Keep Yourself Alive ~ Ben Hardy

Chapitre 8 ~ Chambre 257

Septembre 2017,

Je prépare ma valise avec mille précautions, comme je ne l'ai jamais fait auparavant, pour le travail du moins. Je crois que c'est ça que j'ai perdu de vue : je vais là-bas pour le travail. Enfin, les quatre premiers jours, je ne serai pas sur le plateau en tant que journaliste, mais plutôt comme accompagnatrice de Ben. Mais ensuite, il faudra bien que je redevienne professionnelle et que je me contente de faire ce pour quoi je suis payée : écrire un article. Don't Stop Me Now résonne dans l'enceinte JBL posée sur une des étagères du dressing et je danse en remplissant ma grande valise noire. Je logerai au même hôtel que le cast et l'équipe technique. J'ai dit à Mark que ce n'était pas la peine et que je pouvais très bien rentrer chez moi, mais il a insisté et je n'ai pas pu protester. Il a même réservé l'hôtel pour les jours où je me rendrai sur le plateau avec Ben, Mark est un patron vraiment attentionné et un homme très gentil. Ma copine apparaît dans l'embrasure, appuyée contre le cadran de la porte, les bras croisés, elle me regarde danser comme si ma vie en dépendait. Je m'approche d'elle et attrape ses mains pour qu'elle me rejoigne, elle ne résiste pas longtemps et quand Pretty Fly de The Offspring résonne dans la pièce, nous agitons nos bras et nos têtes dans tous les sens. La musique se termine et nous nous arrêtons, à bout de souffle. Nous rions ensemble puis ma copine déclare :

- Tu fais déjà ta valise ? Tu ne pars que dans six jours ! Pressée de me quitter, mon amour ?

- Bien sûr que non, Ju' ! Mais tu te rends compte ? Je vais sûrement voir Roger Taylor et Brian May ! Et puis j'adore aller sur les plateaux de tournage...

Elle m'attrape et me rapproche d'elle dans un mouvement rapide, elle noue ensuite ses mains dans ma nuque et chuchote :

- Je te taquinais, tu as bien raison. Tu as une chance folle et tu le mérites.

Elle ponctue sa phrase en posant délicatement ses lèvres sur les miennes et pendant un instant, un feu brûle dans ma poitrine : c'est l'amour. Nous nous séparons et elle s'écarte avant d'attraper sa veste en jean et de déclarer :

- J'y vais. Ne m'attends pas, je termine mon service à cinq heures du matin, ajoute-t-elle avec un clin d'œil.

Elle sort du dressing et puis de l'appartement et je me retrouve seule, enfin, à deux détails près : Bella et Filius, qui viennent d'ailleurs japper à l'entrée de la pièce. Je les regarde puis relance de nouveau la musique et termine ma valise dans la même ambiance que je l'ai commencé.

*Ellipse*

C'est pour moi le jour le plus important de ma vie, et j'exagère à peine. Julie m'accompagne en voiture jusqu'à mon hôtel qui se trouve à l'autre bout de Londres. Sur le chemin, une multitude d'émotions passe dans mon corps, de la peur et l'anxiété à l'excitation et l'impatience. Londres ne m'a jamais paru aussi grand. Derrière la vitre de la voiture de ma copine, je ressemble à une enfant découvrant la capitale pour la première fois. Lorsque le véhicule noir s'immobilise devant un grand bâtiment, mon cœur loupe un battement. Mon meilleur ami se tient devant l'hôtel, sur son portable, rongeant ses ongles comme à son habitude. Je regarde ma copine, les yeux brillant, je ressemble plus que jamais à une petite fille tandis qu'elle, me sourit de son éternel sourire en coin à craquer. Je sors de la voiture et la première phrase qui s'echappe d'entre mes lèvres est adressée au blond en face de moi.

- Benjamin Jones ! Voulez-vous bien enlever ces doigts de votre bouche ? Je lance en m'appuyant à la portière, ayant regagné mon état normal dans une pique dédiée mon meilleur ami.

- Hart ! S'exclame Ben en rangeant son téléphone et s'approchant de nous.

Nous nous prenons dans les bras, puis il part saluer Julie qui vient d'arriver à notre hauteur.