Naissance d'un espoir

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Elle est née un jour de mai, c'est bien la seule. Encore bébé près de ses sœurs, elle voit le jour se lever. 

C'est son premier... 

Elle ferme les yeux, sous des reflets lumineux. Le soleil frappe son petit cœur...

 Elle aime déjà la vie. 

Et les jours passent, l'enfant Mélisse grandit, très vite. A la mi-mai, quelques vents frais, l'air est frisquet. Elle le sent tout dans son corps. C'est normal, elle passe sa vie dehors. 

Son père l'accompagne partout, pour tout. Il l'aime beaucoup. C'est en partie grâce à lui, qu'elle est en vie. 

Elle se sent liée, accrochée, branchée, à sa famille. Ses sœurs l'entourent et la ravissent, notre Mélisse. Au point qu'un mois entier ait le temps de passer en un soupir. 

Déjà en juin, l'eau se fait rare. C'est un fléau mais rien à craindre, Papa est là. Il ne laissera personne tomber, si tôt.

Elle a grandi, ce n'est plus la même. Un peu plus petite que la moyenne, cela n'empêche rien. Elle sait ce qu'elle aime. Sentir ce souffle se frotter à elle... elle meurt d'envie. Partir explorer, s'en aller loin. Là où parfois, elle en aperçoit. 

Je parle d'eux, là-bas. Ils sont très loin, regardez bien. Ouvrez les yeux, et vous verrez, ce que notre légère Mélisse rêve de toucher. Ils ne semblent pas si différents, mais c'est compliqué. Ils ne sont pas assez près. Pas encore prêts. 

Et elle non plus, mais elle y songe. 

« Et si j'y allais ? Qu'est ce qui se passerait, si je me laissais porter par le vent, si je m'envolais dans cet air frais ? ... » 

Des pensées insensées. Elle ne peut pas. Pas maintenant, après tout ça, Mélisse.

Partir d'ici, ce serait mourir.

Et elle commençait à s'en douter. Ses sœurs savaient, mais se taisaient. C'était si rare, dans leur perchoir, d'en voir autant.

De l'espoir.

« Elle est petite, Mélisse, mais je l'admire. Elle se laissera porter, elle ira loin » .

Toute sa famille l'enviait, cette ignorance, cette volonté. Elle fait ce qu'il lui plaît, c'est bien normal, elle est de mai. 

Les jours passaient encore un peu, et juillet écrasait toute cette famille, fragilisée. Elles commençaient déjà à s'assécher, mais pour l'instant, rien ne l'alarmait ; cette Mélisse, pleine de malice, s'en amusait...Car oui, elle l'aime, ce mois de juillet.

C'est un soleil qui vient la caresser, doucement, chaleureusement. Ce sont des nuages qui dès le matin sont teints d'orange, de jaune, de rose.

Et tout est bleu l'après-midi. C'est joli. 

Mais, ce qu'elle préfère, c'est le soir, le crépuscule. Il est vivant, selon elle, accueillant. Adieu les couleurs froides de la journée, le blanc, le gris, c'était fini.

Le soir, pour elle, c'était la vie.

Un chaud dégradé qu'on regarde briller dans sa pupille. Elle en est persuadée, et tout le monde le sait. 

Si elle le pouvait, dès à présent, elle s'en irait...Elle irait toucher ces couleurs vives. De sa main, de son corps tout entier. Elle s'en imprègnerait... 

Au prix de sa vie, s'il le fallait. 


~~


(prochaine partie à venir ... )

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 13, 2020 ⏰

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