Elle ne savait pas comment réagir, elle ne pouvait qu'analyser la situation.
D'abord la vue: inexistante.
L'odeur: nauséabonde.
Le goût: elle ne saurait le décrire, mais une seule chose était sûre : le tissu dans sa bouche était loin d'être propre.
L'ouïe: des grognements, des ricanements et des murmures incompréhensibles, à se demander s'ils parlaient une langue étrangère.
Et enfin, le touché: une douleur comme elle n'en avait jamais ressentie sur ses organes pourtant si sensibles. Elles avaient été lacérées avec une lame tranchante puis il y avait ces mains, partout sur elle, l'agrippant avec force, des ongles semblables à des griffes plantés dans sa peau habituellement dénuée d'imperfections.
Sa nature lui donnant une force considérable ne suffisait pas pour se libérer de ses assaillants. Ils étaient nombreux et eux-aussi visiblement dotés d'une force supérieure.
L'instant suivant, ils n'étaient plus là. Ou était-ce elle qui ne l'était plus ?
L'odeur avait disparue, les sons aussi, ses membres n'étaient plus entravés par de monstrueuses mains, mais une nouvelle sensation apparut. Il ne lui fallut qu'un court moment pour l'identifier. Le vent. Plus précisément que cela, c'était la vitesse.
Elle sentait l'air frais sur son visage, ses longs cheveux blonds ne lui tombaient plus dans le creux des reins mais virevoltaient sauvagement, et elle sentait ce souffle entre les plumes.
Ce dernier détail la fit paniquer, et c'est alors qu'elle retira le linge qui lui couvrait les yeux et la guenille de sa bouche.
Évidemment. Elle était en train de chuter. Un regard vers le haut et les nuages devenaient gris, un regard autour d'elle pour identifier l'inconnu, puis un regard vers le bas avant l'impact.
Les secousses étaient fréquentes à Lugahna, plus personne n'y prêtait attention. Regina était en route vers la surface pour se calmer après une énième dispute avec Cora, sa mère.
Ce petit bout de terre était la source d'apaisement de Regina, elle y allait de plus en plus souvent ces derniers temps.
Son élément était entouré d'un paysage diversifié. Autour du lac se trouvait une large bande de sable fin, puis venait des arbres formant une forêt qui était déjà épaisse et sombre après les premiers pas en son sein. Par delà la végétation, inatteignable et visible au dessus de la cime des arbres, pointaient vers le ciel des pics enneigés qui touchaient presque le ciel. Personne à Lugahna ne s'était aventuré plus loin que l'orée de la forêt. Et d'ailleurs, peu de sirènes osaient et voulaient passer du temps hors de l'eau.
Regina aimait son royaume sous-marin de tout son coeur, toute cette eau était sa maison, là où vivait sa famille depuis des millénaires, ce monde qu'elle devra gouverner après le trépas de sa chère mère.
L'Enchanteresse disait d'elle qu'elle était "l'Unique", de par son sang royal mais surtout de par la couleur de sa queue. En effet, celle-ci aurait dû être un mélange de violet et de vert mais quelque chose en avait décidé autrement puisque sa queue, tout comme ses cheveux, étaient d'un noir d'ébène.
Malgré le fait qu'elle soit une sirène albinos inversée d'une rareté hors du commun, Regina était d'une beauté à couper le souffle. Ses longs cheveux, lorsqu'ils n'étaient pas coiffés et tressés avec la plus jolie des finesses inhérente au fait d'être l'héritière du royaume, étaient tellement longs qu'ils lui arrivaient presque au bout de la queue.
Sa peau était plus foncée que celle de sa mère, Cora, ainsi que feu son père, le roi Henry. Ses yeux, sous des cils naturellement longs et noirs, étaient d'une couleur semblable à celle du sable mouillé entourant le lac Maphiline, porte du royaume de Lugahna.
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Emma et Regina
FanfictionQue se passe-t-il lorsqu'un ange tombé du ciel est secourue par une sirène perdue? #SWANQUEEN AU