Anniversaire compromis

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- T'avais promis Tony !

- Désolé, frangine, mais les affaires sont les affaires.

Je croise les bras et gonfle les joues. Mon frère aîné hausse un sourcil tout en nouant sa cravate et tourne le dos à son miroir. Il finit par lever les yeux au ciel et s'approche de moi pour poser ses mains sur mes épaules.

- On a qu'à dire que t'as shopping illimité et dès mon retour dans quelques jours, on se fait un resto tous les deux, ok ?

- Je te déteste, tu le sais ?

- Oh, j'ai arrêté de compter le nombre de fois où tu me l'as dit depuis ta naissance...

- Rappelle-moi où tu pars vendre tes foutues armes ?

- Afghanistan, mais surtout ne va pas répéter ça dans les magazines people, ok ?

- Comparé à toi, je ne fais pas la Une de Vanity Fair parce que j'ai couché avec Christine Everheart, cette pétasse de bas niveau, ou autre presse tout juste bonne à caler un meuble.

Tony embrasse mon front et s'en va, me laissant seule au milieu de sa chambre au sein de sa villa de Malibu. En short en jean et en débardeur violet, je déambule dans la maison comme une âme en peine. Je déteste le business de ma famille. La vente d'armes... Notre fortune est bâtie sur la mort de milliers de gens. J'ai tenté de le faire comprendre à Tony mais il est tellement égoïste ! Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche arrière.

- Allô ?

- Mayaaaaaaaaaaaaaa !

- Nina, tu viens de me briser un tympan... Comment tu vas ?

- Non, toi, comment tu vas ? Demain, tu prends un an de plus, ma beauté. Qu'est-ce que ton fabuleux frangin a prévu cette année ?

Je ne réponds pas à la question de ma meilleure amie et soupire. Comme chaque année, mon frère me fait un faux plan. Les autres années au moins, il avait le temps de me préparer un truc. Il me privatisait toujours une boîte de nuit. Ma préférence allait bien sûr à l'Avalon Hollywood.

- Aïe, il ne sera pas là, c'est ça ?

- Bien joué, Dr Watson... Il s'est envolé pour je sais pas où vendre je sais pas quoi. Il m'a donné crédit illimité pour du shopping demain, tu viens avec moi ? J'ai pas envie d'y aller avec Happy, j'ai l'impression qu'il meure de honte, le pauvre !

- Tu sais quoi ? On se fait toutes les boutiques hypes d'Hollywood puis on ira s'éclater toute la nuit au Station1640 !

Je raccroche sur la promesse d'aller la chercher demain matin à 10h. J'ai bien l'intention de profiter de l'absence de Tony pour lui piquer l'Audi R8 qui est dans le garage. Il va me passer un savon quand il saura, mais s'il avait été présent, je n'en serais pas réduite à cette extrémité. Dire que quarante-huit heures plus tôt, j'étais à Las Vegas pour une soirée en son honneur pour le prix Apogée. J'étais contente de voir le colonel James Rhodes, son meilleur ami, militaire de carrière. J'étais moins ravie d'avoir dû côtoyer Obadiah Stane, ami et successeur de mon père, Howard Stark. Je trouvais qu'il avait trop d'influence sur Tony. Je me mêlais très peu des affaires de Stark Industries, malgré les parts que j'avais dans la société familiale. Mais selon moi, Obadiah poussait un peu trop mon frère à se glorifier sous les strass et les paillettes pendant que lui s'occupait de négocier les contrats. En gros, Tony faisait figure d'icône et ça ne me plaisait pas. Car mon frère était un génie, digne de notre père, capable de tellement plus que de faire du commerce d'armes ! Enfin, dans tous les cas, Tony ne s'était pas pointé à la soirée, Obadiah avait donc fait un discours à sa place. J'étais partie à la recherche de mon frère et le trouvait, comme d'habitude, non loin de là, en train de jouer des fortunes au casino du Caesar Palace, où se déroulait la cérémonie. Happy m'avait vu arriver et m'avait jeté un regard désolé quand j'avais constaté la foule de jolies jeunes femmes qui se pressaient autour du milliardaire. J'avais soupiré et j'étais allée dans ma suite sans dire un mot.

Je suis une Stark, mais je suis Maya avant tout !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant