SAMEDI 29 JUIN 1996
Et de tous les dons de ma patrie, je n'ai choisi que vos soins sauvages.
P. NerudaEN BUS POUR ETNA
Le pas avec lequel, ce matin, j'ai commencé à quitter l'hôtel, aurait pu être celui d'un Thésée se dirigeant vers le Minotaure, ou d'un David chassant Goliath, agitant sa fronde en l'air. Je viendrais te libérer de tout tyran. Je forcerais la porte la plus solide de la cellule la plus cachée de la forteresse la plus imprenable.
Arrivée au téléphérique prévue vers dix heures.
Une heure et trois quarts du trajet, y compris un arrêt de dix minutes à Nicolosi.
Ma dette de sommeil, quant à elle, a augmenté: ce soir seulement trois heures. L'angoisse, la chaleur, deux moustiques infémaux.
Après tout, je suis venu en Sicile pour combattre.Arrêt à Nicolosi. Les dix minutes sont devenues vingt. Le chauffeur et le chef de train font leurs courses depuis une semaine.
Nous venons de passer le panneau: "Bienvenue au Parc de l'Etna - Ici la nature est protégée". Nous sommes entourés d'arbustes de différentes tailles aux inflorescences jaunes, dont le nom semble être "balai" et est un pendant à celui de la fleur léopard.
Le contraste entre la dureté du sol volcanique, la roche de lave sombre et gmmy, avec le vert tendre de la nature boisée sur les collines environnantes est fascinant. Ils vont du vert de mer sombre des arbres denses au vert tendre de l'herbe du bord de la route, si claire et claire qu'elle borde un jaune paille avec quelques reflets dorés.
Fin de course. Il fait froid dehors. J'étais prévoyante, j'ai apporté le pull en laine avec moi. La veste oubliée dans le train à la sortie aurait été très pratique. Je n'en doute pas.
SUR LE TÉLÉPHÉRIQUE POUR ALLER À ETNA
Dans la cabine avec moi se trouve un jeune couple allemand avec un bébé de dix ou onze mois. Il est sur les genoux de la mère. Elle le chouchoute, le taquine de mille manières. Il lui dit d'une manière hésitante: «Puci puci puci puci».
Panorama incroyablement beau. La meilleure façon de le décrire est de vous dire que je n'ai jamais aimé personne comme je vous aime, qu'en ce moment je vous aime comme je ne vous ai jamais aimé auparavant. Parce que tout, ici comme en vous, vous fait tomber follement amoureux.
SUR LE VAN DIRECT AU METRO 2900
Pour des raisons de sécurité, la piste camionnable se termine à une altitude de 2900 mètres.
Pratiquement impossible à écrire, il saute comme dans la poche d'un kangourou courant.VERS LE HAUT
Marcher jusqu'à 3000 mètres, puis une déception: on ne peut plus continuer. Ce qui nous empêche de le faire, ce n'est qu'une corde mince, plus symbolique que tangible; jusqu'à hier, le traverser aurait été moins dangereux, mais aujourd'hui le risque, dit le guide, est de prendre un rocher sur la tête.
Voici un bang, la montagne gronde. Cela nous fait tous taire. Pourtant, ce n'est pas la peur que je ressens. L'Ostami n'est pas non plus à 340 mètres d'altitude. Depuis que je vous connais, la seule terreur qui me fait vraiment peur vient de ne pas me sentir serré et emprisonné dans le cercle de vos bras nus.
l N STOP À 3000 MÈTRES
Vous avez éveillé en moi le besoin de ressentir la poésie de la vie non seulement dans mes pensées et mes paroles, non seulement dans mes vers, mais aussi dans ma volonté et mes actions. Et tout ce voyage n'est qu'une poésie vivante et épuisante du mouvement, un acte lyrique, une chanson d'actes et de gestes, que j'ai voulu vivre exclusivement pour vous, Valentina. Et si vous pouviez percevoir l'intensité de l'amour que vous me faites ressentir, de mon désir sans limites pour votre personne dans sa totalité, l'ombre de l'ombre de ce que je ressens pour vous suffirait à illuminer la vôtre aussi. la nuit la plus sombre.
Souvenez-vous toujours que "le soleil a besoin d'un ciel pour vivre", et que je vous aime plus que toute ma vie.
RETOUR À 2900 MÈTRES.
REFUGE ETNEODes rafales de vent froid qui vous emportent. Des spirales de poussière tourbillonnent le long des sentiers pédestres. A l'ombre du mur basaltique du refuge des guides Etnéens il gèle. Au soleil, mijoté. Cette dernière est préférable, surtout après une application de "Haute Protection" sur le visage, en se souvenant du moment où vous avez raconté avoir utilisé, en vain, la "Protection 24 pour enfants". Même envie du moment: vous embrasser sur la peau de la tête aux pieds et dans le dos, en faisant attention de ne pas laisser à découvert ne serait-ce qu'un millimètre carré de votre corps, de votre envie de douceur d'enfant.
La prochaine fois, quand ils vous diront que vous avez besoin du soleil, dites simplement que le soleil a besoin de vous.
HEURE DU DÉJEUNER
Je m'assois sur des roches volcaniques, sur des blocs massifs qui ressemblent à des roches.
Focaccia typique de Catane avec jambon et oignon, thé froid. Je n'ai plus de poches pour mettre les morceaux de lave. J'aurais aimé aussi vous apporter de la neige Etna.DILEMME
Je ne sais toujours pas si je t'aurais emmené Etna ou vous emmener à l'Etna. Qui sait si je le découvrirai un jour.
SUR LE FUNIVIA
LE CHEMIN DU RETOURSeulement cette fois. Solution du dilemme: j'aurais préféré apporter du thé ici. T'embrasser continuellement, suspendu dans le vide, du début à la fin de la course. Résisteriez-vous sans jamais vous enlever les lèvres? J'embrasserais aussi le sol où tu marches.
EN ATTENTE DE RETOUR EN CATANIE
Je fuirais toujours, à chaque instant, mais chaque évasion serait toujours vers vous et jamais loin.
DANS LA SOIRÉE
J'ai réservé mon vol de retour pour lundi prochain. Puis j'ai pensé au dîner. Pour un samedi soir qui se respecte, un plat de Catane dans une taverne: linguine aux palourdes, crevettes, roquette et poivrons. Bière avec conviction. Viennent ensuite les crevettes marbrées avec de la mayonnaise et un dessert au melon et aux cerises. Compensation accomplie.
Je viens de sortir de la taverne. Le tonnerre et la foudre viennent du ciel du port. Des éclairs colorés. Ce sont des feux d'artifice, comme ceux de notre voyage musical! Je ne peux pas, je ne peux pas les garder pour moi seul, je dois les "partager avec vos yeux", je dois vous donner la moitié de cette joie, la moitié plus un. Et si vous travaillez, si vous souhaitez être ailleurs comme lorsque vous me l'avez avoué, alors s'il vous plaît, s'il vous plaît, souhaite que vous soyez ici.
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RomansaPrésentation : À un moment particulier de ma vie, Matteo Piraccini m'a remis un premier brouillon artisanal (imprimé par ordinateur par le bon Marino Mazz.oni) de son carnet de voyage. Je me souvenais très bien du jour où Matîeo m'avait rendu visite...