Blanc Comme Neige ᴹᶤᶜʰᵃᵉˡ ᴶᵃᶜᵏˢᵒᶰ

02. Cette passion qui brûle en moi

        Janvier 1983, j'étais âgée de 10 ans, cela faisait 4 ans déjà que j'étais dans cet orphelinat. Et depuis j'étais devenue une grande fan de Michael Jackson. Avec l'argent que nous avions chaque année à Noël nous nous étions acheté des guêtres qu'on glissait sur nos chaussures et sous notre pantalon. Et depuis on s'amusait à imiter les pas du chanteur.

        Mais ce jour là était un grand moment, Susie nous avait dit qu'elle avait vu le nouveau clip, phénoménal, de la star. Alors depuis nous restions toujours près de la télévision afin d'attendre la venue de ce merveilleux moment. La voix off annonça la publicité, et nous soupirèrent en même temps. C'était très rare d'après Annie que MTV, la chaîne de musique, présente le clip d'un noir, alors on pouvait comprendre que Michael n'était pas quelqu'un comme les autres.

« Il en mette du temps, s'impatienta Tom en sautillant sur place.

_ Tais toi, ça commence ! »

        Sur l'écran s'afficha le titre de la chanson, puis le clip commença avec un fond de basses, puis un peu de batterie. Et oui …Qui ne pouvait pas s'empêcher de taper du pied au rythme de cette magnifique sono ? Et là, ce qui nous coupa le souffla c'était de voir les dalles s'illuminer sous les chaussures du personnage... La caméra se leva pour montrer une main s'amusant avec une pièce, puis enfin... le visage tant attendu.

        Nous nous attendions à son indémodable coupe afro, mais c'était une peau plus pâle et de magnifiques cheveux frisés qui apparurent. Michael les yeux baissés, puis sa magnifique voix qui résonna. Dans le clip, tout ce qu'il touchait était illuminé. La chanson racontait que Michael à eu une relation avec une femme, mais celle-ci l'accuse d'être le père de son enfant et notre idole dément ces propos ... But the kid is not my son... J'eu une brève pensée pour ma maman qui m'avait élevée seule. 

        Vêtu d'une veste noire, retroussé sur les manches d'une chemise rose, il portait un pantalon beaucoup trop court et ce nœud papillon qui le rendait irrésistible. Le Michael de Don't Stop Til It Get Enough avait disparu, un Michael nouveau parti loin devant Off The Wall son premier album. C'était magique, même après la fin du clip on en restait encore bouché-bé. Puis une voix annonça :

« Et si vous voulez retrouvez Michael Jackson et ses frère, vous pouvez participer à l'émission qui fêtera les 25 ans de Motown ! L'émission à lieu le 16 mai. Dépêchez vous ils restent encore des places ! »

        Après quelques brefs cris d'hystérie, chacun après avoir vu le potentiel de notre jeune chanteur, devenait encore plus fan. C'est ce qui forgeait notre belle amitié, et finalement j'étais plutôt heureuse d'être ici. Je ne souffrais plus trop de la mort de ma mère. Il m’arrivait de pleurer parfois, mais ca devenait de plus en plus rares. Après tout, chaque être vivant avait besoin de sa mère natale. Poudreuse ou pas.

        Sinon à l’orphelinat … On se disait presque tout, je dis bien presque. Car moi je leur cachais quelque chose. J'étais au courant un peu avant eux pour cette histoire de Motown, et j'avais prévue d'économiser pour cette mémorable soirée. Depuis le début je travaillais pour l'orphelinat. Je faisais la cuisine et le ménage, Histoire de récolter quelques fonds, et ceci depuis 2 mois déjà. Je ne pouvais pas leur en parler, je pouvais passer pour une egoiste à leurs yeux. Mais c'était moi ou personne. C’était comme ça. Il fallait que je vois Michael Jackson sur scène. Absolument.

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        Pour notre plus grand plaisir, le mois de février arriva, suivi d'une nouvelle chanson. Tout ce que l'on savait c'est que ce sera grandiose. Tom pour l'occasion nous avait sorti de magnifique lunette de soleil volées au surveillant. C'est bien lui ça, il avait le don de s'infiltrer partout ou il voulait. Sa coupe de cheveux avait changé aussi, il ressemblait comme deux gouttes d'eau, sans exagération enfantine au Michael des années 80.