Chapitre 15 : Comportement modèle

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"La vérité est rarement pure et jamais simple." - Oscar Wilde.

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8 Juillet, 9 heures

Vénus

Maman est méchante. Je la déteste. Hier, j'ai fait tomber mon livre à ses pieds sans faire exprès. Ça ne lui a pas plu alors elle m'a frappé de toutes ses forces. J'ai crié : Arrête, Maman ! Arrête, s'il te plaît ! Seulement, elle ne m'a pas écouté. Ou alors ne m'a-t-elle pas entendu ? Dans ces moments, elle n'est plus pareil. Comme si elle changeait de personnalité. Parfois, j'ai même l'impression qu'elle se fait posséder. Ses yeux se révulsent, ses dents s'allongent et elle se met à puer tellement fort que j'en viens à me demander si ce n'est pas la mort qui la suit de trop près.
Papa aussi est méchant. Mais ce n'est pas pareil. Lui, il m'aime. Mais, il m'aime trop. Surtout depuis que j'ai utilisé le rouge à lèvres de Maman. Est-ce que c'est normal qu'il se touche le ✖✖✖✖✖ (maman m'a interdit d'utiliser ce mot) devant moi ? En tout cas, je n'aime pas quand il le fait. Et puis ça me rend bizarre, je me sens vide après. La dernière fois, je n'ai pas trouvé l'inspiration pour mes dessins pendant une semaine entière.

Le cœur battant jusque dans les tempes, je tourne la page.

J'en ai marre !!! Je suis enfermée depuis trop longtemps. 1 mois ? 2 mois ? 3 peut-être... ? Je n'ai pas la moindre idée du jour que nous sommes, ni du temps qu'il fait dehors et ça me rend malade. J'aimerais tellement revoir le ciel. Ou l'herbe. Ou les fleurs. Ou même la pluie... ! Mais maman dit que je ne sortirai pas d'ici avant que j'aie adopté un comportement modèle. Alors j'essaye de tout mon cœur.
Papa, lui, il est venu me voir ce matin. Pourtant, j'ai prié toute la nuit pour qu'il ne le fasse pas. Il a dézippé sa braguette et il s'est touché le ✖✖✖✖✖. Encore. Ça sentait très mauvais. C'était pire que d'habitude. Heureusement, maman est arrivée et il a tout arrêté. Elle n'est pas au courant. J'hésite à lui dire, peut-être qu'il arrêterait ? Mais j'ai peur. Je pense que ça l'énerverait. Et je ne veux pas l'énerver. Je veux juste sortir d'ici.

D'un geste de la main, j'essuie mes yeux embués de larmes. Une émotion que je n'ai jamais ressenti se loge dans ma poitrine, tout au fond, et la compresse. Comment ont-ils pu faire de telles choses ?

Depuis que j'ai dix ans, on me met en garde contre le monde. Mon père est le premier à avoir mis un terme à mon innocence et à ma naïveté. Ma mère est la seconde. Et mes deux grands frères sont les derniers. Chacun à leur tour, ils m'ont fait comprendre que la planète était noircie par le mal. Que des choses atroces s'y passaient. Après tout, j'étais la petite dernière, il fallait que je prenne conscience de tout ça si je voulais pouvoir l'affronter.

Ensuite, j'ai grandi.

Et puis, j'ai compris.

Il n'existe pas de bien sans mal. Pas de réussite sans échecs. Pas de lumière sans obscurité. Pas de vie sans mort... Tout est une question de complémentarité. D'équilibre. Seulement, une chose aujourd'hui me vient en tête :

RÉSILIENCE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant