Ce matin, lorsque je m'étais levée, la lumière que diffusait mon PC avait attiré mon regard. J'y avais découvert une photo que je n'avais pas prise, puisque j'étais dessus. Un fragment d'hier. Un geste tout simple. C'était une photo d'Adam et moi, enlacés devant la maison. Une onde de chaleur se diffusa, et...
- Tony ! Braillais-je dans la maison, dévalant les escaliers.
- Oui ? me répondit une voix ensommeillée.
- Pourquoi t'a pris cette photo ?
- Je pensais que ça te plairait... Désolé.
- Justement. J'aime cette photo.
- Ben alors, je ne vois pas de problème.
- Si, crois-moi, c'est un problème. Le début des ennuis pour moi.
Evidemment, mon frère ne comprenait pas pourquoi je disais ça, mais je ne pouvais pas lui expliquer. Déjà parce que je me voyais mal en parler avec lui, mais ensuite parce que le formuler à voix haute rendrait le problème plus réel. Je me sentais en forme, et mis ma fièvre d'hier sur le compte de la fatigue. Comme je n'avais pas mangé la veille, j'avais super faim. Je me préparais rapidement et rejoignis les jumeaux après avoir avalé une montagne de tartines. Ils me regardaient en souriant bêtement.
- Quoi ? les agressais-je.
- Rien... dit Jimmy, la voix traînante.
- T'es juste dingue comme fille. Enchaîna Elliot.
- Ok, vous savez quelque chose que je ne sais pas.
- Peut-être bien ! me répondirent-ils à l'unisson.
- Vous êtes trop bizarres, leur lançais-je. En plus, tu devrais surveiller tes paroles Elliot, ça pourrait être mal interprété.
Je levais les yeux, essayant pourtant de savoir ce qu'ils me cachaient tout le long du trajet. Nous arrivâmes finalement à Buckingham Palace sans que je ne puisse leur soutirer une quelconque information. C'était une très belle place. Enfin, quand on pouvait en voir la couleur. La place était noire de monde, de nombreux vacanciers venus admirer le palace de la reine et profiter du spectacle de la relève de la garde. L'orchestre de garde joua God Save The Queen, avant qu'une parade de magnifiques chevaux noirs ne défile. Ils étaient parés d'or et rouge, couleurs qui se mariaient à la perfection avec leurs robes noires. Je n'étais pas une fan de chevaux, mais il fallait avouer que c'étaient des bêtes majestueuses, qui avaient de l'allure, de la classe et de la force. C'était l'attraction typique du touriste qu'ils avaient prévus de m'emmener voir. Il n'y avait que nous et Ella nous avait rejoint, les autres ayant tous des occupations. Du haut de son mètre quarante-sept, elle était trop petite et avait dû monter sur les épaules de Jimmy pour voir au-dessus de la marée humaine dans laquelle nous étions pris. Moi-même je ne pouvais pas voir correctement, mais le spectacle était déjà saisissant d'ici.
La mère des jumeaux était venue nous chercher et Ella nous avait quittés. Leur mère s'appelait Abby et ressemblait beaucoup à ses deux fils, surtout au niveau de son caractère. Elle avait l'air toujours enjouée. On retrouvait aussi de ses traits dans le visage des deux garçons : le même nez fin, les mêmes yeux, en tout cas dans leur forme, mais les siens étaient marrons, contrairement à ses fils qui les avaient hétérochromes pour Elliot et qui tiraient sur le vert pour Jimmy, bien qu'ils aient l'air marron clair la plupart du temps. C'était une petite femme, à peine plus grande qu'Ella. Elle avait été super gentille avec moi, s'intéressant sur ma présence ici. Je restais évasive, lui disant juste que mes relations avec ma mère étaient plutôt tendues et que j'avais dû venir passer les vacances ici. Plusieurs minutes plus tard, elle s'arrêta devant une maison dont la peinture du rez-de-chaussée était rouge, et le premier étage blanc, dans Anson Road. Un coin tranquille qui avait son école primaire au bout de la rue et qui n'était qu'à quelques stations du collège et du lycée. Leur maison ressemblait trait pour trait à celles des voisins, je me demande s'ils s'étaient déjà trompés de maison. Abby gara la voiture, et je la remerciais d'être venue, alors que nous aurions pu prendre le métro comme nous le faisions d'habitude.
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19 Days
RomanceDepuis des mois, Clélie déménage de foyers en familles d'accueils, après avoir fuit le domicile maternel. Ne sachant plus quoi faire, l'assistante sociale chargée de son dossier lui demande de retourner passer deux semaines chez sa mère, à Londres...