Chapitre 5 : Auriane

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Un verre de vin blanc à la main, le regard posé sur ma mère et William qui évoluent sur la piste de danse en riant, je me remémore ma discussion avec Ethan, sur cette même piste.

Pourquoi le fait que je n'ai pas joui le titille-t-il ? Pourquoi s'intéresse-t-il à ce que j'ai ou non ressenti alors que lui a pris son pied ? C'est ce qui devrait compter pour lui, non ?

Aucun homme, jamais, ne m'avait fait de remarques ou poser de questions par rapport à ça. Aucun ! Et ça me va très bien. Je me vois mal expliquer à des inconnus, que je ne revois jamais, le pourquoi du comment.

Pourtant, je souris en repensant à ma petite provocation à cause de laquelle son égo de mâle en a pris un coup. Je n'ai pas pu m'en empêcher après sa question : pourquoi ? Comme si le fait de ne pas avoir eu d'orgasmes reposait totalement sur moi... Bon, dans mon cas c'est vrai mais c'était trop tentant de lui rabattre son caquet, lui qui pense qu'apparemment aucune femme ne peut lui résister. Pourtant, il m'avait paru sympa ce matin. Comme quoi...

Enfin, bref. En tout cas, à vingt-quatre ans, je n'ai jamais eu d'orgasmes de ma vie, ou si j'en ai eu, je ne m'en suis pas rendu compte. Pourtant, d'après Rosie, on sent ce genre de chose...

Je pivote sur ma chaise afin de reposer mon verre duquel je bois une gorgée fraîche. Notre table est à moitié vide, les gens ayant suivi l'exemple de ma mère et Will après la fin du dîner, ou s'étant levés pour aller retrouver des amis assis à d'autres tables. Mon père et Ethan sont, quant à eux, en pleine discussion de l'autre côté de la table. Je n'arrive pas à saisir la teneur de leurs propos mais ils ont l'air enjoué. Sûrement parlent-ils de sport, mon père étant un fan de tennis, de football ou encore de cyclisme. Si ma mère n'était pas là, je suis sûre que papa serait en train de discuter travail mais il ne veut pas se faire remonter les bretelles comme un ado.

En parlant de travail, j'espère que le fils d'oncle Will est compétent et que mon père l'a embauché pour les bonnes raisons et pas parce qu'il est qui il est. Mais je ne doute pas que ce soit le cas. Mon père a à coeur le succès de ses affaires.

La boîte a vraiment besoin de quelqu'un de nouveau dans le secteur marketing. Depuis plusieurs mois, les ventes de notre lingerie haut-de-gamme baissent vertigineusement et on a besoin de sang neuf, de nouvelles idées. J'espère qu'Ethan sera d'accord avec moi sur le fait qu'il faut élargir la clientèle ciblée. Faire des sous-vêtements qui ne dépassent pas la taille trente-huit est, à mon sens, une aberration. Parce que, soyons honnête, la plupart des femmes (je parle des femmes "normales", pas de celles retouchées dans les magazines ou les réseaux sociaux ) ne font pas une taille trente-huit. Sauf que mon père est de la vieille école et comme mon domaine à moi, c'est les finances, il attend de voir où le nouveau directeur de la pub veut nous emmener.

Mes yeux papillonnent un instant sur les invités, tous très chics et surtout très riches et je mesure une nouvelle fois la chance que j'ai eu d'atterrir dans la famille Butcher. Ma famille, je pense en souriant. Quand je rencontre le regard de jade d'Ethan, mon sourire s'affaisse.

Durant tout le dîner, j'ai senti ses petits coups d'oeil dans ma direction et ses sourires en coin. Apparemment, ma mise au point lors de notre danse n'a pas dû être assez claire ou alors il s'imagine que je le repousse dans l'unique but qu'il me court après. Si c'est le cas, il se trompe lourdement. Je ne suis pas le genre de fille qui minaude ou se laisse désirer. Je suis plutôt directe et je sais ce que je veux. Et ce que je ne veux pas. Et, ce que je ne veux pas, c'est qu'Ethan me poursuive de ses assiduités pour me baiser. Parce que c'est son unique but, soyons très honnêtes ! Ca a été très agréable, je ne peux le nier, mais je ne suis pas à la recherche d'une relation, quels qu'en soient les termes.

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