the snow in prison

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Vide, tout était vide autour de moi. Aucune teinte ne ressortait dans cette pièce.

Je ne sais pas depuis quand j’ai atterri dans la gueule du loup.
Depuis combien de temps suis-je ici ?
À attendre un miracle. Attendre une grâce divine qui me rendra les couleurs.

D’fois, j’me dis que c’est bien d’être noir dans un monde blanc. Au moins on sait ou son ses mains, on est visible, si j’avais été blanc, j’aurais fondu dans les murs, comme ses hommes ou femmes, en tenus d’une blancheur aveuglante qui m’donne d’la nourriture tout aussi blanche. Mais pt ‘être qu’ils peuvent encore se voir dans cette étendue de couleur fusionnelle, après tout le blanc, c’est une multitude de couleurs en une, n’est-ce pas ?

Je ne sais plus si j’ai un nom, j’ai dû en avoir, non ?
Mes yeux sont souvent lourds après manger, lorsque je me
réveille, je suis dans une salle noire.

On mit laissent jusqu’à ce que je dise quelque chose en rapport avec une perle. Ils veulent, j’ne sais pas qui, que je révèle l’emplacement de quelque chose, ou quelqu’un.

Mais j’ne sais plus qui s’est moi, cette personne. Si je la connaissais cela fait longtemps que j’aurais tout révéler. Pt ’être que mon moi d’avant, celui qui est au fond de ma tête, le savait ?

Dommage que j’aie plus ces souvenirs… J’aime bien me dissocier, me dire qu’avant j’avais une vie, mais pt ’être que je n’en avais pas, qui s’est.
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Il y a un nouveau prisonnier, ou prisonnière. Je n’ose pas lui parler. Je ne sais pas comment on parle, j’ai dû le savoir, mais je ne m’en rappel plus. En tout cas je n’ai pas encore tout perdu, j’ai encore mon vocabulaire d’avant, et ça, c’est rassurant, parce que si je peux me parler encore à moi-même correctement alors j’suis pas encore devenu idiot (dans le sens cultiver), et ça, c’est rassurant.

Là, j’ai envie de discuter avec elle, mais je ne sais pas comment on fait. L’autre prisonnière, prisonnier me regarde, il fait une drôle de tête, il a les lèvres qui traversent ses joues, comme s’il y avait des ballons à ses commissures de lèvres.

Je crois que cela s’appelle sourire ?

Il m’a parlé, je ne sais pas ce qu’il m’a dit, ce n’était pas ma langue, ou plus ma langue. Je crois que j’ai dû le regarder bizarrement parce qu’il m'a parlé dans une autre langue, celle-ci était compréhensible. Il m’a demandé depuis combien de temps, j’étais là…

Je ne lui ai pas répondu. Que pouvais-je répondre de toute manière. Il semble triste, alors il me demande mon nom. Que lui répondre ? Je ne me souviens plus de mon nom.

Il ou elle apprendra bien vite que c’est inutile. Elle ou il ne se vexe pas de mon silence. Je ne lui demande rien.

Nos geôliers nous donnent à manger, il m’emmène dans la salle noire. Ils se font un plaisir de me torturer, ils ont compris que je ne leur serais d’aucune utilité. Quand je reviens l’autre personne a l’air de s’inquiéter pour moi, mais je ne le laisse pas s’approcher.
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Il, finalement, s’est « il ». Il s’appelle Hunt. Il est politicien. Je ne sais pas ou plus ce que c’est. On est en 2019. On est le 24 décembre. C’est dommage. Hunt me raconte ces dernières vacances. Il me dit qu’il a des enfants, une femme ou un homme, une famille. Je crois lui avoir dit qu’il les oubliera. Il a arrêté de parler.
♤♤♤

Les heures passent et Hunt regarde la seule photo qu’on lui a autorisé à garder.
Moi, on me l'a refusé.
De toute façon, cela m’aurait tué. Garder un souvenir de sa vie d’avant alors qu’on va tout oublier, cela n’a plus d’importance, c’est plus un couteau qu’une béquille.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 31, 2021 ⏰

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