The White Snake: Woody T3

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Je regarde mes cartons quitter la maison où j'ai toujours vécu. Malgré tout ce qu'il s'est passé, j'ai quand même passé de bons moments ici avec mon père.
Maintenant, j'ai une dizaine d'hommes qui sortent mes cartons un par un de ma maison. Je me rends dans la chambre de mon père et termine de ranger ses affaires, je ne les avais pas touchées depuis son décès. J'attrape les quelques vêtements qu'il reste dans sa penderie pour les mettre dans un carton que je donnerai à Reed.

- Tout va bien?

Je me retourne vers Woody.

- Oui, oui. C'est juste que je ne me voyais pas quitter cette maison comme ça.

Woody s'approche de moi.

- C'est le meilleur choix qu'on puisse faire. Puis, chez moi tu seras bien. Enfin, vous serez bien.

Il pose délicatement sa main sur mon ventre ou la grossesse ne se voit pas. Hier soir après l'annonce, je n'ai plus travaillé, nous sommes revenus ici et avons commencer à trier les affaires. La plupart partiront pour le refuge de Reed.

- Pré?

Woody retire sa main précipitamment. 

- Oui?

- Le camion est prêt.

- Très bien. Le prospect attend au refuge pour décharger.

- Très bien.

- Nous, on va aller chez moi s'installer. Ce soir ne nous attendez pas.

- Très bien. À demain.

L'homme au longs cheveux et au corps tatoué, me regarde en souriant.

- Merci, dis-je.

- De rien.

Une fois terminé, je ne me retourne pas pour la regarder une dernière fois. Le chemin jusqu'à chez lui ne dure pas longtemps. Nous nous garons dans l'allée où se trouve déjà une voiture qui décharge mes affaires.
L'homme dont j'ignore le nom finit par s'en aller.
Je me retrouve alors seule avec Woody. Lui comme moi, nous ne savons pas comment réagir. Nous sommes tous les deux perdus.

- Et si je te faisais visiter?

- Oui, bonne idée, dis-je en souriant timidement.

Je découvre alors une jolie maison, de taille normale, un grand salon, une cuisine ouverte sur celle-ci, une salle de bain, deux chambres, une buanderie. Un petit jardin avec un cabanon au fond.

- Voilà, ce n'est pas très grand, mais on sera bien là. Je vais emmener ta valise dans ta chambre.

- Ta maison est très jolie. Woody, je suis désolée de t'imposer ce bébé... Je veux dire que je n'aurais jamais pensé tomber enceinte...

- C'est de ma faute aussi... J'ai oublié le préservatif et ça faisait longtemps que je n'avais pas eu de relation. J'assume pleinement ce bébé Charlie. Tu sais dans ma vie, je n'ai jamais pensé avoir la chance d'être père. Et ce bébé... J'en rêvais. Tu vas voir, on sera bien tous les trois. Je compte venir à chaque rendez-vous, je ne louperai rien.

Je le regarde en souriant.

- Je crois que j'ai mérité une douche, dis-je.

- Oui, je vais passer un coup de téléphone.

Je quitte de nouveau la cuisine et me rends dans la salle de bain après avoir récupéré des vêtements propres. Cette douche est fantastique, j'en ressors toute détendue. Quand je retourne à la cuisine, Woody est toujours au téléphone. Je me mets à fouiller placards et frigo pour nous faire un repas. Je loge gratuitement ici, je ne vais pas mettre les pieds sous la table et attendre qu'on me serve.

- Qu'est-ce que tu nous prépares de bon?

- Du poulet et des pommes de terre.

- D'accord, je vais aller prendre ma douche.

Il quitte la cuisine. Après sa douche et le dîner, nous nous installons dans le canapé. Je suis exténuée, mais il faut qu'on apprenne à se connaître.

- Woody, ce n'est pas ton prénom?

- Non, c'est mon nom de famille. Mon prénom, c'est Jackson.

- Ok, tu as toujours été gérant d'un garage?

- Non, j'étais dans l'armée, puis je suis rentré dans ce Club et j'ai appris le métier, j'avais déjà des bases.

- D'accord.

- Parle-moi de toi Charlie.

- J'ai toujours grandi ici. Ma mère est partie quand j'avais 15 ans, elle nous a laissé avec simplement une lettre comme explication. Je travaillais tout les étés pour mettre de l'argent de côté pour aller à la fac. Mais mon père a sombré et tu n'as pas besoin que je t'explique ce qu'il s'est passé ensuite.

- Tu allais en fac de quoi?

- Art, j'ai toujours voulu être tatoueuse.

- Tu peux encore l'être tu sais?

- Non, avec tout ce que je dois encore payer et le bébé qui va arriver dans moins de 9 mois, j'espère juste que j'aurais tout payé d'ici là.

Woody ne me quitte pas des yeux. Il attrape sa bière et la porte à ses lèvres.

- Je te remercie d'avoir payé ma dette auprès de Joe.

- Ne t'inquiète pas pour ça.

- Je te rembourserai.

- Charlie ce n'est pas la peine, d'accord?

- Oui...

- Je voudrais aussi que tu arrêtes de travailler au White Horse. Ça va te faire beaucoup. Et une grossesse peut être fatiguante au début.

Je le regarde surprise. Je me demande comment il peut savoir ça.

- Mais je ne gagnerai plus grand chose, dis-je.

- Si tu m'as moi maintenant Charlie. Tu pourras continuer à travailler au bar, comme ça Will t'auras à l'oeil. Si quelque chose ne va pas, je ne serai pas loin.

- D'accord, je vais arrêter au White Horse.

- J'ai encore une question, me demande-t-il.

- Oui.

- Manuel.

Rien qu'à l'entente de son prénom je grimace. Woody ne me quitte pas des yeux. Son regard est incroyable, perçant. J'ai l'impression qu'il me lit ouvertement.

- La première fois que je l'ai rencontré, je devais avoir 17 ans. Ils étaient venus à la maison pour récupérer leur argent. Puis les années ont passé et je le retrouvais souvent où j'étais. Et plus les années passaient, plus je trouvais qu'il me tournait autour. Puis les avances ont commencé. J'ai toujours refusé. Je me sens pas à l'aise avec lui. Alors quand je l'ai vu dans ton bar, je me suis dit qu'il avait trouvé un autre moyen de me suivre. Car il me suit.

- Je sais. J'en ai parlé avec Joe. Il m'a prévenu.

- Est-ce qu'il nous fera du mal? Je veux dire, quand il va savoir que je suis enceinte?

- Tu ne seras jamais seule avec lui Charlie. Tu n'as rien à craindre.

- Ok. Je vais aller me coucher.

- Si tu as besoin de quelque chose, demande-moi.

- Merci.

Je me lève et regagne ma chambre, je m'allonge dans mon lit. Je pose ma main sur mon ventre avec encore du mal à réaliser qu'un être loge à l'intérieur.

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Charlie qui emménage avec Woody, début timide... mais comment va se passer la cohabitation? Bisous mes chatons!