Chapitre 8
Mamy tremblait encore mais elle se fait dépasser par sa mère qui arrive au niveau des visiteurs selon le gardien qui venait de les introduire.
- Moussa ? Qu'est-ce que tu fais chez moi ?
- Maman, pour l'amour de Dieu dit Absa en s'agenouillant pour la deuxième fois de la journée mais cette fois devant sa belle-mère avec l'un des jumeaux alors que son mari était debout à observer.
- Sortez d'ici !
- Absa lève-toi !
- Moussa, s'il te plaît, divorçons divorçons mais s'il te plaît, je ne veux pas être la cause des problèmes entre ta famille et toi dit elle en pleurs.Tous étaient choqués, il est vrai que Absa n'a pas dit un mot depuis qu'ils ont quitté la maison de ses parents mais Moussa ne s'attendait pas à une telle requête apparemment réfléchie.
- Qu'est-ce que tu fais Absa ? Relève-toi ! Absa ?
- Je refuse, je refuse tant qu'il faut corriger tout alors on va le faire maintenant.
- Absa lève-toi ! Ça suffit maintenant, si elle ne veut pas de toi ça n'est pas la fin du monde ! Cria la mère de Absa qui venait de faire aussi son entrée.
- Oh bon Dieu que t'ai-je fait ? Hurla Rabia les mains vers le ciel, Pourquoi tout ce beau monde dans ma maison ? Pourquoi ? Maintenant toi aussi, qu'est-ce que tu cherches chez moi Tchima ? De si beau matin ?
- Détends-toi, tu es la dernière personne dont j'aurai besoin de voir dans ce beau monde.
- Ah bon ? Alors va t'en avec ta...
- N'ose même pas, je t'ai laissé le faire, le dire une fois mais cette fois ci, tu sauras que je suis la meme et que je n'ai pas changé.
- Changer ? Mais non, je n'espère pas cela de toi, tu as quand même réussi à te reproduire tout de même, le mal incarné.
- Moussa, Absa, allons-y.
- Maman ?
- Absa fait moi confiance, partez d'ici.
- Que la vie est trop juste, j'ai toujours entendu cela mais aujourd'hui je le vois enfin. Quel beau tableau.
- Rabia, ce tableau n'a rien de beau. C'est le cœur qui n'a pas de limite sinon je ne vois pas comment nos deux enfants peuvent même se fréquenter à plus forte raison être des époux.
- Sur ce point je te donne raison, je me demande ce que mon fils a vu en ta fille ! Un enfant que tu n'as jamais désiré.
- Rabia !
- Quoi ? Me taire ? Ça jamais, je vais le dire enfin à ta fille, c'est quel amour même qui te pousse à venir la sauver d'ici ? Tu n'as jamais désiré cette fille.
- De quoi elle parle maman ? Vous vous connaissez ?
- Si on se connaît ?
- Rabia ?
- Quoi Tchima ? Quoi ? Dis à tous ce que tu m'as volé, toute ma vie que tu m'as prise. Tu penses que si les enfants que j'ai mis au monde, éduqué et aimé pouvait avoir le même cœur que moi j'allais souffrir autant ? Un choix d'une effrontée veuve, une fille avec des mœurs légères ! Y'a Allah si je pouvais, si seulement j'avais le contrôle sur cette fille, Il y'a longtemps que j'allais te traîner par les cheveux. Ne remets plus les pieds chez moi !
- Fais très attention Rabia ! Si tu touches un seul cheveux de ma fille...
- Quoi ? Qu'est-ce que tu vas me faire ? Dis-moi ! Dit-elle en s'approchant, Je t'écoute, tu as perdu ta langue ? Ou tu vas encore faire ce que ton mari et toi savez faire le mieux au monde ? Telle mère, telle fille !
- ...
- Parle non ? Parle ! C'est toi qui va faire attention, espèce de sorcière, je ne te pardonnerai jamais ce que tu m'as fait, jamais de la vie !
- Après toutes ces années, tu vas encore ramener cette histoire ?
- Parce que ma ha.ine pour toi avait une date de péremption ? Je ne le savais pas ! Traîtresse. Sors de ma maison !
- De quoi elle parle ?
- Allons nous-en !
- Je te déteste, je ne peux jamais aimer ce qui vient de toi, c'est quasi impossible pour moi. Sortez, sortez d'ici.
- Allons !
- Maman ?
- Sortez, sors Moussa, tu ne sais pas ce que tu as fait mais tu ne sauras tarder à le savoir.Comme prise de folie, Rabia a commencé à pleurer et à tout jeter, tout ce qui lui passe par la main.
Tchima s'est retournée pour la regarder, ce n'est pas l'envie d'aller l'aider qu'elle n'avait pas, Rabia sa petite sœur qu'elle protégeait autrefois hélas, aujourd'hui elle s'en va la laissant ainsi. Elle est partie les larmes aux yeux avec Moussa, Absa et les deux enfants jusqu'à sa voiture puis Moctar est sorti en dernier.
Dans la maison, Rabia un peu plus calme attrape fort la main de Mamy.