Une pastille rose se posa sur ma langue. Moi, Juliet Norman, j'avais vraiment besoin d'oublier l'année qui allait se dérouler. Rentrer dans la prestigieuse université de Cambridge en Angleterre n'était pas un cadeau. Pourtant, j'étais d'origine confiante dans mes choix, c'était d'ailleurs moi qui voulais impérativement étudier la biologie dans cette école afin de devenir professeur. Mais mes notes aux examens finaux de l'année dernière avait montré une petite baisse. La mort de mon père en janvier 2014 y était peut-être pour quelque chose. J'étais très proche de lui. Il m'avait tout appris sur la vie, m'encourageait, me chérissait, m'aimait et je lui rendais bien. Je l'aimais profondément, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il meurt dans un accident de voiture. Je sentis mes yeux se remplir de larmes, prêt à laisser couler une perle mouillée sur mes joues roses. J'étais effondrée, triste, blessée, privée de mon père, cet homme que j'admirais le plus au monde. Je n'avais plus personne maintenant. J'avais perdu tout contact avec le peu d'amis que j'avais... J'allais en cours pour ma réussite personnelle, mais je ne parlais plus a personne. Les gens au début voulait savoir comment je me sentais, mais je ne leur répondais pas. À force ils en ont eu marre et mon laissé, ce que je cherchais à faire. Mes seuls amis maintenant, c'était les petites frappes de mon quartier qui me vendaient de la drogue. Mes petites pastilles roses, elles me mettaient la tête à l'envers pendant un certain temps. Quand je sentais que j'allais penser à mon père ou pleurer j'en prenais. ça me mettais dans les vapes et j'oubliais ce à quoi j'étais en train de penser et quand je redescendais, la plupart du temps j'oubliais de penser à lui, Richard Norman. ça faisait presque sept mois que j'avais commencé à me droguer. Et personne ne s'en était rendu compte, même pas ma mère. Enfin, de toute façon elle n'avait jamais remarqué grand-chose. Elle n'était pas la le jour où j'avais eu mes règles pour la première fois, la fois où j'avais eu mon premier chagrin d'amour. Ma mère, Helen Norman, était femme d'affaire dans une grande entreprise de cosmétiques. Elle était plus souvent au travail qu'à la maison. Alors, une fois rentré elle prenait son temps pour s'occuper de son mari et moi, elle me consacrait cinq minutes de son temps. Elle se fichait royalement de moi.
C'est le coeur remplis de tristesse que je me levai de mon lit, la hanse de ma valise à roulette dans la main prête à partir de chez moi pour vivre une nouvelle année. Loin de cette maison, loin de l'endroit où j'avais fait mes premiers pas, où j'avais grandi. Mais plus rien ne me retenait dans cette résidence une fois que mon père fut mort. Je fermai la porte délicatement. Il fallait que je me reconstruise, mon père n'aurai jamais voulu me voir de cette façon. Alors, pour l'honorer j'allais travailler d'arrache pied, avoir un bon métier et une famille. Mais il était encore trop tôt pour j'arrête de me droguer. C'était trop dur pour moi d'imaginer que je pouvais vivre en pensant à sa mort toutes les cinq minutes. Je n'étais pas encore prête. Je descendis les escaliers de ma demeure vêtu d'un chemiser zébré avec un petit noeud rose fluo et une jupe noire serrée. Je laissai mes lisses cheveux bruns relâchés. J'étais parfaitement maquillée et prête pour intégrer cette nouvelle école ou plutôt cette faculté. Une fois dehors j'aperçus ma mère en train de fumer sa cigarette jusqu'à ce qu'elle m'aperçoive.
- Ah ma chérie, tu es prête. Indiqua-t-elle en écrasant sa clope.
- Oui ça fait au moins trente minutes.
Elle ne dit rien et prit le volant. Je déposai ma valise dans le coffre et partis m'installer sur le siège en cuire de la voiture à ma mère. Je mis immédiatement mes écouteurs dans mes oreilles pour éviter de l'entendre parler. J'appuyai sur ma playlist "sad" et commençai à me laisser bercer par la mélodie tout en fermant les yeux, j'en avais pour une bonne heure de route.
VOUS LISEZ
Passé Menaçant
Mistero / ThrillerJ'étais persuadée de connaître ma vie jusqu'aux moindre petits détails insignifiants. Malheureusement pour moi, petite anglaise d'ordinaire insouciante et joyeuse, je vais faire face à la vérité et me rendre compte que tout ce que je pensais de mon...