Chapitre 13 : Existe-t-il un monde où la douleur est dérisoire ?

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"La solitude est un jardin où l'âme se dessèche, les fleurs qui y poussent n'ont pas de parfum." - Marc Levy.

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7 Juillet, 13 heures 22

Vénus

Marcus a verrouillé la porte à double tour. J'ai espéré mille fois qu'il oublie ce détail, mais il n'a fallu qu'un regard de sa part pour que je comprenne que je n'aurais pas cette chance.

Évidemment qu'il fermerait derrière lui...

À présent, je suis prise au piège. Enfermée entre ces murs suintants, cramoisis. J'ai beau parvenir à respirer, j'ai comme l'impression que mon souffle se perd. S'éteint. Ma poitrine se soulève à maintes reprises, et pourtant, rien n'y fait, l'air passe mal.

Je crois que j'ai du mal à réaliser ce qu'il vient de se passer. J'aimerais que tout soit dans ma tête, mais comment aurais-je pu imaginer une chose pareille ? J'ai l'esprit fantaisiste, certes, mais je n'ai pas rêvé la douleur, le poids de sa main sur ma peau ni les frissons le long de ma colonne vertébrale. Encore moins le dégoût à son égard.

J'ai parfaitement conscience de ce que je viens d'endurer.

Accroupie dans la pièce, le regard baissé et les joues humides de larmes, je ne sais pas quoi faire. Alors j'essaie d'oublier. Je repense tant bien que mal au mois de Mai, quand je révisais le baccalauréat. L'angoisse que je ressentais à ce moment-là me paraît à des années lumières de celle que je ressens aujourd'hui... Au mois de Juin, quand j'ai eu les résultats. Positifs, à mon plus grand soulagement. Puis aux vacances qui se profilaient cet été. À la plage, au soleil, aux bains de minuit, à la chaleur, aux cocktails...

Je repense aussi à mes parents.

Mes frères.

Je n'aurais jamais pensé dire ça un jour, mais nos chamailleries me manquent. Elles me semblent si lointaines à l'heure qu'il est. Je donnerais cher pour revivre chacune d'entre elles. Même les pires.

Si je pouvais, j'effacerais de ma mémoire tous ces moments passés avec eux. Toutes ces soirées où, couchés sur le canapé, nous rigolions de choses et d'autres. Où, assis face à face, nous nous racontions nos journées - et plus encore - tout en grignotant des cochonneries.

Bon sang, je veux juste oublier que je ne les reverrai peut-être jamais.

"Arrête", me sommé-je intérieurement.

Peu importe ce à quoi je pense, je ne parviens pas à voir au-delà du mal. Le négatif a pris le pas sur tout le reste. Comme un venin, il a terni ma façon de réfléchir. Et bien plus, si j'en crois mes perspectives d'avenir actuelles...

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