrer et ils formaient un duo accompli. Les deux autres s'étaient dotés d'une jument isabelle, nommée Guimauve, pour Elléa, et d'un petit étalon alezan fougueux, du nom d'Equilibre pour Hanæ. C'était le troisième maitre-mot qu'elle avait ajouté à sa liste et elle avait choisi ce nom comme un symbole. Ces montures n'étaient pas des bâtardes et la route fut agréable. Un peu moins pour Elléa qui montait peu, mais pour les deux autres, bien plus.

Une fois installées, ce fut la dessinatrice qui les guida dans les ruelles, se fiant à ses souvenirs retrouvés. Les deux autres suivaient sans peine, prenant garde à ne pas la laisser s'éloigner trop. Lorsqu'elles furent parvenues à une tour aussi massive que haute, elle s'arrêta, dans l'ombre d'un porche. Elle leur désigna l'endroit et Hanæ hocha la tête. C'était bien là. Elles en firent le tour, laissant la Marchombre prendre de la hauteur pour observer l'endroit depuis les toits, tentant de mémoriser les lieux en vue d'une prochaine action, bien qu'elles ne sachent pas encore laquelle. Elles y passèrent un moment, décidées à ne rien manquer, avant de rentrer établir un plan.

Elles voulaient entrer. Mais la manière forte était à éviter. Il fut décidé que Lauwe se présenterait pour se faire embaucher comme garde du corps. Hanæ serait à l'extérieur", et Elléa resterait en arrière au cas où. Lauwe pourrait ainsi découvrir l'endroit, peut-être même se rappeler quelques souvenirs. Lorsqu'elles auraient les informations nécessaires, elles verraient. Il fut décidé que ce plan serait mis en action dès le lendemain.



Lauwe se présenta à la porte, vêtue de son armure de cuir, Aneko dans son dos. Elle frappa et patienta, le temps qu'on vienne lui ouvrir. Un homme peu impressionnant l'invita à entrer, lorsqu'elle eut exposé sa requête. Il semblait intéressé et la mena à un autre homme, visiblement plus habitué aux combats. Il le lui présenta et lui expliqua qu'il lui ferait passer un test pour voir si ses capacités étaient telles qu'elle le prétendait. Elle accepta sans souci, se posant une seule question : devait-elle paraître moins forte qu'elle ne l'était pour garder une marge ? Elle décida d'attendre le combat pour prendre sa décision. Et celui-ci semblait se dérouler dans peu de temps car on la mena au centre de la tour où une salle circulaire sablonneuse faisait penser à une arène. Pourquoi avaient-ils un lieu de combat dans une tour en pleine ville ? Et pourquoi ne se souciaient-ils pas qu'elle la voie ?

Les questions devraient cependant attendre, car on l'invita à se préparer pour le combat, lui proposant de demander s'il lui manquait quelque matériel. Déjà vêtue, comme à son habitude, elle refusa poliment. Elle ne se battait généralement qu'avec son sabre, bien qu'elle sache tirer à l'arc et manier d'autres armes, telles la dague, l'épée longue ou la lance, qu'elle appréciait tant pour son allonge que pour sa multi-efficacité. Elle s'échauffa brièvement, peu désireuse de se blesser inutilement avant de se déclarer prête. L'autre l'avait imitée, un regard appréciateur sur ses gestes, qui dénotaient une certaine habitude. Il tira une épée à lame large d'un fourreau dont il se débarrassa pour ne pas être encombré. Mais elle vit la poignée d'un poignard dans sa botte. Elle esquissa un sourire.

On ne peut admirer en même temps la lune, la neige et les fleurs [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant