Chapitre 11 : Témoin silencieux

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"Quel que soit celui qui verse le sang de l'homme, par l'homme son sang sera versé." - Genèse, chapitre IX, verset 6.

7 Juillet, 10 heures, Commissariat

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7 Juillet, 10 heures, Commissariat

Christopher

- Gideon Barjavel est arrivé. Il vous attend en salle interrogatoire.

Un crayon bic à la main, je hoche la tête sans pour autant la relever. Je mets un point final au paragraphe que j'ai entamé il y a déjà un quart d'heure avant de prendre une grande inspiration et de quitter mon bureau.

Aujourd'hui, je ne suis pas d'humeur. Et c'est peu dire ; je peux vriller en un quart de seconde tant je suis excédé. Apprendre que Barjavel possède des informations sur l'enlèvement de Vénus depuis certainement le premier jour me donne, depuis que je l'ai appris, des envies de meurtres dont je n'arrive pas à me débarrasser.

J'ai du mal à comprendre le fait qu'on puisse garder de telles choses pour soi. Il s'agit d'un kidnapping. Pas d'un putain de truc insignifiant dont on peut facilement se foutre... Ce type est fini à la pisse, je n'ai pas d'autres explications. Je le dégommerais volontiers si mes obligations professionnelles ne m'en empêchaient pas.

Putain, ce serait jouissif.

Mais impossible. Je dois l'interroger.

Traversant le commissariat d'un pas décidé, j'ignore les regards circonspects de mes collègues et serre la mâchoire quand la tête du témoin se matérialise dans mon esprit. Il va falloir que je garde mon sang froid. Je n'ai pas intérêt à me laisser submerger par la rage quand je serais face à lui.

Ceci étant dit, je vais me faire un plaisir de l'envoyer chier.

À mon arrivé, j'ouvre la porte et pénètre la petite pièce insonorisée. Les couleurs familières de cette dernière me font perdre en assurance, mais je maintiens malgré tout mon stoïcisme. Hors de question que je dérive maintenant.

- Barjavel, craché-je aussitôt.

Je me dirige droit vers lui, non sans apercevoir son regard fuyant, et tire la chaise qui lui fait fasse d'un geste vif. Je m'y assieds sans attendre et enchaîne brusquement :

- Le mois dernier, tu as été arrêté pour conduite en état d'ébriété. Il y a trois semaines, rebolote et il y a six jours tu as été arrêté pour, je cite : "nudité sur la voie publique".

Le concerné baisse la tête et se met à jouer nerveusement avec ses doigts.

- Et aujourd'hui, ça ? achevé-je, d'un ton sévère. T'as un sérieux problème, mec.

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