Chapitre 18 : Une question de vie ou de mort

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"La torture d'une mauvaise conscience est l'enfer des vivants." - John Calvin.

" - John Calvin

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11 heures 55

Christopher 

Alors que je roule dans les rues sombres de la ville pour rentrer au commissariat, Mafalda et moi écoutons attentivement les appels entrants sur la fréquence du 911. La voix de la radio crépite alors qu'elle transmet des informations sur un vol en cours à quelques pâtés de maisons d'ici, dont une équipe voisine s'empresse de prendre en charge. 

— Alors… commence-t-elle. Jonas te voulait quoi, hier soir ? 

Je lui lance un bref regard.  

— Ça te regarde ? l'interrogé-je. 

— Non, mais tu me connais assez pour savoir que je ne te lâcherais pas avant que tu n’ais craché le morceau. 

— Rien d'intéressant, abdiqué-je, n'ayant pas la force de me battre avec elle. On s'est pris la tête. 

Mafalda m'adresse un rictus satisfait, puis secoue la tête. 

— Je suppose que c'est encore de ta faute. 

Je m'arrête au feu rouge et me tourne vers elle. 

— Tu supposes mal.

— Tu l'as envoyé chié ? assure-t-elle, en m'accusant de l'index. Non, je sais ! Tu n'étais pas d'accord avec lui ? Tu n'es jamais d'accord avec lui. Tu n'es jamais d'accord avec personne, en fait. 

J'apprécie Mafalda. Elle est l'une des rares personnes, avec Dax, dont je tolère la présence un peu plus d'une heure. Peut-être deux ? Malgré tout ces défauts - et, putain, il y en a -, elle n'a jamais fait semblant. Pas même avec moi, alors que je l'envoie chier au moins trois fois par jour. En réalité, ça m'étonne encore quand elle me charrie, quand elle ose m'accuser (comme actuellement) ou quand elle essaie vainement de me faire rire, parce que, putain, elle a toutes les raisons du monde de ne pas le faire. 

Honnêtement, je ne sais pas (et ne saurais sûrement jamais) ce qui cloche chez elle. 

— Va te faire foutre, lâché-je. 

Elle ricane. 

— J'ai prévu d'emménager dans un appartement du centre ville, m'informe-t-elle. 

— Ah ? 

— J'ai rompu avec ma meuf la semaine dernière. Ses parents ont tenu des propos racistes à mon égard et elle n'a pas jugé nécessaire de les remettre à leur place. Je tolère une remarque, deux remarques, mais une dizaine dans la même soirée ? Suivi d'aucun soutien de la part de celle que j'aime - que je croyais aimer ?

— Je vois. 

— Ils voulaient me rencontrer. Je ne savais pas que c'était pour insulter mon arbre généalogique tout entier. Merde, si j'avais su ! 

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