A Taste Of Eternity

Chapitre 1 : Auriane

Allongée sur le ventre, j'ouvre difficilement un oeil, mes lentilles ayant séchées dans mes orbites pendant la nuit et la clarté du jour qui se lève pénètre sous mes paupières lourdes et irritées. Un filet de bave s'échappe de ma bouche entre-ouverte et me mouille la joue. Je grimace en me redressant lentement et m'essuie le visage du revers de la main.

Le drap, où l'odeur de mon amant et la mienne se mélangent, glisse sur ma poitrine nue tandis que j'observe la pièce dans laquelle je viens d'émerger.

Je n'ai pas eu l'occasion de détailler la déco hier soir, trop occupée à déshabiller le maître des lieux. Les couleurs sont sobres, les meubles fonctionnels, sans bibelots ou autres objets superflus. Le style épuré de la pièce me plaît mais pas assez pour me donner envie de rester. A vrai dire, je ne reste jamais. Un de mes mantras est de ne jamais couché deux fois avec le même homme. Une fois, parfois, c'est déjà de trop !

Je m'étire avant de glisser hors du lit et constate que je suis seule. J'espère que je ne suis pas tombée sur un de ces mecs sympas qui préparent le petit déj' en espérant discuter autour d'une bonne tasse de café. Si c'est le cas, il va vite comprendre que je ne suis pas ce genre de fille.

Un coup d'oeil au réveil me fait comprendre pourquoi je suis aussi crevée alors que je n'ai pas bu d'alcool. Se réveiller à sept heures et demi, un samedi, devrait être interdit. Par la loi. Ratifié by the Queen herself !

Imbibée de sommeil, je ramasse mes sous-vêtements en dentelle sur le sol ainsi que ma tenue que j'enfile avant d'en fermer la fermeture éclair sur le côté. Ne jamais porter de tenue qui se ferme sur l'arrière, ça vous évite de vous retrouver à devoir demander de l'aide au gars qui ronfle dans le lit, trop bourré pour vous filer un coup de main alors que vous voulez juste déguerpir. Je sais de quoi je parle...

Sur ce merveilleux souvenir, je me dirige donc vers la salle de bains. J'appuie sur l'interrupteur et la lumière crue, reflétée par le marbre froid me brûle presque les rétines, déjà bien meurtries. Une fois habituée, je me fais une toilette sommaire, en brossant mes cheveux à l'aide de mes doigts ainsi qu'en posant une noisette de dentifrice à la menthe sur mon index avant d'en frotter mes dents. Ce faisant, j'observe la pièce. Elle est tellement propre qu'on pourrait manger par terre et je ne vois aucune affaire féminine traîner dans le coin.

Personnellement, je me fous pas mal de savoir si l'homme qui m'emmène chez lui a une femme ou pas, c'est son problème, mais je préfère éviter. Ce n'est jamais très agréable. Je parle en connaissance de cause...

J'efface comme je peux le mascara qui a coulé sous mes yeux rouges et me dirige vers le salon en attrapant, au passage, ma veste et mon sac, duquel je sors un petit flacon de liquide pour lentilles et j'en laisse tomber deux gouttes dans chaque oeil. Vivement que j'arrive chez moi pour enlever ces saletés de mes yeux.

La porte d'entrée émet un clic et je devine que mon amant d'une nuit est revenu de son escapade matinale. Je joue alors à un petit jeu dans ma tête. Comment va réagir l'homme du jour ? Va-t-il la jouer gêné ? Me promettre de m'appeler alors que je ne lui ai même pas donner mon numéro ? Me sauter dessus pour un autre round ? Me...

- Salut, me dit-il quand il finit par me repérer après avoir fermer la porte derrière lui.

Légèrement essoufflé, son t-shirt trempé de transpiration, il m'offre un sourire naturel qui me déstabilise quelque peu. Mais je me reprends bien vite. Sûrement un habitué de ce genre de situation. Et un sportif, donc. A vrai dire, je m'y attendais un peu vu qu'il a le corps qui va avec : épaules carrés, abdos dessinés se terminant en V, petit cul musclé. Ouais, certainement un des plus beaux fessiers que j'ai vu de ma courte vie. Il souffle sur la mèche châtaine qui lui tombe sur ses yeux de jade et me fait sortir de ma petite analyse mentale.