Au delà de la mort

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Je demeure abasourdi, ma gêne teintant mes joues d'une rougeur profonde. J'admets que ma méthode était loin d'être la plus judicieuse pour atteindre mes objectifs. À présent, il est certain qu'il rejettera ma requête, me prenant pour une femme aux mœurs légères.

C'est avec un cœur lourd que je m'endors ce soir-là. Levé bien plus tôt que d'habitude, une étrange sensation liée à M. Belli m'envahit dès que je me tiens debout. Toutes les pensées me reviennent en un flot honteux. Je ne traîne pas, conscient que pour éviter de le contrarier, il vaut mieux ne pas tarder.

Trente minutes plus tard, je me tiens devant son bureau. Mon cœur bat la chamade, l'angoisse me paralyse. Je sais que derrière cette porte se trouve mon destin, et en sortant d'ici, ma vie ne sera plus la même.

Je frappe deux coups discrets, pas de réponse. J'attends quelques minutes, mais rien. Je pousse la porte et le découvre de dos, imposant comme une divinité grecque antique. Il parle d'une voix sèche et tranchante, quelques bribes de la conversation atteignent mes oreilles.

- Je veux tout savoir, apportez-moi un rapport complet sur mon bureau d'ici demain. Je ne paie pas pour rien.

Il raccroche sans autre forme de procès, se retourne, et d'un ton calme, il me dit :

- On ne vous a pas appris à frapper avant d'entrer quelque part."

- Si... Si."

Je ne manque plus que de bégayer comme une collégienne.

- Mais vous n'avez pas répondu. J'ai cru que je pouvais entrer."

- Si je n'ai pas répondu, c'est parce que je suis occupé. Asseyez-vous."

"- Je tâcherai de m'en souvenir," dis-je en prenant place.

- Bon, si je comprends bien, tu veux renoncer à l'argent en échange de voir mon enfant pendant une durée.

- C'est mon enfant aussi. Tu en parles comme si c'était acquis, comme l'un de tes nombreux bâtiments."

Il passe la main sur son front, légèrement agacé.

- Allons, allons, agapì mu, ne fais pas ça, ne joue pas ce numéro avec moi. J'ai compris que tu tiens à l'enfant.

Il feint de réfléchir, une lueur d'amusement au fond de ses yeux, comme si tout cela était un jeu pour lui. Je ne peux y croire alors que ma vie est en jeu.
- bon ... j accepte ta proposition

- Merci, vraiment merci. Je suis tellement contente que j'en pleure de joie.

Je vois son visage changer subitement, devenant froid, il me dit :

- Aller, perdre quelques millions ne doit pas faire si mal que ça.

Je relève la tête et lui lance un regard dur, empli de rancoeur.

- Ou si?

Je me lève brusquement, partant en sanglotant vers ma chambre. Si je reste une minute de plus dans ce bureau, j'étoufferai. Les larmes coulent sur mon visage, cette fois teintées de tristesse. Pourquoi cela me fait-il autant souffrir qu'il ait cette opinion de moi ? Après tout, je vais avoir la chance de voir mon enfant. N'est-ce pas la seule chose qui compte pour moi ? Ou peut-être non...