Chapitre Vingt-Trois

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Les deux filles entrèrent dans le magasin, bras dessus bras dessous, d'un air joyeux. La brunette aux cheveux court parlait avec animation et entrain, tandis que sa comparse l'écoutait avec attention. Elles ressemblaient à de banales adolescentes du coin, flânant en ville et allant de boutique en boutique ; toutefois l'homme n'allait pas se laisser berner par leur petit manège. Leurs teints cadavériques en disait long sur elles. Oui, il savait ce qu'elles cachaient, mais cela n'empêchait pas sa surprise vis-à-vis de leur facilité à ce fondre dans la masse. Personne ne se souciaient d'elles, comme si elles faisaient parties des leurs.

- Mais ce n'est absolument pas le cas... Marmonna l'homme pour lui-même.

Il sortit de son long manteau noir son téléphone portable dernier cri, et composa rapidement un numéro. Quelques seconde plus tard, son interlocuteur décrocha. L'homme prit la parole :

- Tu avais raison, il est difficile de ne pas les remarquer. Je les ai observer toute la matinée, c'était... Intéressant. Et j'ai des nouvelles qui vont te plaire...

♦♦♦

- Bonjour mesdemoiselles, que puis-je faire pour vous ?

La jeune femme à l'accueil du magasin dans lequel elles venaient d'entrer vint vers elles, un sourire commercial aux lèvres. Alice lui répondit aussitôt sur un air joviale :

- Nous venons pour acheter une robe. Ma sœur va bientôt se marier, ajouta-t-elle en poussant Astrée vers la vendeuse.

La petite vampire aux yeux rouges tenta un pauvre sourire qui se termina en grimace, tant elle était nerveuse. Même si elle ne mangeait pas d'humains, ça n'empêchait pas le fait qu'elle n'aimait pas ce mêler avec eux. Sauf qu'Alice, elle, en avait l'habitude, et l'avait donc traîné toute la matinée dans différentes boutiques pour qu'elles choisissent ce qu'elle allait porter pour son mariage. Bijouteries, boutiques de mode, fleuristes... Tout y était passé. Au final, elles avaient seulement commandé un bouquet de roses, la faute à Astrée qui n'avait pas besoin d'autre chose. Restait la robe, que les filles n'avaient pas encore trouvé.

- Avez-vous un modèle en particulier qui vous plairait ? Questionna la vendeuse.

- Euh... Non... Je crois... Bafouilla la petite vampire en retour.

Heureusement pour elle, Alice prit les devant et discuta avec leur interlocutrice de ce qui irait le mieux à la jeune fille. Et après plusieurs essayages, elles finirent par tomber d'accord sur une robe dos nu sans manches, en tulle et en dentelle.

- Elle est faite pour toi, c'est indiscutable, commenta Alice.

Elles ressortirent de la boutique le sourire aux lèvres et retournèrent vers le parking du centre-ville, où était garé la voiture hors prix d'Alice, une Porsche 911 Turbo jaune.

La petite vampire commençait vraiment à apprécier sa compagnie, même si Alice n'avait que 19 ans (ou du moins, l'âge dans lequel elle était figé depuis sa transformation). C'était la première qu'il l'avait accueillit au sein de la famille Cullen, alors qu'elle ne la connaissait pas du tout ; et chose encore plus étonnante, Alice n'avait pas peur d'elle. Car même si, excepté son père et Garrett, les autres l'acceptaient sans peine, Astrée avait bien remarqué qu'ils faisaient toujours attention à ce qu'ils disaient en sa présence, au cas où elle se mettrait en colère.

Quand elles arrivèrent près de la voiture, Alice se tourna vers elle avec un air très sérieux :

- Et n'oublies pas, tu ne dois rien dire à Garrett pour la robe !

- Je sais, fais-moi confiance, répliqua la petite vampire en esquissant un sourire moqueur.

Elle se fichait de cette tradition qui consistait à ce que le marié ne voit pas la robe de sa future épouse avant le jour du mariage, mais puisque Alice y tenait, elle avait promit de ne rien dire. Elle contourna la voiture pour s'installer sur le siège passager quand un bruit derrière elle retint son attention. Sentant un danger près d'elle, elle resta sur ses gardes sans bouger quelques instants, pour essayer de déterminer de qui pouvait provenir ce bruit. Un craquement à sa gauche la fit sursauter et elle se tourna vers celui-ci au moment où elle sentit une aiguille se planter dans son cou. Elle voulut ouvrir la bouche pour prévenir Alice, mais déjà elle vacillait, s'écrasant lourdement sur le béton. Juste avant que ses paupières ne se ferme malgré elle, elle aperçut quelqu'un entrer dans son champ de vision, un sourire mauvais pendu aux lèvres.

♦♦♦

- Ça me serre, j'aime pas... Grommela Garrett en tirant sur le col de sa chemise.

Carlisle leva les yeux au plafond en soupirant.

- Tu exagères.

- J'ai l'air ridicule.

- Mais non.

Garrett grimaça dans le miroir, essayant de s'habituer au costume que son ami lui avait donné.

- Comment tu fais pour ne pas te sentir coincé, là-dedans ?

- C'est une impression, quand tu auras l'habitude tu n'y pensera même plus. Affirma le médecin.

- Ça se trouve, c'est parce que j'ai plus de muscles que toi, c'est pour ça que ce truc est trop petit pour moi.

- Ou que tu as plus de bourrelets, qui sait ? Commenta Emmett en entrant dans la pièce.

Carlisle pouffa en silence pendant que Garrett faisait mine de ne rien avoir entendu. Il retira le costume, trouvant s'être assez ridiculisé pour la journée. Il était en train de remettre sa veste quand Esmée et Rosalie entrèrent en trombe, la panique au fond des yeux.

- C'est Alice et Astrée, elles ont disparues ! S'écria Esmée, de but en blanc.

Le sang de Garrett ne fit qu'un tour. Il se rua vers les deux jeunes femmes.

- Comment ça disparues ?!

- La voiture d'Alice est toujours garée sur le parking, mais elles ne répondent pas au téléphone et on ne les as trouvé nulle part en ville. Répondit Rosalie.

- Où est Jasper ? Lui demanda le médecin.

- Parti devant, il ne devrait pas tarder à revenir.

Justement, la porte d'entrée claqua et tous se précipitèrent au rez-de-chaussée.

- Alors ? Voulut savoir Garrett.

- Aucune trace d'elles. La seule chose que j'ai pu remarquer, c'est une forte odeur de parfum. Je ne sais pas qui a pu faire ça, mais il est bien informé. Il ne voulait pas qu'on le piste.

- Les fumiers, lâcha Emmett.

- Ils ont dû s'y mettre à plusieurs pour les avoir. Astrée ne serait pas tomber dans un stupide piège. Marmotta Garrett.

- Alice non plus. Affirma Jasper.

Les deux hommes échangèrent un regard, étant sur la même longueur d'onde.

- Alors on fait quoi ? S'alarma Esmée.

- Emmett et Rosalie, vous allez chercher Jacob. Peut-être qu'il pourra trouver une piste. Esmée et moi, on va au commissariat signaler leur disparition. Les garçons, vous allez retourner à la voiture d'Alice, et chercher le moindre indice suspect. On préviendra Edward et Bella après, c'est pas le plus urgent. Ordonna Carlisle.

Chacun se dépêcha d'obéir, ne voulant pas perdre de précieuses minutes qui pourraient leur permettre de retrouver les deux filles le plus tôt possible.

♦♦♦

- Vous avez fait du joli travail, Smith.

- Merci Monsieur.

Le dénommé Smith s'inclina légèrement vers son patron, confortablement assis à son bureau. La pièce était plongée dans la semi-obscurité et ne comportait qu'un long meuble en plus du bureau.

- La Sainte Mère vous récompensera généreusement pour votre travail. Déclara le patron en brisant le silence. Revenez dans deux jours, à la même heure.

- Bien, Monsieur. J'y serais.

Smith s'inclina de nouveau puis sortit de la pièce. Il referma respectueusement la porte derrière lui, et s'engagea dans les escaliers à la suite du couloir sombre. Il ne rencontra personne, ses bruits de pas résonnant dans tout le bâtiment. Quand il fut à l'air libre, il plongea la main dans son long manteau noir pour en sortir son téléphone portable.

- Allô ? Oui, ça y est le boulot est fait, on recevra la récompense dans deux jours. Préviens les autres.

Cullen - Origins [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant