Partie 1

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Sa peau claquait contre la mienne, ses mains agrippées fermement mes épaules, ses ongles se plantant dans ma chair lorsque le plaisir était trop grand, des cris de jouissance sortait de sa bouche et je grognais de satisfaction en la voyant prendre son pied ainsi. Pourtant je n'avais pas été tendre une seule seconde avec elle, nos préliminaires furent brèves, seul mon plaisir personnel comptait réellement à cet instant précis, si elle y trouvait le siens au passage tant mieux, il était vrai que c'était toujours flatteur de savoir qu'une femme pouvait prendre du plaisir grâce à nous. Mais à l'heure actuelle où je tenais avec force ses fesses reposant sur le rebord du lavabo et où je m'enfonçais avec plaisir dans son antre, seul mon unique félicité m'importait.

Je donnais un dernier coup de rein, lui arrachant un énième cri avant de relâcher enfin la pression accumulée dans un râle. Enfin ! Mon petit plaisir égoïste venait d'être assouvi et je pouvais quitter cet endroit moisi. Je me retirais brusquement, provoquant une contestation chez ma partenaire de ce soir mais je n'avais que faire de ses émois. Je venais de rentrer de missions et j'avais juste eu besoin d'évacuer la pression et le manque, désormais que c'était chose faite je pouvais quitter les lieux et tant pis si la jeune femme à côté de moi en redemandait. Ce n'était pas une femme moche loin de là, elle était même plutôt mignonne avec ses yeux bleus perçant et ses cheveux violets mais elle ne m'intéressait pas. Elle n'était qu'une fille d'une vulgaire boite de nuit que j'avais plus ou moins l'habitude de fréquenter seul ou accompagné et la satisfaire à nouveau ou la revoir ne faisait pas partie de mes plans.

Je jetais prestement le préservatif dans la poubelle des toilettes dans lesquels nous nous trouvions, avant de rapidement enfiler mon caleçon, mon pantalon et de quitter cette pièce direction la sortie de la boite, laissant seule mon plan cul de ce soir. Si elle en revoulait elle n'aurait qu'à choisir un autre homme présent ici, ce n'était pas ce qui manquait. Ou au pire se touchait elle-même. Quoiqu'il en soit-ce n'était pas mon problème, je me hâtais donc vers la sortie, respirant avec délice l'air frais de Magnoria, ville où j'étais venu m'installer à cause de mon travail et où je vivais depuis maintenant presque sept ans.

Je flânais dans les rues, déposant mon regard sur la moindre source de distraction, ce qui ne manquait pas en ce samedi soir. Des jeunes se bécotant ou titubant sur mon chemin m'arrachait de vague sourire et je me pris à vouloir revenir à cette époque-là, celle des études. Si j'avais su à ce moment là de ma vie les responsabilités qui allaient être les miennes, j'y aurais peut-être réfléchis à deux fois avant de m'engager dans les forces spéciales du pays. Pourtant j'adorais mon travail et pour rien au monde je voudrais en changer. Il m'apportait l'adrénaline dont j'avais besoin au quotidien et permettait de maintenir mon cerveau incapable de s'arrêter en éternel ébullition. Néanmoins parfois, j'aimerai pouvoir me mettre en pause et juste profiter de la vie comme je le faisais avant.

Sachant très bien que mon humeur maussade de ce soir était due à mon retour de mission, je tachais de me reprendre et me hâtait d'aller dormir. Cependant, une fois arrivé devant la porte de mon petit appartement, j'hésitais à rentrer et une furieuse envie de faire demi-tour et de retourner me perdre dans les rues de la ville me saisit. Je me forçais à enlever cette idée saugrenue de ma tête et poussait enfin la porte de mon chez moi. Il s'agissait d'un petit T1, tout ce qu'il y avait de plus basique. La cuisine et le salon regroupé ensemble aurait pu être un coin très cosy si je prenais le temps de bien le décorer et l'aménager, tout comme ma petite chambre qui laissait tout juste la place à un lit double. Mais je m'étais toujours dit que cela ne servait rien étant donné que je n'étais pas souvent là, puis je n'étais pas très penché décoration et vivais seul alors à quoi bon sans soucier.

Seul... Il était bien là le vrai problème de cet appartement. Jamais personne ne m'attendait quand je rentrais, même pas un animal de compagnie, vu mon métier il m'était impossible d'en avoir un et pourtant dieu sait à quel point j'aimerais avoir au moins une présence dans ce lieu. Ma vie de célibataire me convenait très bien encore il y a peu de temps. Après tout j'avais moi-même prit la décision de ne pas m'engager dans une relation sérieuse pendant plusieurs années mais désormais le manque de chaleur humaine autre que purement sexuel commençait à me manquer. Et pour autant, je me refusais toujours à rencontrer quelqu'un, car quelle femme voudrait d'une vie pareille ? Un mari jamais à la maison, toujours sur le terrain ça ne faisait pas rêver. Je sais que certaine s'en accommode très bien, mais j'avais toujours peur dans le fond de revivre encore une fois mon cauchemar d'il y a trois ans, alors même si je sais qu'il était grand temps d'avancer, je préférais encore jouer au bad boy quelque temps.

Pas faite pour moi ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant