Partie 1 : Chapitre 1

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Chapitre 1 : Une tasse de café et une montre.

Keiji était assis dans la salle de conférence de l'entreprise. Il jeta un coup d'œil sur la nouvelle montre, qu'il s'était acheté sans trop réfléchir six mois auparavant. Cela lui avait coûté un bras et une journée de remise en question, quand en plus de l'objet, le vendeur avait terminé sous sa couette. Pour être honnête, au moment où Akaashi percuta qu'un blond cherchait activement de quoi se mettre quelque chose sur le dos, au milieu de toutes leurs fringues éparpillées au sol, cette information vola au dessus de sa tête. Bien que cette image ne lui était pas du tout familière, son esprit en était resté de marbre. En revanche, lorsque sa meilleure amie avait débarqué chez lui le jour même - oubliant par ailleurs de le prévenir- et avait découvert avec horreur un homme nu dans le salon du brun, ce fut son sermon qui avait eu raison de la conscience de son ami.

— T'es sérieux là ? Alors ça y est ! Tu te tapes le premier venu ? Avait-elle proclamé, haut et fort, totalement excédée par l'attitude de son ami d'enfance.

Bon sang, il n'avait pas besoin de ça maintenant ! Devant lui, encore dans le couloir, se trouvait sa plus vieille amie, Emi Tanugi. Le brun disait de cette jeune femme, qu'elle était du genre à prendre en dérision le ridicule lui-même. Au diable les politesses et les formes, si elle devait dire quelque chose, elle le faisait. Et que cela plaise à son auditoire ou non, pour elle c'était du pareil au même. Comment avaient-ils tissé un lien si puissant ? Akaashi se posait la question chaque fois que le tempérament enflammé de la brune ressortait.
La tenue dans laquelle, il l'avait accueilli ne lui plaisait pas et le rédacteur en riait sincèrement. Elle avait souhaité lui rendre une visite à l'improviste, c'était l'un des risques à prendre. Et de toute façon, Akaashi n'avait pas les idées à s'en soucier. Il avait un problème bien plus gros à gérer : comment l'oublier, lui ?

— Bonjour, moi aussi je suis ravi de te voir, Emi, avait raillé Akaashi, d'un ton cynique, qui caractérisait sa difficulté à traverser cette épreuve. Que me vaut cette charmante surprise ? Souhaites-tu rentrer ? Une petite tasse de café ?

— Oh que oui, je compte bien pénétrer dans ce lieu qui pue le sexe post-rupture-amoureuse, pour vérifier qu'il n'y ai bien qu'un seul homme qui ait pu souiller ton âme en quête de réconfort, avait-elle craché, en poussant l'hôte des lieux sur le côté, pour chercher dans chaque pièce la plus petite trace d'une potentielle orgie.

Cette paranoïa injustifiée avait eu pour mérite de faire lever les yeux de Akaashi vers le ciel. Tout en la guettant du coin de l'oeil, il s'était dirigé vers la cuisine, où l'attendait patiemment un bon espresso. Il ne dénombrait plus toutes les actions impulsives de la brune, son cerveau s'en serait perdu à coup sûr. Là, cette réaction, c'était du grand Emi...

Elle était revenue, un air un peu soulagé. Une main sur les hanches, une autre appuyée sur le îlot central de la cuisine, la jeune pompier était apparemment sous le choc.

— Ok... Bon... Tu détiens un record là ? Avait-elle lâché. T'as tenu quoi...

— Ça fait déjà un mois, avait déclaré Keiji, d'une voix détachée, après que le liquide se soit déversé chaudement dans sa gorge.

L'ancien passeur de Fukurodani comptait les jours, un par un. Il y avait un mois de cela, le brun se serait levé, aurait bu sa tasse de café, chaleureusement enveloppé dans une paire de bras affectueux. Ceux qu'il avait toujours aimé. Ceux qui l'avait tant de fois rassuré. Ceux si tendre de son ancien amant et ex coéquipier. Depuis quatre semaines, Akaashi se réveillait péniblement, il dormait seul dans un lit où les draps n'avait pas d'odeur, il rentrait et n'avait que la compagnie de son chien. Depuis trente jours, son coeur consolidait une carapace qui le rendait progressivement indifférent du monde extérieur. Jusqu'à ce fameux jour, où il avait repéré la montre... et le vendeur...

Noce d'ArgentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant