Chapitre 3

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 A l'extérieur, la tempête faisait rage

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 A l'extérieur, la tempête faisait rage. Le vent grondait dans la combe rocheuse, prisonnier de ses parois et soufflant violemment à travers le camp. Les arbres grinçaient dans la forêt, les branches s'entrechoquaient avec des craquements lugubres et parfois, tombaient à terre dans un choc sourd qui résonnait à travers les bois. La lune avait disparue derrière d'épais nuages noirs et la nuit n'en était que plus sombre. Le vent fouettait les ronces qui protégeaient la tanière des apprentis et une partie de la paroi de fougères s'était envolée, arrachée sans pitié par la tempête. Tapie tout au fond de leur tanière, pressée contre la paroi de la roche, Nuage de Pluie était incapable de dormir. La pluie battait sans relâche le peu de couvert qu'il leur restait et les cinq apprentis étaient tous blottis les uns contre les autres, tentant ainsi d'échapper au froid mordant auquel avaient laissé place les journées ensoleillées précédentes.

Nuage de Pluie était assaillie par toutes sortes de pensées sombres et depuis qu'elle s'était fait réveiller par l'orage qui avait éclaté violemment un peu plus tôt, il lui avait été impossible de se rendormir. Elle tremblait de froid et sentait l'humidité peu à peu s'immiscer dans son pelage épais. Elle pensait à Bois de Frêne qui était de garde cette nuit là et tentait de ne pas s'apitoyer sur son propre sort.

En se tournant pour trouver une position plus confortable elle vit le regard ambré de Nuage de Lune briller dans l'obscurité. Il l'observait en silence avec des yeux curieux et elle lui fit une grimace qu'il lui retourna aussitôt. Alors qu'il se roulait à nouveau en boule pour retrouver le sommeil, elle ferma à son tour les yeux et se laissa lentement gagner par de doux songes, rassurée par la présence de ses camarades autour d'elle.

Lorsqu'elle se réveilla à nouveau le soleil filtrait à travers les trous laissées dans la paroi de ronces par la tempête. Des gouttelettes transparentes pendaient aux branches des épineux et scintillaient dans la lumière, uniques traces de la tempête nocturne. Nuage de Pluie étira ses membres ankylosés avant de sortir de la tanière. Le soleil l'aveugla un instant et elle dut plisser les yeux pour mieux y voir. Le sol de la combe était encore humide et en regardant autour d'elle elle observa les dégâts causés par la tempête. Peu de tanières étaient encore protégées par les parois d'épineux et de fougères qui les couvraient habituellement. Des branches cassées et des feuilles trempées jonchaient le sol et une grande ouverture à l'entrée lui signalait que le tunnel de ronces avait aussi souffert. Pelage de Fumée se tenait au milieu de la combe et donnait des ordres à chacun pour organiser la reconstruction du camp. Et non-loin de lui, au sol, gisait une masse de fourrure informe.

Nuage de Pluie laissa échapper un miaulement d'horreur en reconnaissant Bois de Frêne et elle se précipita aussitôt vers elle. La guerrière gisait, immobile, les yeux clos, au centre de ses camarades regroupés près d'elle. Nuage de Braise était tapi aux côtés de son mentor, l'air abattu, sans se soucier de l'activité du camp alentour. Griffe d'Ajoncs et poil de Tigre étaient assis non loin de là, la tête basse et les yeux plein de douleur. Devant son antre, Etoile d'Aurore faisait les cent pas, la queue battant nerveusement l'air. Elle semblait à la fois attristée et en colère, le regard pensifs.

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