Chapitre 2

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"Qui que tu sois, j'espère que tu aimes jouer ! Parce que si tu veux trouver des réponses à tes questions, il va falloir chercher ! Commence là où les plus petites choses ont la plus grande importance. Pas besoin d'aller très loin. Pour l'instant..."

Lorsque je me réveillai le lendemain, ma première pensée fut pour ce mystérieux papier.

Je m'habillai rapidement, puis descendis les escaliers, tout à fait réveillée. Une fois en bas, je m'aperçus avec étonnement que ma sœur était déjà en train de manger. Habituellement, c'était moi qui me levais avant elle. À en juger par son expression, elle semblait aussi surprise que moi.

— Noa ? Tu vas être en retard à l'école ! Enfin, pas en avance.

— Quoi ? Tim est déjà parti ?

Je détestais ne pas être en avance.

— Oui, heureusement d'ailleurs !

Dans le Cercle Un, la tradition voulait que lorsque l'aîné de la famille atteignait l'âge adulte, il déménageait, et ses frères et sœurs le suivaient jusqu'à leur majorité. C'était pour cette raison que je vivais avec ma sœur, Alev, et son compagnon.

Je m'installai à table et piochai dans les tartines de krikano. Le krikano était une céréale cultivée en abondance dans le Cercle Un. Il était possible d'en faire beaucoup d'aliments, y compris du pain.

— Tu devrais te dépêcher ! me pressa ma sœur

J'acquiesçai, puis engloutis mes tartines.

— C'est quoi le programme de la journée ? m'enquis-je

— Pas grand chose. Je pense aller au sud m'occuper des fruits exotiques. Tim est parti vendre du krikano au nord, il rentrera tard.

Dans le Cercle Un, aucun champ ni aucune culture n'était privé. Chacun effectuait son travail. L'argent revenait au Haut Conseil, qui redistribuait ensuite les salaires. Le travail d'Alev était de cultiver des plantes comestibles. Tim, lui, vendait aux habitants de quoi se nourrir. Les deux étaient libres de travailler où ils le voulaient, changeant parfois de lieu plusieurs jours d'affilée. Leur seule contrainte était de travailler cinq jours sur huit. Cela faisait plus de trois cents ans que le système était ainsi. D'après le Haut Conseil, lorsque quelque chose fonctionnait, il ne servait à rien d'en changer. Donc, rien de changeait.

Je jetai un coup d'œil par la fenêtre. D'épais nuages couvraient le ciel, filtrant la douce lumière de la lune. La silhouette des arbres se découpait au loin, forme noire sur le fond bleu sombre de la nuit qui s'achevait. Comme le temps pressait, j'attachai mes longs cheveux noirs et sortis en saluant Alev.

J'avançai vers l'arrêt de calèche, mon sac à l'épaule. J'eus tout juste le temps de monter. Les quatre chevaux de trait se mirent en route, tractant l'énorme attelage. Le trajet me sembla infiniment long. Impuissante, j'imaginais les minutes défiler les unes après les autres. Enfin, le véhicule s'arrêta devant l'école. Sans perdre une seconde, je me jetai dehors. La cloche sonna au moment même où j'arrivais devant ma classe. Ouf, j'étais à l'heure ! Pourtant, j'étais seule à attendre. L'intérieur de la salle était également vide. Étrange.

Perplexe, je marchai vers le panneau sur lequel était inscrit le nom des professeurs absents. Le nom de l'enseignant que j'avais pendant les deux premières heures de cours était bel et bien inscrit. Je fis la moue. Visiblement, les autres élèves étaient au courant de ce changement d'emploi du temps. Hier, j'étais tellement pressée que je n'avais même pas pensé à jeter un coup d'œil au panneau... Je considérai la salle de permanence d'un air contrarié. Je n'entendais certainement pas m'y ennuyer pendant tout ce temps !

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 29, 2023 ⏰

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