Chapitre 3 - La fin d'un secret
Saint-Pétersbourg, American Medical Clinic, Russie, 15 mars
Yuri piaffait littéralement d'impatience devant la couveuse. Otabek et lui avaient été autorisés pour la première fois à toucher leur fille. Il n'était pas question encore de sortir le nourrisson de la couveuse mais ils allaient pouvoir passer leurs mains à travers des ouvertures et la toucher. Impatient et terrifié à la fois, il n'écoutait que d'une oreille distraite les recommandations qui leur étaient faites par l'équipe soignante. Il n'en pouvait plus d'attendre. Cela faisait cinq jours que sa fille était venue au monde et pour le moment tout contact lui avait été refusé. Alors ce fut avec une certaine fébrilité qu'il avança sa main quand enfin il en reçu l'autorisation. Prudemment, il posa le bout de son index sur le petit corps chaud qu'il effleura avec tendresse. La caresse légère fit bouger légèrement Anastasia. Prenant peur, Yuri retira sa main de la couveuse de peur de lui avoir fait du mal.
« _ Ne vous inquiétez pas. Vous pouvez la toucher. C'est normal qu'elle réagisse à votre contact. » La rassura gentiment l'infirmière.
« _ Je lui ai pas fait mal ?
_ Non. Elle réagit seulement à la stimulation.
_ Vas-y Yura. N'aie pas peur. Je suis certain qu'elle bouge parce qu'elle reconnaît sa maman. »
Encouragé par ces paroles, le jeune homme toucha timidement sa fille. Il effleura délicatement la peau soyeuse et chaude du bébé. Il n'osait pas s'approcher du haut du corps et se contenta de caresser la petite main puis les jambes du nouveau-né. Il était émerveillé par sa fille. Sa toute petite... Son cœur se gonfla d'un amour infini pour elle. Il l'aimait plus qu'au-delà de tout et aucun mot ne pouvait décrire ce sentiment si particulier. Après de longues minutes, presque à regret, il retira sa main et s'écarta du mieux qu'il le pouvait.
« _ Tu veux la toucher ?
_ Oui.
_ Tu vas voir comme sa peau est douce. »
Otabek lui sourit alors avant de bien vite reporter son attention sur le bébé. Il passa à son tour sa main par l'ouverture et comme Yuri un peu plus tôt toucha la petite main avec d'infinies précautions. Tout comme au contact de Yuri, elle remua doucement. Il la caressa un long moment savourant de la sentir là sous sa main, si petite, si fragile et pourtant si forte.
« _ Ma petite tigresse. Ma jolie fée que j'aime à la folie. » Mumura-t'il en kazakh.
A ses mots qu'il ne comprenait que mal, Yuri détourna les yeux. L'amour que dégageait Otabek pour sa fille lui était douloureux. Il prenait conscience de la terrible erreur qu'il avait faite et de celle qu'il aurait pu faire en la confiant à l'adoption. Otabek semblait né pour être père. Bien qu'hésitant au début, à présent ses gestes étaient plus assurés et empreint d'une grande tendresse. Il lui murmurait des mots tendres, aussi bien en kazakh qu'en russe, que lui-même n'arrivait pas encore à prononcer. Sa gorge se serra et il dut faire un effort douloureux pour ne pas éclater en sanglots. Sentant Yuri se tendre et lutter pour ne pas pleurer, Otabek se détourna de la couveuse. Il ne pouvait voir le visage de l'Oméga caché par ses longs cheveux mais il était certain que celui-ci pleurait. Il tendit la main et dégagea le beau visage du jeune homme pour le découvrir ravagé par la peine. Son cœur se serra à cette vision. Il ne voulait pas que Yuri fut malheureux. Aujourd'hui était un jour de victoire. Leur fille était assez forte pour pouvoir être touchée, cajolée. Il n'y avait pas de raison d'être malheureux, ils devaient avoir le cœur en fête.
« _ Yura... Donne-moi ta main. On va la toucher ensemble si tu as peur de lui faire mal. Elle a besoin de sa maman. Je suis certain qu'elle ressent tout l'amour que tu as pour elle. »
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Mensonges et secrets
FanfictionLe 10 mars la vie d'Otabek et de Yuri bascule. Recevant un appel de Lilia lui disant de venir à Saint-Pétersbourg au plus vite, Otabek découvre qu'il est père et que Yuri lui a menti pendant des mois. Cette histoire est un Omégaverse.