Delirium - Tome 1 (trilogie)

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Parfois, j'ai l'impression qu'il y a deux moi qui coexistent : celui, superficiel, qui opine quand il faut et dit ce qu'on attend de lui, et l'autre, enfoui, qui s'inquiète, qui rêve et qui aime le gris. La plupart du temps, ils sont parfaitement en phase et je remarque à peine qu'ils sont distincts, mais, de temps en temps, j'ai le sentiment d'être constituée de personnes différentes et de courir le risque à tout instant de me déchirer en deux.
P.62

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Il en est toujours ainsi entre le troisième et le quatrième kilomètre, comme si le stress, l'angoisse, l'irritation et la peur réunis se transformaient en souffrance physique, en millions d'aiguilles me transperçant. Je deviens alors incapable de reprendre mon souffle ou de penser à autre chose que : "je n'y arriverai pas, je n'y arriverai pas, je n'y arriverai pas."
P.65

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On est systématiquement déçu par les êtres auxquels on a accordé sa confiance, sur lesquels on croit pouvoir compter.
P.120

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Vous croyez peut-être que le passé a quelque chose à vous apprendre. Vous croyez peut-être que vous devriez l'écouter, tendre l'oreille pour distinguer des murmures, vous pencher vers lui, vous mettre à quatre pattes pour accueillir le souffle de sa voix en provenance de la terre, de lieux disparus. Vosu croyez peut-être qu'il contient un message pour vous, qu'il y a une leçon à en tirer.
Mais je connais la vérité : je la connais à cause des nuits de Froideur. Je sais que le passé vous tirera vers l'arrière et vers le bas, je sais qu'à cause de lui vous traquerez le chuchotis du vent et le charabia des arbres, que vous essaierez de déchiffrer un code, de réunir les pièces de ce qui a été brisé. C'est sans espoir. Le passé n'est rien d'autre qu'un poids mort. Il vous lestera comme une pierre.
Laissez moi vous donner un conseil : si vous entendre le passé vous parler, si vous le sentez planer dans votre dos ou faire courir ses doigts sur votre colonne vertébrale, la meilleure réaction à adopter, le seule, est de prendre vos jambes à votre cou.
P.189-190

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À cette idée, une douleur m'élance, une douleur qui n'a rien à voir avec ma jambe. Je suis frappée par la petitesse de tout, de notre vie - nos magasins, nos raids, nos boulots.
P.241

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Je suis simplement frappée par la réalité du temps qui file, qui fuit en avant. Un jour, j'ouvrirai les yeux et ma vie sera derrière moi, j'aurai l'impression qu'elle n'aura pas duré plus longtemps qu'un rêve.
P.332

LAUREN OLIVER

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