16. Petite Susie

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        Pauline était allongée là, dans son lit d'hôpital. Pour mieux respirer on lui avait installé de nombreux appareils ventilatoirs. Les yeux grands ouverts, elle souriait béate. Quand j'étais entré dans la pièce elle avait tourné sa tête vers moi.

« Sharon Stander. C'est gentil d'être passée. »

        Elle avait tout oubliée, tout ce qui concernait ce que j'étais. Sinon elle m'aurait sans doute appelée Jackson. Je lui pris la main en lui parlant. Elle semblait plus calme, c’est sûr que la dernière fois elle m’avait à moitié sauté au cou. Mais là c’était finit, elle était totalement inoffensive et j’avoue que cela me faisait un peu mal au cœur. On m'avait informé qu'on la déplacerait dans un milieu spécialisé, un hôpital où des gens s'occuperont d'elle. C'est pour cela que j'avais hérité de son sac... Elle me l'avait donnée, consciente que là où elle irait elle n'en aurait plus besoin. Ce que contenait son sac, la clef de son repère, celle de son appart, même celle de son ancien casier au lycée.

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        Un samedi après-midi je me suis rendue avec Joe, pour récupérer les preuves dans l'appartement de mon ancienne amie. Sous son air de père méchant, je pense qu'il avait du bon en lui, et je crois qu'il m'acceptait comme petite fille désormais.

        Dans l'appartement de Pauline on pouvait trouver cette petite pièce où on développe les photos, ses photos prisent à notre insu qui baignait dans une lumière rouge. On avait fait brûler tout cela, en vérifiant bien de n'avoir rien oublié. Je regardais avec un léger pincement au cœur, les moments de bonheur figés sur un papier, se faire réduire en cendres par les flammes. Les ennuis seront-ils enfin partis pour de bon ? Mon ennemie numéro un, avait perdue sa mémoire faute d'attention. Joe ne se souvenait plus de grand chose à propos de l'accident. Pourquoi Pauline se serait-elle jeté sous une voiture ? Alors que j'étais sur le point de trahir Michael en lui donnant l'argent. Peut être que finalement, la culpabilité de m’avoir fait un si horrible chantage, la rongeait au plus au point… Oui c’était peut être cela. Ce qui m’étonnait aussi c’était le père de Michael, il avait regardé bon nombre de clichés sans commenter quoi que ce soit. Je voulais tant l’en remercier.

        Michael, lui, s'était coupé les cheveux... Quand je l'ais vu sortir de chez le coiffeur je crois que je suis devenue encore plus blanche que lui. Déjà qu'il n'était déjà pas très bronzé... Apparemment cette soudaine envie de cheveux plus courts serait pour faire un autre genre... Et surtout pour quelques photos. Ma tignasse frisée que j'aimais tant avait disparu. Finis les années 80, ma vielle. Ah mon dieu, mais qu'il était sublime comme ça aussi.

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         Quand je fus seule chez moi, chose qui était rare vu que j'avais toujours une Janet ou une LaToya dans les pattes, quelqu'un vint sonner. Je m'attendais et je ne sais toujours pas pourquoi, à voir mon petit Prince... Mais c'était Randy... Ce qui n'était pas commun non plus.

« Dis moi... Michael ne t'amènerais pas au HIStory-Tour ? Sa tournée..

 _ Aux dernières nouvelles... Toujours, oui. Mais bon vu que je n'ais pas le droit d'écouter ses nouvelles chansons je vais me sentir largué...

_ Pas sûr... Voudrais-tu... Lui faire une surprise ? »

        Randy, que je ne connaissais pas très bien était le plus jeune des frères mais sans doute le plus sérieux de cette joyeuse famille. Pourtant le plan qu'il me donnait était plutôt... Etonnant.

« Randy, hurlais-je alors qu'il me trainait dehors avec force, tu sais au moins si je chante bien ou non ?

_ Les Jackson ont ça dans le sang... Pas de soucis.

Blanc Comme Neige ᴹᶤᶜʰᵃᵉˡ ᴶᵃᶜᵏˢᵒᶰOù les histoires vivent. Découvrez maintenant