Chapitre 5 : Le Manoir

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Hey, hey ! Le ciel bleu, on est samedi et voici le nouveau chapitre de Jusqu'à ce qu'on nous sépare.

Commençons par un Previously : Nous suivons Elle une narratrice qui essaye de vouloir comprendre  son passé. Elle est une sorcière anglaise qui a passé des vacances scolaires en France quand elle était petite. Elle est également une ancienne détenue d'Azkaban malgré son jeune âge (20 ans environ). Son objectif ? Lever le voile sur la mort d'un certain Ash.

Dans ce chapitre, nous nous situons en Île-de-France, dans un endroit qui ressemble plus à la campagne qu'à la ville. Il y a des champs, des forêts et des vieux manoirs ...

Bonne lecture !

PDV Elle

J'ai repris le train. Le train Moldu cette fois-ci. Le voyage a duré plus d'une heure. Ensuite, il a fallut marcher. Longtemps.

Le manoir où nous allions en vacances quand j'étais petite est situé dans un hameau minuscule, en haut d'une colline. 

Il est 22 heures. Tout est désert.

Il n'y a que deux rangées de maisons, de part et d'autre d'une route goudronnée étroite. On aperçoit encore une réclame peinte sur le mur de l'ancienne épicerie. Je compte deux foyers illuminés, volets clos. Il doit être minuit. Je me dirige vers le vieux portail.

Les orties et le lierre bloquent l'ouverture de la porte. La nature est parfois plus forte que les sortilèges pour nous empêcher d'entrer. Je contourne la grille d'entrée, cherche un coin du mur qu'on ne peut pas voir depuis la route.

Je n'ai pas besoin d'escalader. Mes bottes en peau de dragon adhèrent à n'importe quelle surface. Je peux marcher le long du mur comme si la gravité m'était étrangère. Sans effort, je marche le long du mur. Puis, je me laisse tomber dans les broussailles denses qui ont gagné le jardin.

Les herbes hautes me dépassent de dix centimètres. Je prie pour que le terrain ne soit pas crevassé.

Je retrouve sans trop de difficulté l'allée centrale, qui traverse une sorte de bosquet d'épines. Les graviers aussi laissent passer la végétation. Un platane miniature a élu domicile sur le perron. La vigne vierge recouvre les fenêtre barrées de planche de bois de la vieille demeure. La porte est fissurée. On dirait que personne n'y a vécu depuis cent cinquante ans.

Je pose la main sur la poignée et la retire aussitôt. Un bouclier brûle-doigts empêche quiconque de la franchir. Tant pis, j'utiliserai le passage que j'utilisais pour faire le mur quand j'étais ado. Je contourne le manoir, escalade la grille arrière et me retrouve à travers champs.

Quelque part entre les rangées de maïs, il y a un fossé avec un passage ni vraiment secret, ni vraiment magique. Un simple passage moldu.

Au loin, trois petites villes scintillent. Mes pieds s'enfoncent dans la terre meuble des champs. Je ne sais plus trop dans quelle direction aller.

Au bout d'une bonne demie heure de recherches, je trouve une crevasse dans laquelle on devine l'entrée d'un tunnel de béton. Je saute et une rivière d'orties m'accueille par des brûlures assez vives. Je me mords la langue pour ne pas crier.

Accroupie, je titube hors des plantes et j'allume la torche de mon téléphone moldu. J'éclaire le tunnel. Des araignées y ont tissé leurs toiles. Tant mieux. Ça veut dire que plus personne ne l'emprunte.

J'avance à tâtons dans le couloir cylindrique. À la première bifurcation, je me dirige vers l'ouest. Cette fois, je patauge dans vingt centimètres d'eau croupie. Je remercie Mélusine que mes bottes soient étanches.

Je retrouve la trappe. Personne n'a songé à l'entourer d'un bouclier, mais elle s'ouvre difficilement. Je la pousse.

Je suis au sous-sol, dans la salle de jeu clandestine que nous avions aménagée avec Ash.

Rien n'a changé : le jeu d'échec incomplet, les traces de bombabouse sur le mur, les scrutoscopes cassés et une vieille Comète 160 qui ne volait déjà plus très bien à l'époque où nous l'avions récupérée. Quelques graffitis sur les murs (nos initiales, principalement, mais aussi quelques insultes).

Je n'ai pas le courage de poursuivre mon exploration pour le moment. Je sens la fatigue m'envahir. J'ai voyagé toute la journée et je n'ai plus le courage de faire la difficile.

Je m'affale sur le canapé composé de pneus et de vieux rideau sans trop me préoccuper de l'épais nuage de poussière que je soulève.

Jusqu'à ce qu'on nous sépareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant