Devenir loup-garou : « Il est possible de devenir un lycanthrope après avoir été mordu par l'un deux ou suite à une malédiction. Une fois la lycanthropie acquise, le phénomène n'est plus réversible. Il en est de même pour la lycanthropie héréditaire ou de naissance. »
***
Le temps n'était jamais passé aussi lentement. Léo avait attendu avec impatience la venue du vendredi, et pourtant, les autres jours n'avaient fait que se rallonger, comme pour le faire languir encore et encore. Il s'était mordu les lèvres pour ne pas le dire à Chelsie ; elle désapprouverait. Sortir dîner avec son maître de stage n'était pas un crime. Avoir des envies n'en était pas non plus. Il suffisait d'un rien pour passer la ligne. D'un rien pour qu'on vous regarde de travers. D'un rien pour que ce bonheur, si fébrile, se brise. Léo ne comptait pas laisser s'enfuir Dante. Mais si ce dernier le rejetait – ce qui n'était pas encore arrivé – alors Léo ne pourrait plus rien faire.
Ce matin là, il avait de nouveau changé de route. Chaque jour, lorsqu'il venait, ou repartait de la cahute, il prenait un nouveau chemin. Il n'avait pas l'impression d'être suivi, mais prudence était mère de sûreté. Il brouillait les pistes, faisait demi-tour, effaçait ses traces, prenait de mauvaises directions. Un bon pisteur aurait du mal à démêler le vrai du faux. Léo était bon à ça, alors il était bon pour embrouiller les esprits. Malgré ça, il arrivait toujours en avance. Suffisamment pour surprendre Dante qui sortait de sa douche. Comme ce matin. L'odeur agréable du savon qui passait au-dessus de celle de la poussière, et l'image qu'il avait, dans sa tête, d'un Dante à poils. Léo en frémit.
Il passa la porte sans bruit. Comme à chaque fois, il allait prétexter avoir frappé mais de ne pas avoir été entendu. Il évita les lattes qui chouinaient, ne posant ses pieds qu'à des zones sûres. Il passa la cuisine et s'adossa au mur, profitant du bruit de l'eau qui coulait pour faire travailler son imagination. Il voyait son corps mince. Il ne pouvait en être autrement. Pâle aussi. Peut-être avec quelques rares grains de beauté. Il imaginait son ventre plat, sa poitrine tout aussi plate, et ses côtes, sans doute saillantes. Il voyait dans sa tête, des jambes fines mais pas dépourvues de muscle. Ses cheveux qui tombaient dans sa nuque, laissant deviner la suite de sa colonne vertébrale. Dans ses pensées, Léo la suivit, jusqu'à tomber sur son petit fessier, galbe, à croquer. Quant à l'avant...
— Léo ! Annoncez-vous ou je vais mourir un de ces matins !
Son rêve, détruit, n'était pas sans désavantage. Les yeux sombres de Léo se posèrent sur Dante, les cheveux en pagaille, un simple tee-shirt ample sur le dos, un pantalon avec des ourlets, et surtout, l'absence de ses lunettes. Léo inspira, plissa les yeux de contentement, quand une serviette lui tomba dessus.
— Vous êtes impoli dès le matin.
Grognon, Dante s'éclipsa. Léo prit la serviette humide et se retenu de la porter à son nez. OK, le grand docteur Holt s'était levé du pied gauche. Ça promettait.
— Bonjour à vous aussi, Dante.
Un charabia lui répondit. Léo prit la peine d'aller étendre correctement la serviette dans la salle de bain et en profita pour ouvrir la fenêtre. Il allait retourner dans la cuisine quand une tache rose attira son attention dans le lavabo. D'un reniflement, il put dire de quoi il s'agissait. Le jeune homme revint en trombe dans la pièce à vivre, les poils hirsutes.
— Vous êtes blessé !
— Excusez-moi ?
— Vous êtes blessé, répéta-t-il d'un grondement.
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Mythes et Légendes Lupines - T1 : les métamorphes ont peur des loups-garous [V1]
ParanormalLéo Collier, étudiant en chimie et pharmacologie à l'université du Montana, et métamorphe loup, se voit recommander par son professeur référent pour un stage d'été atypique. Malgré la nature de son futur maître de stage, Léo accepte. Néanmoins, c'e...