*Chapitre 8*

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« J'ai chaud. J'ouvre les yeux. Je me trouve dans une grande salle de bain épurée, dont la buée provoquée par la chaleur du bain dans lequel je suis allongée brouille ma vue. Je sens un corps derrière le mien, et bientôt deux bras viennent m'enlacer avec tendresse, et des baisers sont déposés avec sensualité dans le creux de mon cou.

- Tu es finalement revenue... Me souffle-t-il.

- Tu pensais que je ne viendrais pas ?

- J'ai toujours peur que tu ne reviennes pas.

Je me blottis un peu plus contre lui. Après cette histoire de chimère ayant fusionnée avec une petite fille, je n'avais besoin que d'une chose : lui.

- C'est encore plus osé que les fois précédentes... Je murmure.

- Tu n'aimes pas ? Je trouve pourtant ce moment... idéal.

Il resserre son emprise autour de ma taille, me collant davantage contre lui. J'ai envie de le voir. Je veux le voir. S'il savait à quel point j'en ai besoin.

- Tu ne veux toujours pas... Pas vrai... ?

Il dépose un autre baiser sur ma nuque. Je frissonne.

- Pas encore. Mais c'est pour bientôt. Je veux juste que tu attendes encore un peu... Tu peux faire ça pour moi ? Me susurre-t-il.

Ah, que puis-je répondre à ça ? Il l'a dit avec tant de sensualité...

-O-oui...

- Ah, je suis rassuré.

Il se saisit délicatement de mon menton, et tourne lentement mon visage dans sa direction. Ma vue se floute, alors je ferme les yeux.

- Tu es vraiment adorable.

Il pose ses lèvres sur les miennes, et m'embrasse avec passion. Un baiser débordant d'amour et de désir. Un désir ardent. »

- T'as révisé le contrôle d'histoire ? Questionna Sakura.

- Plus ou moins. Avoua Aimée. Mais je le sens bien.

Déambulant dans les couloirs, elles profitaient de leur petite pause de dix minutes avant de retourner en cours. Elles n'avaient pas abordé leur première mission depuis un moment maintenant, et évitaient purement et simplement de s'en souvenir. Alors lorsqu'elles se retrouvaient toutes les deux, elles parlaient un peu de tout et de rien.

- C'est bientôt les vacances. Rappela Aimée.

- C'est vrai. Releva Sakura. C'est pas trop tôt, je commence à en avoir marre des cours.

- Ce n'est que le début de l'année je te signale. Si tu en as déjà marre, t'es mal barrée.

Elle rit.

- Enfin je dis ça, mais moi aussi j'ai envie de prendre des vacances.

- Ah ! Tu vois ! S'exclama Sakura.

- Ne rêvez pas trop.

Les deux adolescentes sursautèrent et se retournèrent en toute hâte. Il s'agissait de monsieur Morales, qui semblait particulièrement exténué.

- Bonjour monsieur... Souffla Aimée, le cœur encore battant.

- Bonjours à toutes les deux.

Il s'ébouriffa les cheveux.

- Au risque de fortement vous décevoir, notre fine équipe ne risque pas d'avoir de vacances ce mois-ci.

- Hein ? Comment ça ? L'interrogea Sakura, surprise par cette révélation.

- On a reçu une nouvelle mission, et elle va être longue, je vous l'assure... Soupira-t-il. Je vous en parlerais plus en détail ce soir, après l'entraînement. Sur ce, j'ai des choses à faire.

Il les salua et s'éclipsa, les laissant seules avec leur déception.

Après l'entraînement, toute l'équipe se réunit dans une salle de cours. Aimée et Sakura avaient gardé pour elles la discussion qu'elles avaient eu avec leur professeur un peu plus tôt, mais tous se doutaient, à l'expression grave qu'il arborait, que les nouvelles n'étaient pas bonnes. Ils redoutaient le moment où il prendrait la parole, mais ne supportaient toutefois plus le suspens qu'il faisait perdurer depuis de longues minutes maintenant. C'est Rin qui prit la parole la première.

- Tout va bien monsieur ? Vous avez l'air... particulièrement fatigué.

- C'est parce que je le suis. Avoua-t-il. Mais mon était de santé n'est certainement pas le sujet d'aujourd'hui.

Il se stoppa un instant pour les jauger rapidement. Puis il reprit.

- On a une nouvelle mission. Je l'ai gardé pour moi ces dernières semaines pour être sûr de venir vers vous avec du concret, et après des recherches acharnées, c'est enfin le cas.

- Et de quoi s'agit-il ? Lui demanda Jules.

- Vous n'allez pas être déçu. Lança-t-il sur un ton ironique. On nous a refilé l'affaire de la chimère parlante.

Tous se figèrent. Eux qui voulaient définitivement l'oublier, la laisser loin derrière eux et ne plus jamais y penser, ils allaient devoir y renoncer. Dio s'avança.

- Comment ça ?

- Je ne suis pas le mieux placé pour vous en parler, alors je vais laisser mon collègue vous faire un topo.

Un bruit de chaise se fit entendre, et les apprentis se retournèrent soudainement vers le fond de la salle : un homme d'un âge plutôt avancé habillé d'une tenue religieuse leur faisait à présent face.

- Il est là depuis le début ?! S'exclama Dio.

- Je l'avais pas remarqué... Souffla Aimée.

- Moi non plus... Lui confirma Anna.

L'homme leur afficha un grand sourire et fit un pas en avant.

- Je suis Freud Heinrich, hunter et homme de foi.

Il s'avança et rejoint Morales, qui l'observait avec un certain détachement.

- Il y a plusieurs semaines, vous avez été témoin d'un événement affreux et sans aucun pareil : une chimère avait fusionné avec une jeune enfant compatible.

Freud afficha une mine attristée.

- Malheureusement, ce n'est pas la première fois que cela arrive.

- Il y en a eu d'autres ?! S'écria Rin.

- Oui. Continua-t-il. Il y a eu précisément quatre autres cas. Tous des compatibles enregistrés dans notre base de donnés. Il y avait même parmi eux un jeune hunter. Nous en sommes rapidement arrivés à cette conclusion : ces chimères ne pouvaient avoir agis seules, elles ne sont pas assez évoluées intellectuellement pour ça, quelqu'un les y a donc aidé. Et on m'a chargé de retrouver et d'arrêter cette ou ces personnes.

Il se tourna vers Morales.

- Et votre professeur a accepté de me prêter main-forte dans ma mission.

- Et on a récemment été appelés pour des compatibles ayant des comportements plus que douteux : ils agiraient de la même manière que les monstres que nous connaissons bien. Expliqua Morales.

Les adolescents tentaient avec peine à assimiler toutes ces informations sans flancher. Tout ça les bouleversait, et ils ne voulaient pas à avoir à affronter de nouveaux ce genre de phénomène. Ça les terrifiait.

- Je sais que je vous en demande beaucoup, leur avoua leur professeur, mais je vous assure que si nous avions pu faire autrement, je ne vous aurais jamais impliqué là-dedans. Mais il faut qu'on arrête celui qui est derrière tout ça, on ne peut pas le laisser agir à sa guise.

Il leur sourit.

- Vous êtes avec moi ?

Ils avaient peur, c'était certain, mais les mots de leur professeur les avaient quelque peu assurés, mais surtout regonflés à bloc.

- Oui !

- Alors allez vous préparer : on part dans une heure !

Last Stardust || Inspiration D.Gray ManOù les histoires vivent. Découvrez maintenant