Chapitre 21

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Le jeune Rikimura se réveilla en sursaut. Il observa les alentours, surpris de ne pas reconnaître l'endroit. Il tâta son corps : il était torse nu, et un long bandage entourait son épaule gauche.

_ Tiens, tu es enfin réveillé !

Il se tourna vers sa gauche, et vit une jeune femme de la quarantaine ranger des instruments médicaux. Elle semblait assez fatiguée, des cernes visibles sous ses yeux. Et pourtant, sa beauté était incontestable, avec ses cheveux bruns courts, ses lunettes rectangulaires et ce grain de beauté à gauche de ses fines lèvres.

Elle prit un porte-bloc et un stylo, et s'installa sur le tabouret au chevet de l'adolescent qui se redressa légèrement.

_ Alors, dis-moi ton nom, prénom, classe et date de naissance, lui dit-elle.

_ Rikimura Yuji, en 1-A et je suis né le 23 décembre.

_ Bien. Ton alter ?

_ Lecture d'esprit et... Silence absolu.

_ Ok... de quoi te souviens-tu exactement ?

_ Euh... J'ai franchi la ligne d'arrivée, et... je me suis évanoui.

_ Parfait, tu te souviens de tout. Tu as eu une vilaine entorse à la cheville droite, une tendinite à la jambe gauche, tes rotules légèrement abimées, et ton épaule gauche un peu déboîtée... Et en prime, une rhinopharyngite... Comment as-tu fait pour accumuler autant de problèmes juste lors de la course ?

Yuji lui lança un regard blasé, et répondit avec un sourire gêné :

_ Le rhume, c'est parce que j'ai nagé dans l'eau et que j'en suis ressorti immédiatement... Et le reste, hum... j'ai sauté du bord de la falaise et j'ai glissé...

_ Avec tes pieds ?

_ Oui.

L'infirmière soupira en fronçant les sourcils. En lisant dans son esprit, le brun y lut de l'exaspération.

_ Mais qu'est-ce que vous avez en tête, vous, les ados ?

Elle nota quelque chose dans son porte-bloc, et releva à nouveau le nez.

_ Tu as dormi pendant trois bonnes heures...

_ Trois heures... ça veut dire que j'ai raté la deuxième épreuve ?

_ Oui. Mais tu es qualifié pour la troisième épreuve. Je ne comprends pas pourquoi, d'ailleurs...

_ Vraiment ? Comment ?

_ Je ne sais pas. Sûrement parce que Fuyuka-san est ta professeure principale, il me semble...

_ Sumire-sensei ? Que voulez-vous dire ?

_ Elle fait partie des arbitres. Et elle a insisté pour te garder dans le championnat. Tu n'es pas le seul dans ce cas-là, crois-moi.

_ Ah, je comprends.

Il s'assit sur le bord de son lit, et passa une main dans ses cheveux : l'eau avait retiré tout le gel, et ils étaient à présent en pagaille.

_ Oh, et il y a deux gosses qui voulaient te voir. Je les ai viré parce que tu devais te reposer. Ne t'en fais pas, c'est la pause déjeuner, donc prends ton temps pour récupérer des forces.

_ Merci.

Yuji se leva difficilement et s'étira.

La porte s'ouvrit, et une jeune femme s'engouffra dans la salle, marchant en direction de l'infirmière, un sac en papier à la main. Les cheveux châtains attachés en chignon, de petits yeux et un petit nez, elle dégageait une certaine sagesse, un certain calme.

_ Tata ! Je t'ai apporté le déjeuner, fit-elle après avoir salué d'un signe de la tête le patient.

Sa tante se tourna vers elle, lui indiquant de poser le sac sur un tabouret, et lui demanda :

_ Tu as mangé ?

_ Oui.

_ Des légumes ?

_ Euh... ouais ?

La femme soupira, et continua :

_ Tu as dit bonjour à notre patient ?

Elle se retourna et observa l'adolescent de ses petits yeux noirs. Avec un immense sourire dévoilant des dents blanches, elle fit :

_ Ce doit être toi, l'un des adolescents encore en lice !

_ Ouais, il semblerait, répondit-il simplement.

_ Chiyo Shuzenji, ravie de te rencontrer.

_ Rikimura Yuji. Enchanté.

_ Tu as quinze ans, c'est ça ?

_ Oui. Et... vous ?

_ Vingt ans.

_ Je vois. Et vous n'étudiez pas ?

_ Si, mais je suis en stage avec ma tante. Je veux devenir infirmière à Yuei, donc j'apprends à ses côtés.

Le brun se rassit en faisant balancer ses jambes, lisant dans son esprit.

_ Donc, votre alter, c'est la guérison ?

_ Oui, mais il est un peu différent de celui de ma tante : je peux soigner les blessures en leur faisant ce que j'appelle un « bisou magique », alors qu'elle peut les soigner en tapant légèrement dessus.

Yuji eut un frisson en se demandant à quel point l'infirmière devait se défouler à taper sur ses blessures.

_ Enfin, je ne suis pas encore aussi douée qu'elle, ajouta la stagiaire.

_ Vraiment ?

_ Je peux faire un test sur toi, si tu veux. Où as-tu encore mal ?

_ Chiyo, n'abuse pas de ton alter ! Prévint sa tante.

_ Oui, oui.

Yuji inspecta son corps de fond en comble, et lui montra ses genoux, qui semblaient affectés par les conséquences de sa course.

Elle acquiesça, puis se baissa et posa ses lèvres sur les deux genoux de Rikimura. Elle se redressa ensuite, et annonça :

_ Et voilà !

Ce dernier se releva, et en marchant, il ne sentait plus ce frottement incessant qu'il sentait depuis son réveil.

_ Wow, il est vraiment bien, votre alter. Je ne sens plus mes os se frotter entre eux. Merci, Shuzenji-senpai.

_ Ça a fonctionné ? Mais je t'en prie.

_ Ah bon ? Fit l'infirmière qui rangeait ses ustensiles. C'est rare...

_ Je vois. Peut-être que quelque chose s'est activé lorsqu'elle m'a soigné, expliqua le brun en se levant.

_ Rikimura-san, tu veux un bonbon ?

Chiyo lui tendait une sucrerie sortie tout droit de sa poche. Et en lisant dans son esprit, elle dissimulait encore pleins d'autres friandises dans le genre.

_ Chiyo ! Je t'avais dit de ne pas voler les bonbons dans la boîte !

_ Merci, mais je ne suis pas très fan des sucreries, déclina poliment l'adolescent avant de se tourner vers celle qui l'a soigné. Et madame, votre nièce n'a pas volé de bonbons de la boîte dont vous parlez, mais elle l'a eu d'une amie qui le lui en a donné.

La stagiaire insista pour lui donner le bonbon, et Yuji finit par l'accepter en lui faisant un clin d'œil, complice de son mensonge. Ils se mirent à rire ensemble, avant que l'adolescent ne s'étire et annonce en s'inclinant respectueusement :

_ Encore merci pour avoir pris soin de moi. Je vais devoir y aller.

_ Je ne fais que mon travail, soupira l'infirmière.

_ Au revoir, Rikimura-san. Et bonne chance !

Le brun sentit son cœur frémir, et adressa un sourire sincère à l'apprentie infirmière avant de la remercier et de la saluer.

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Authentic Mad Scientist Rikimura - MHA Original Fanfiction [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant