"𝙴́𝚕𝚞" {Les mystérieuses cités d'or}

"Ils s'aimaient..."

Ils s'aimaient.

C'était bien la chose la plus évidente du monde. Ils s'aimaient.

Un amour tendre et fort s'était mis entre eux au fil des années. Et ils le savaient. Zia était consciente de l'amour que lui portait Esteban, Esteban était conscient de l'amour que lui portait Zia.

Et cela était réciproque.

Ce n'était plus cet amour enfantin, non. Maintenant, les voilà adultes, avec des sentiments plus forts. Mais, qui dit adulte, dit complication.

Leur amour était devenu beaucoup plus sincère, plus intime et plus sérieux. Même après six ans de séparation, leur affection l'un envers l'autre n'avait fait que croître. Mais, car dans une histoire d'amour complexe il y a toujours un mais, la situation n'était pas aussi simple.

Si ses six ans, si le secret de Zia n'avait jamais existé, ils seraient en train de s'embrasser fougueusement à l'heure qu'il est. Une gêne s'était installée au fond d'eux, un blocage.

Mais surtout, ils se l'interdisaient.

Zia ne pouvait tout simplement pas, cela ne ferait que le briser encore plus, quand son secret serait révélé. Et elle ne voulait pas qu'il souffre encore plus qu'il ne le devrait. Bien des hommes lui avaient fait la cour, souvent avec des sous entendus... Elle n'aimait pas les hommes, même si elle savait mieux que quiconque qu'Esteban n'était pas de cette lignée de malfrat.

Son cœur, devrait battre à rompre sa cage thoracique, cependant, il n'en fut rien. La jeune inca contrôlait parfaitement ses émotions, pourquoi? Car cette situation, elle si était parfaitement préparée.

De toutes les personnes existant en ce monde, les premières qu'elle voulait le moins possible briser, étaient Esteban et Tao. Et pour cela, elle était prête à tout, même abandonner ses sentiments, amoureux ou non.

Car de toute manière, son destin était déjà tout tracé, la seule chose qu'elle souhaitait était que personne ne souffre trop; à la dernière étape des cités d'or.

Esteban ne savait tout simplement pas comment réagir. "Six ans c'était beaucoup trop"; cette phrase, il se la tournait en boucle, la tordant dans tous les sens, essayant de tirer une solution satisfaisante. Le fils du soleil, avait tout sa vie, aimé qu'une seule et même femme.

Jamais, jamais son cœur ne s'était tourné dans une autre direction. Dans son esprit, une seule femme le faisait sourire. Une seule et unique femme, exceptionnelle à ses yeux.

Mais maintenant qu'il l'avait retrouvé, plus rien n'était clair.

Combien de fois il avait rêvé de ces retrouvailles avec la jeune inca. Combien de fois il l'avait espéré, croyant apercevoir à chaque coin de rue son visage.

Quand enfin, elle se trouvait devant lui, lui qui avait tant espéré, il crut devenir fou. Esteban ressentait encore la sensation en lui, se moment ou son coeur sauta dans sa poitrine. Le moment où il l'avait vu, les sons ne parvenaient plus à ses oreilles, les muscles des jambes peinaient à le tenir debout...

Car c'est incroyable, combien l'amour peut instantanément vous rendre vulnérable.

Mais, maintenant, au bord de cette rivière lumineuse, il comprit une chose. Esteban connaissait Zia, même après tant d'années, les yeux ne trompaient pas.

Il ne savait pas pourquoi, mais une chose était sûre.

Zia l'aimait

Zia l'aimait mais sans plus

Ce soir-là, Esteban avait dû se résigner. Ce soir-là, son cœur lui fit atrocement mal. Car Esteban savait, il savait que Zia faisait disparaître ses sentiments pour une seule raison;