Chapitre 19 Partie 4 - Lui

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— Mais non ! Tu fais pas bien là !

Je reste éberlué devant Noham qui se frappe le front de sa paume. Les paupières écarquillés, je l'observe me prendre ses legos des mains pour monter correctement le mur de sa future maison. Je ne peux m'empêcher de me demander où est passé le petit garçon qui me regardait avec des étoiles dans les yeux. A mes côtés, Athénaïs se retient avec grande peine pour ne pas éclater de rire. Elle cache son sourire derrière sa paume et détourne le regard dès que j'essaie de le capter.

— Tonton Liott fait mieux, soupire le petit blond.

Il semble visiblement dépité par mon manque d'expérience dans la fabrication legos. Il me jette un coup d'œil avant de se lever, embarquant avec lui de nombreuses briques colorés. D'un geste de la main, il m'ordonne de me mettre en tailleur et s'installe sur mes cuisses. Cette fois, ma rousse ne retient plus son amusement. Son rire se fait entendre. Mon corps frémit à l'entente de ce son mélodieux. Ses pupilles brillantes accrochent la lumière. Mon cœur bat plus fort. Je ne me lasse pas de cette vision. Est-il possible de tomber un peu plus amoureux chaque jour ? Je crois que j'en fais l'expérience avec elle !

Son regard s'arrime au mien. Un sourire étire ses traits. Ses doigts glissent sur les miens, reposant sur la couverture au sol. Sa caresse, pourtant légère, me fait frissonner. Sa tendresse se révèle dans ces contacts délicats. Sans me quitter des yeux, elle se penche vers moi. Ses lèvres se posent sur les miennes. Je ferme les yeux et savoure avec délice. Malheureusement, la sensation disparait quand Noham élève la voix.

— Non, maman. Pas de bisous !

Les deux mains sur la poitrine de sa mère, il la repousse, une grimace sur le visage. Il manque de s'étaler alors qu'elle recule. Du bras, je le retiens. Avec une mine satisfaite, il se réinstalle confortablement. J'hausse un sourcil, ne comprenant pas son attitude. Habituellement, les petits garçons empêchent leurs mères d'approcher des hommes, et non l'inverse. Enfin, suivant Œdipe. Athénaïs me coupe l'herbe sous le pied en posant la question qui me brûle les lèvres.

— Et pourquoi je ne peux pas embrasser Maximus ?

Le regard du petit blond navigue entre nous deux avant qu'il ne croise ses bras sur son torse.

— Quand tu lui fais des bisous, il écoute plus. Et il fait une drôle de tête après.

Surpris d'entendre ça, je ne peux m'empêcher de demander qu'elle tête je fais à ce moment-là. L'attention de Noham se fixe sur moi.

— Tu fais comme ça.

Il croise ses doigts et fais une grimace. Je ne saurai même pas quel mot utiliser pour la décrire. Enfin, les mots qui me viennent sont imbécile heureux. Ses yeux pourraient s'apparenter à ceux d'un chiot suppliant alors qu'un grand sourire fend ses lèvres. Non, je ne ressemble pas à ça ! Impossible que je fasse cette tête ! Je m'apprête à démordre fermement, quand le rire d'Athénaïs éclate.

Outré, je la regarde s'esclaffer alors qu'elle déclame que je faisais exactement la même tête la première fois. Première fois que quoi, mystère ! Je souffle alors que Noham cède au rire contagieux de sa mère.

— Eh oh, ça vous deux oui ! Je ne fais absolument pas cette tête.

Les deux paires d'yeux se posent sur moi. De grands sourires s'affichent sur leurs visages contredisant ce que je viens de dire. Je secoue la tête, incapable de résister à leur bonne humeur contagieuse. Au moins, ça a chassé la nervosité d'Athénaïs.

— Bon, et si tu me montrais, vu que je ne sais pas faire.

Le petit blond acquiesce vivement en récupérant ses briques qu'il avait lâché dans son imitation. Ma rousse vient poser son menton sur mon épaule. Du coup de l'œil, je vois sa mine taquine. Canaille, elle dépose un baise sur ma joue. Aucun doute, je vais en entendre parler pendant un moment.

Embrase-moi Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant