Je me sentais bien, serein. C'était une journée comme bien d'autre, mon bureau était en train de se tapire des couleurs chaudes du coucher de soleil. Une journée sans tension, sans mauvaises nouvelles. Ni bonnes non plus il est vrai. Mais une journée calme. Je resongeais à mes deux chers fils qui revenaient de leurs balades, souriant et rayonnant. Que j'étais fier d'eux. Fier et heureux de cette cohésion. Ils étaient loin, les deux petits jumeaux turbulant qui courraient partout assoiffés de la découverte du monde. Ils avaient toujours autant de mal à rester sur place, cependant aujourd'hui ils étaient capables de faire preuve de patience et de calme. Ainsi, ils apprenaient à apprécier s'arrêter et observer.
J'esquissais un sourire à ce souvenir avant de lâcher le papier que je tenais. Je réalisais que je n'arrivais plus à me concentrer, alors autant cesser là pour ce soir.
Les mains posées sur les accoudoirs de mon fauteuil, je m'apprêtais à me lever quand des bruits de pas attirèrent mon attention. Je levais les yeux vers la double porte de mon bureau, songeant que cette personne allait toquer, mais c'est finalement un bout de papier, glissé sous le bois qui attira mon attention. Lentement, je me levais et j'allais vers ce papier qui n'était en faite pas seul, un long tissu l'accompagnait.
« Assis-toi dans ton fauteuil et bande toi les yeux »
Sur l'instant, je ne compris pas. Et puis soudainement le rouge me gagna les joues.
Elrond : « Celebrian, à quoi joues-tu ? »
Je posais ma main sur la poignée de porte, voulant la voir et voir dans son regard briller cette envie. Mais elle venait de saisir elle aussi la poignée. Je ne pus nier que ce jeu avait quelque chose de... Dépravé et excitant. Je me suis raclé la gorge, sans forcer sur la poignée.
Elrond : « Bien, s'est entendu »
Dis-je calmement. J'allais retrouver mon fauteuil en laissant un peu plus de distance avec mon bureau. Je pouvais déjà l'imaginer venir sur mes genoux. Je posais, là, sur mon plan de travail le papier avant de me bander les yeux avec le tissu.
Elrond : « C'est fait »
Tous mes autres sens en éveil étaient rivés sur elle. Sur le bruit de la clenche qui s'ouvre, ses pas légers, la porte qui se referme. De nouveau ses pas, son souffle, le bruit du tissu lorsqu'elle marchait vers moi. Elle marchait lentement, comme pour se faire désirer... Et cela marchait. Un frisson me longea la nuque. La sentant désormais proche de moi, je me suis redressé dans mon fauteuil afin d'être bien installé au fond et le dos bien appuyé contre le dossier.
Je sentis le bout de ses doigts sur mon épaule, puis passer dans mon cou, faire bouger mes cheveux ce qui me fit frissonner le haut du crâne, avant de la sentir se pencher sur moi. Son souffle chaud dans le cou était tant agréable.
Elrond : « Celebr »
Elle posa son index sur mes lèvres en soufflant un « chuuut ». Puis je sentis ses doigts défaire ma première tunique, lentement. Elle dû se pencher un peu plus sur moi et je perçu son parfum. Ses mains finirent par mettre à nu mon torse, me faisant frissonner sous ses caresses avant qu'elle ne cesse soudainement. Je manquais de sursauter, elle n'était plus derrière moi. Je la retrouvais presque en face de moi, à poser mon avant-bras contre l'accoudoir avant de sentir une corde l'y bloquer.
Elrond : « Tu es sûr de toi ? »
Je l'entendis s'amuser. Bien. Elle m'attacha l'autre bras et je ne pouvais nier que cette position m'était étrange. Un peu inconfortable. Le fait d'être attaché m'étais instinctivement associé à du danger. Et puis, je le sentais, c'était bien attaché, mais si j'y appliquais toute ma force, je pourrais me défaire. Je sentis ses mains sur mes cuisses et tout idée de danger s'évapora. Ses lèvres effleurèrent les miennes, son souffle commençait à me donner chaud. Elle était en train de jouer avec moi. Je sentis ses premiers baiser contre ma gorge, puis dans mon cou. Je tournais le visage, quémandant ses lèvres aux miennes. Je voulais l'embrasser. A la place, je la sentis mettre à nu ma masculinité avant de venir se mettre à cheval sur moi.
Elrond : « Embrasses moi »
Soufflais-je, suppliant. Elle s'exécuta, m'embrassant avec passion. Sauf qu'à ce moment, je réalisais que ce n'était pas ses lèvres. Pas sa bouche. Je tournais brusquement le visage afin de cesser cet échange avant de m'agiter.
Elrond : « Qui êtes-vous ?!! »
Rugis-je, mais elle se mit à rire avant de me saisir le visage et de m'embrasser de nouveau. Je m'agitais de colère, et sous la frénésie je réussis à me libérer une main que j'essayais de tendre vers mon bureau. Vers mon coupe papier. Je le saisis et sans une once d'hésitation je viens le planter dans le dos de cette personne. Je ressentis tous les tressauts de son corps, son hurlement de douleur près de mon oreille me donna un doute. Je lâchais l'arme et vient ôter mon bandeau. Je vis avec stupeur cette servante dans une tenue de mon épouse.
Je me redressais soudainement dans une profonde inspiration. Le regard écarquillait, le cœur battant à mille à l'heure, les doigts fermement agrippés aux draps. Quand une main sur mon épaule me fit sursauter.
Celebrian : « Mon chérie, que ce passe-t-il ? »
Mon sursaut venait de la réveiller brusquement, je voyais son inquiétude dans son regard.
Elrond : « Un cauchemar... »
Celebrian : « Vraiment ? Contes moi »
Je lui contais alors, le bureau, le mot, le bandeau, le baiser, le coupe papier, la servante... Je finis par expirer lourdement, évacuer ces images faisaient du bien. Je viens observer ma douce qui se mit à sourire.
Celebrian : « Depuis le temps que je te dis que cette personne te fait les yeux doux »
Elrond : « Ce n'était pas des regards là... »
Celebrian : « Tu devrais l'envoyer chez Cirdan »
Elrond : « Oui tu as raison »
Soupirais-je en me rallongeant. Elle vient se blottir contre moi.
Elrond : « Je m'en occupe à la première heure »
Dis-je pour moi. Seulement, une image ne voulait pas me quitter. Ma douce en train de rire de ce que je venais de lui conter. J'abaissais les yeux vers elle.
Elrond : « Cette scène t'a amusé »
Celebrian : « C'est juste que je sais que tu ne pourras jamais me confondre »
Elrond : « Hm... Mais il y a autre chose »
Celebrian : « Non »
Non ? C'était de trop je lui pris le menton afin de lui faire relever le visage.
Elrond : « Dis-moi »
Celebrian : « Disons que cette histoire de bureau... D'yeux bandés... Il se peut que j'y ai déjà pensé ? Mais promis, je te préviendrais avant »
Le rouge me gagna les joues.