L' égoïste

Chapitre 4 : En ville.

Et : Encore !
Eden : Une pause ... J'en peux plus ! Laisse-moi faire une pause...
Et : J'ai dit encore ! Réessaye ! Concentre-toi !

Je n'en pouvais plus. Nous étions dehors dans le jardin depuis ce qui me semblait une éternité. Mes vêtements de sport étaient trempés aussi bien de sueur que de boue... Du crachin était tombé sans discontinuer, me trempant jusqu'aux os, mais Ethan n'en démordait pas : il voulait m'apprendre à me battre et avait été clair qu'il n'arrêterait pas avant que je réussisse à le mettre à terre. CHOSE TOTALEMENT IMPOSSIBLE !! J'avais essayé par tous les moyens, sans résultat. Même pas une égratignure. De mon côté : de nombreuses ecchymoses et un bourdonnement incessant dans les oreilles due sûrement à une commotion, mais Monsieur Connard n'était pas décidé à mettre fin au supplice.

Vladimir n'était pas très loin de nous, auprès de ses fleurs. Il semblait ravi de ce temps humide et nuageux... mais ne nous prêtait pas attention. Tout l'inverse de Béliath, qui lui ne perdait pas une miette...

B : Tu devrais la laisser faire une pause, elle est H.S. mon gars !

Et : Toi, on t'a pas sonné ! Si elle subit ça, c'est de ta faute. Fallait tenir Léandra en laisse et on n'en serait pas là !

Béliath allait répliquer. Il avait commencé à ouvrir la bouche quand percevant mon regard suppliant il avait resserré ses lèvres. Je n'avais pas envie qu'il énerve encore plus Ethan... Car forcément le défouloir, c'était moi. Moi, qui subirait la tempête comme d'habitude et j'étais à bout de force. J'étais à peine guéri qu'Ethan avait instauré des cessions quotidiennes, quasi militaire. Une seule solution : réussir à le frapper assez fort pour le satisfaire. Autant dire, que ce n'était pas demain la veille.

Ethan : Recommence ! Attaque-moi !

Béliath soupira et nous laissa seuls. Enfin...

J'attaquais, sans conviction. Il m'avait montré des prises, des techniques de corps à corps. Il voulait absolument que je passe à l'offensive. À l'inverse, tout ce que mon cerveau me criait c'était "esquive", "bouge à gauche", "saute", "évite"... Mon corps fuyait clairement le combat et cela me rendait encore une fois de plus, faible aux yeux d'Ethan. Même si je me fichais de ce qu'il pouvait penser, cela en devenait agaçant. Quand il me mordait je sentais son inquiétude, ses doutes... Ah pour le coup, Mr avait voulu que le lien se confirme, il était servi ! Je ressentais de plein fouet ses émotions à chaque morsure, et tout ce qui en découlait était similaire à de la crainte, de la déception. Mais ce n'était rien comparé au fait que je ne savais pas ce qu'il percevait de moi, je n'osais même pas lui poser la question.

Bam!
Ethan m'avait plaqué au sol, amortissant ma chute au dernier moment. Encore une défaite : j'expirai longuement...

"Faible". Le mot s'imprégnait dans mon crâne.

Et : Ça va ?
Eden : À merveille...

Il se tenait au-dessus de moi, attendant que je me relève... Mais j'avais épuisé mes dernières forces. Trois soirs de suite que je collectionnais les échecs cuisants et Ethan gardait un calme absolu et ça me stressait parce que ce n'était vraiment pas son genre d'être patient.
Le calme avant la tempête... Ce mec était aussi beau qu'il pouvait être un enfoiré. Je pense qu'une tornade de niveau 7 ou 8 était en préparation et pas moyen de se mettre à l'abris.

Et : T'as l'intention de te relever ?

Il croisa les bras, signe de son impatience.

Eden : Pourquoi faire ? Tu vas me renvoyer au sol dans la minute...
Et : Me dit pas que tu es du genre lâche qui abandonne au moindre obstacle !!?
Eden : Quoi ?