Je t'aime encore...

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Tu te souviens de la première fois que nous nous sommes vus ? Je fêtais mes dix-huit ans dans ce bar minable avec mes meilleures amies, toi tu étais dans le fond et tu semblais bien agréable... Ta carrure enveloppante et tes beaux yeux bruns m'ont tout de suite plu. Je t'ai envoyé quelques coups d'œil et tu t'es rapproché, dès notre premier regard, j'ai tout de suite su que tu allais être mon premier amour. Je n'aurais en revanche jamais pu imaginer que tu allais être le seul... Tu t'es assis au bar et mes amies sont parties, elles avaient compris. Tu t'es pris une bière tu as m'as remis un verre, moi c'était un mojito, un simple mojito. Te souviens-tu de notre première conversation ? Tu mas tendu la main et me disant " Alex et vous ? ", je t'ai répondu en riant bêtement " Lucie, mais mes amis m'appellent Lulu, toi aussi si tu veux !" pourquoi ai-je sorti cette phrase ? Je n'en sais trop rien, d'habitude je ne répondais que mon nom sans plus mais tu me plaisais vraiment tu sais ! Nous avons discuté pendant un petit temps, l'alcool me montais à la tête alors, je suis passée à l'action, si j'avais su que cet acte changerai toute ma vie... Je me suis redressée et j'ai déposé délicatement mes lèvres sur les tiennes et à ma grande surprise tu me rendis mon baiser. Lorsque tu m'as proposé d'aller chez toi j'ai accepté, nous sommes allés saluer mes amies qui m'ont souhaité une bonne soirée. Sur le trajet je savais très bien ce qui allait se passer une fois arriver. Je savais que j'allais t'offrir ma virginité. Je suis restée avec toi toute la nuit, je n'en revenais pas, je venais de coucher pour la première fois de ma vie avec un pur inconnu, mais malgré tout j'étais contente de l'avoir fait avec toi ! J'ai souhaité que tu ne sois pas qu'une histoire d'un soir...

Le lendemain tu me donna ton numéro et je suis rentrée chez moi, dans ma réalité ; mon père très souvent absent et ma mère luttant contre la maladie. Et tu sais quoi ? Pour la première fois, je ne ressentais plus de tristesse... J'étais sur mon petit nuage, je ne pensais qu'à toi... Ce que j'avais souhaité se réalisa, nous avons continué à nous fréquenter, un jour par semaine puis un week-end sur deux. Tu me faisais rire, je me sentais bien avec toi. Je terminai ma rétho avec une grande distinction en français. Ma mère mourut quelques mois après. Là, ma situation changea, l'entente avec mon père était inexistante... Cela faisait un an et demi que l'on sortait ensemble et j'avais décidé de quitter mon père pour venir vivre avec toi ! Je m'étais inscrite à l'Université  en Lettre et Philosophie c'était mon rêve depuis toute petite ! Mais ma première année réussie tu m'a fait comprendre que les études n'étaient pas faites pour moi, je les ai donc arrêtées... Pourtant il était hors de question que je sois une femme au foyer ! Ce n'était pas du tout le style de vie que je voulais avoir, je me suis donc faite engagée comme caissière dans un supermarché ce n'est rien de dévalorisant au contraire, cela me permettait de m'offrir certains plaisirs ! Nous étions si heureux ! Un couple normal et parfais ! Pourtant, toi tu en avais décidé autrement, et c'est là que les choses ont changées... Au début, ce n'était que des petites remarques de jalousie mal placée et je trouvais même ça mignon... Malheureusement, cela n'a duré qu'un petit temps... Ensuite, tu te rendais tous les jours sur mon lieu de travail pour observer tout ce que je faisais et quand je rentrais à la maison, j'avais droit à tes crises de jalousie plus méchantes les unes des autres. Mais j'ai fermé les yeux et j'ai accepté. Le moment où j'aurai dû comprendre et partir c'est le jour du premier coup, j'aurai dû m'en aller et te laisser seul... Mais tu t'es excusé avec tant de sincérité que je t'ai pardonné et nous avons continué. Il m'a fallu du temps pour comprendre ton système de " cotation " mais après deux ans de coups j'avais compris : un sourire trop franc c'était une claque. Le poing c'était pour un replacement de corps, si j'avais le malheur de relevé le buste un peu trop vite ça me tombait dessus... Et enfin le coup de pied, lui il était la punition d'aide aux clients masculins qu'ils soient jeunes ou vieux, de toute façon toutes les excuses étaient bonnes pour être utilisées... Tu me frappais une fois et je voulais partir mais tu m'avais bien coupé du monde, je n'avais plus nulle part où aller. Et toi tu étais là à t'excuser pendant des heures et des jours entiers que je finissais par céder. Une fois que j'étais rentrée tu t'abstenais pendant quelque temps et quand je pensais que tu avais enfin changé, tu recommençais.

Tu te souviens de mon vingt-cinquième anniversaire ? Tu m'avais donné la permission de sortir faire les magasins sans toi. Ce jour-là, j'ai rencontré un vieil ami, nous étions sortis ensemble deux ans avant notre rencontre. Louis et moi on s'était séparés mais nous étions toujours restés amis enfin, jusqu'au jour où tu débarqua dans ma vie... Il m'a donc invité à boire un verre pour mon anniversaire et en souvenir du bon vieux temps ! Je ne savais pas que tu me suivais sinon, crois-moi, je n'aurai pas accepté... Nous nous sommes installés à une table et nous avons discuté pendant une bonne heure, pour me dire aurevoir il me prit dans ses bras et m'embrassa la joue comme le ferait n'importe quel ami. Je suis rentrée à la maison, tu m'attendais et rien qu'à ton regard chargé de haine je savais ce qui m'attendais... Ce regard qui m'avait pourtant charmé autre fois. Aujourd'hui me faisait peur... Tu te rappelles la violence avec laquelle tu m'as projeté au sol ? En plus de mavoir balancé comme un vulgaire sac, j'eu droit à toutes les insultes possibles... Les coups se perdaient, je ne sentais plus mon visage, sans doute était-il déjà bien amoché lorsque tu mis tes mains autour de mon coup en le serrant si fort que ni mes cris ni mon souffle ne purent s'échapper ? Ça c'était le dernières minutes de ma vie... Les dernières images que j'aurai sont celles-ci : toi assis sur moi me regardant mourir sous tes coups... Crois-moi, je ferai tout pour en avoir d'autre... Aujourd'hui, je ne sais pas où je suis. Suis-je dans ma tombe ou est-ce que mon corps gît encore sur le tapis rouge du salon ? Je ne sais pas , je ne sais même pas si mon père est au courant ou si tu pourri en prison. Mais tu veux savoir la meilleure dans tout ça ? C'est que malgré tout je t'aime encore... Mais bordel Alex que m'as-tu fait !? Comment as-tu réussi à me rendre comme ça, si naïve et si soumise ?

Alors voilà, mon histoire se termine ici. Je m'appelle Lucie Peeters j'ai vingt-cinq ans et je suis morte sous les coups d'un homme que j'aimais éperdument.

Tu Avais Déjà Tout PrévuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant