Chapitre 9.

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Lorsque je me réveillais, je constatais qu'on m'avait étendu un plaid dessus. Charmante attention, à laquelle je n'étais pas habituée. Je ne comprenais pas pourquoi ils ne m'avaient pas réveillée pour que je monte dormir dans mon lit. Tony devait avoir insisté pour me laisser dormir. Ma mère et Matt étaient tous les deux réveillés et en train de déjeuner dans la cuisine. Je les saluais rapidement puis me levais, et mis de l'eau à chauffer pour me préparer un thé, et pour les autres éventuellement, s'ils en voulaient aussi.

- Tu bois du thé toi maintenant ?

Je fus surprise de l'entendre me parler en français. Comme son mari ne le comprenais pas, elle passait son temps à parler anglais. Ce dernier lui lança d'ailleurs un regard réprobateur, qu'elle ignora royalement. Une première ! Soit je rêvais encore, soit ce matin était un coup monté.

- Oui, non, je ne sais pas, j'avais envie... Mais pourquoi tu ne parles pas en anglais comme d'habitude ? demandais-je.

- Parce que c'est à toi que je veux parler.

- Mais encore ? fis-je, méfiante.

A tous les coups, elle avait quelque chose à me demander et ne voulait pas que Matt soit au courant, une surprise pour lui ou quelque chose comme ça. Et puis quoi encore ?

- Qu'est ce qui ne va pas ? me demanda-t-elle alors.

Heureusement que j'étais assise, sinon je serais tombée. Elle se préoccupait de mes états d'âme ? En presque 16 ans, elle ne s'était jamais préoccupée – et à peine occupée - de moi !

- Où est ma mère et que lui avez-vous fait ? demandais-je, ne sachant pas si je voulais vraiment lui répondre ou pas.

- Tu peux dire ce que je veux, je ne suis pas la meilleure des mères mais tu restes quand même ma fille, je te l'ai déjà dit. Tu ne dors jamais sur le canapé, tu ne bois pas de thé, et hier quand j'ai voulu te mettre ton plaid, ton téléphone a sonné et tu avais huit appels en absence. Je n'ai pas regardé.

- Les choses changent des fois. Je suis juste trop aimée par mes nouveaux amis, ils ne peuvent plus se passer de moi, lui répondit-je en me levant pour aller chercher mon téléphone sur la table du salon. Et depuis quand tu regardes mon téléphone ?

J'avais effectivement deux appels manqués d'Adam, des messages de lui aussi, et le reste venait des jumeaux, qui ne cessaient de s'excuser.

- -Tu peux me le dire, si ça ne va pas Clélie, insista ma mère. Et puis c'est juste que j'ai vu le nombre d'appels quand ton écran s'est allumé suite à l'appel, se défendit-elle en levant les yeux au ciel.

- En fait... Hier, je suis allée manger chez les jumeaux, et leur père a eu une permission et est rentré. Et voilà c'est tout, je me sentais juste de trop.

- Je suis désolée, me dit soudainement ma mère, en m'enlaçant soudainement.

Mal à l'aise avec cet élan affectif inconnu, je restais plantée sur ma chaise, les bras plaqués le long du corps. Non vraiment, comment elle a pu changer en deux ans ? Il se passait quoi là ? J'étais pressée qu'elle s'écarte de moi. Soudainement, j'avais de l'importance ? Elle pensait vraiment ce qu'elle disait ? Et malgré tout cela, je ne pouvais pas rester. Je ne voulais pas. C'était trop compliqué. Entre elle et moi. Entre Matt et moi. Entre moi et moi.

- Euh... fis-je en la repoussant, comme elle ne reprenait pas sa place. Désolée pour quoi ?

- Pour beaucoup de chose... Mais surtout pour ton père, je n'aurais pas dû faire tout ça à l'époque...

19 DaysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant