Chapitre 9 - La foule

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Dans les semaines qui suivirent, je fis visiter à Caelis la totalité de la cité. Des quais aux marchés, des canaux au musée des Grandes Marées, des grandes places animées aux points de vus les plus superbes, nous passâmes partout, lui s'émerveillant sans cesse et moi le guidant, fière de montrer enfin à quelqu'un ma parfaite connaissance des lieux. Nous n'avions pas réellement réaborder le sujet de sa sédentarisation, mais chacun de nous deux y pensait de façon récurrente. 

Ma vie avait prit, depuis l'arrivée de Caelis, un tournant que j'appréciais réellement. Mon quotidien se résumait à me lever, prendre mon petit déjeuner en vitesse avec les petits et Mama Naho, faire quelques livraisons de produits, retrouver mon ami et explorer la ville toute la journée, refaire quelques livraisons, et me coucher, épuisée mais heureuse. 

Un midi, je rejoignis Caelis sur le marché, en retard par rapport à d'habitude. Essoufflée, j'arrivais près du stand qui vendait des crevettes. C'était généralement là que nous nous retrouvions. Je balayai la place d'un regard rapide, mais ne le trouva pas. Je fronçais les sourcils. Lui aussi, en retard ? J'attendis quelques instants, puis décida d'aller près des pontons, un autre de nos points de rendez-vous. Arrivée sur place je fus surprise du monde que je vis. Je grommelais, cela n'allait pas m'aider à repérer le nigaud. Je m'apprêtais à avancer lorsque une main m'attrapa le bras et me tira vers elle. 

-Xiè !

-Caelis ! Tu m'as fait peur,  idiot ! 

-Désolé, dit-il en esquissant tout de même un léger sourire. Toi aussi tu as entendu la nouvelle alors ? 

Je le fixai. Il soupira. 

- Je vois que non. Mais qu'est ce que tu fais là, alors ?

-Figure toi que je te cherchais, tête de mouette. Et c'est quoi, cette nouvelle ? C'est ce qui attire tout ce monde ? 

En disant cela, je me rendis compte de la foule qui nous entourait. Une masse serait un mot plus adéquat, nous étions serrés les uns contre les autres et effectuer un mouvement devenait de plus en plus compliqué. Caelis, qui n'avait pas lâché mon bras me tira à nouveau, cette fois-ci à travers la foule. Je le suivis en priant toutes les personnes que nous poussions de bien vouloir nous excuser, désolée, pardon, excusez-moi, pardon, désolée. 

Nous arrivâmes au niveau du marché, là où nous aurions dû nous retrouver, pour enfin ne plus être compressés. Je respirai un grand coup, et ris. 

-J'ai rarement vu autant de monde au même endroit !

La drôle de tête que fit mon ami me stoppa dans ma bonne humeur. 

- Qu'est ce qui ne va pas ? Ce n'est pas une bonne nouvelle ? 

Nous nous installâmes sur un toit au dessus du marché, avec au loin la vue sur, me semblait-il, toute la population d'Aquatea. 

- Je ne comprends pas comment tu ne peux ne pas être au courant Xiè. Tout le monde ne parle que de ça depuis ce matin. 

Il commençait à m'agacer, celui là. 

- Tu vas faire durer le suspense combien de temps encore, dans ce cas ?

- Tout le monde est descendu aux pontons car la cité attend un bateau de ravitaillement. 

Je levai les sourcils. Qu'avait-il de si spécial, ce bateau de ravitaillement, pour que tout le monde aille l'accueillir ? Certes, les échanges commerciaux  entre cités ou entre cités-navires n'étaient pas extrêmement courants, mais pas au point de déclencher une telle réaction de la part des habitants. 

- Et il transporte quoi, ce bateau ? 

Caelis marqua un silence.

-De l'eau. Potable. 

Les Terres PerduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant