Chapitre Vingt-Quatre

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Jacob se releva, le regard toujours fixé sur la forêt. Les sourcils froncés, ils se retourna vers le petit groupe de vampires qui le fixait avec inquiétude.

- À mon avis, ils étaient au moins quatre. Il y en a un qui s'est promené un peu partout dans la forêt avec son maudit parfum pour permettre aux autres de s'en aller sans qu'on puisse les pourchasser.

- Est-ce que tu pourrais retrouver leurs traces malgré le parfum ? Questionna le médecin.

Malgré son air calme, ses yeux reflétait son inquiétude grandissante.

- Je vais essayer. Promit le Loup-Garou en se retournant vers la forêt. Sans plus un mot, il s'y engouffra, laissant derrière lui les vampires encore inquiets, attendant le verdict.

♦♦♦

Astrée... Astrée réveilles-toi...

La voix lui paraissait lointaine, comme dans un rêve qui commence à s'effacer au matin. Pourtant, au fur et à mesure qu'elle commençait à retrouver l'usage de ses sens, la voix était de plus en plus présente. Et elle l'avait déjà entendue. Plusieurs fois même, car c'était celle d'Alice. Mais pourquoi y avait-il dans sa voix une intonation de panique ? Soudain le cri de son amie résonna à ses oreilles et quand une autre voix, inconnue cette fois-ci, remplaça celle d'Alice, ses souvenirs lui revinrent en mémoire à l'instant où elle ouvrit les paupières.

♦♦♦

Alice devait absolument réveiller sa sœur avant que leurs adversaires n'arrivent. Elle ne savait pas depuis combien de temps ils les avaient attaché dans cette pièce vide, et c'est bien pour cela que la jeune femme ne voulait pas perdre une seconde. Si Astrée reprenait conscience, elle serait sûrement capable de détacher ses liens toute seule avec sa force de nouveau-né. Cependant, ce qui inquiétait fortement Alice, c'est qu'elle ne se réveillait toujours pas. Que leurs avaient-ils administré ? Elle devinait sans peine grâce à sa vue développée, la fine trace qu'avait fait l'aiguille dans le cou d'Astrée.

- Astrée réveilles-toi...

Elle essaya de bouger pour se rapprocher de sa comparse quand un homme - humain - entra dans la pièce. Il comprit en un instant ce que voulait faire Alice et se dirigea vers elle, un rictus en coin.

- Tu comptais faire quoi, là, hein ? Espèce de sale vampire !

Il la frappa avec une violence telle qu'il la laissa sous le choc. Elle tourna vers lui un regard de surprise, ne s'attendant pas à avoir devant elle un humain si fort. D'où pouvait-elle venir ? C'était impossible qu'elle vienne de lui naturellement.

L'homme releva sa main pour la frapper une nouvelle fois, mais son geste resta suspendu dans l'air quand il entendit un grondement hargneux derrière lui. Il se retourna à l'instant où Astrée ouvrit les paupières, laissant apparaître un regard de haine dans ses iris rouges écarlates. L'homme sentit le danger et s'écarta des deux vampires, tout en prenant son téléphone accroché à sa ceinture.

- Alerte niveau trois. Je répète, alerte niveau trois. Elle est réveillée.

♦♦♦

- Quoi, déjà ?!

L'homme se mit sur ses pieds d'un bond, laissant son canapé et son café en plan. Il contourna son bureau pour sortir précipitamment de la pièce. Il devait faire vite ; la vampire pouvait être très dangereuse. Mais une alerte niveau trois, déjà ? Alors qu'elle venait à peine de se réveiller, si l'on en croyait les dires du gardien ? Il avait dû mal à réaliser. Quand il arriva dans le couloir, une tonne de soldats couraient dans tous les sens, armés jusqu'au dents. Tous avaient entendu l'alerte, et se dépêchaient de descendre aux sous-sols pour éviter la fuite de leurs prisonnières. L'homme les suivit, enfonçant sa main gauche dans sa poche, rassuré d'y trouver son revolver. Quoi qu'il arrive, il voulait être prêt à tout.

Lorsqu'il arriva en bas, la Sainte Mère l'y avait déjà devancé, hurlant ses ordres aux soldats regroupés autour d'elle. Vêtue de son éternelle blouse blanche de médecine, ses cheveux blond étaient comme toujours peigné avec soin puis attaché en chignon bas, lui donnant un air strict et menaçant. L'homme s'avança vers elle, et celle-ci se retourna vers lui.

- Elles sont encore dans la bâtiment, mais plus pour très longtemps. La seule chose qui les retardent encore, c'est leur chemin ; elles se sont perdues dans les sous-sols. Lui annonça-t-elle.

- On va facilement les retrouver, alors.

La Sainte Mère le fusilla du regard.

- Arrêtes avec ton éternel optimisme, Elder. J'ai dit que c'était leur chemin qui les retardaient. Nos soldats envoyé les capturés sont déjà tous morts. Il nous faut mes seringues. C'est le seul moyen pour nous laisser une chance de les avoir.

Elder avala difficilement sa salive. Il n'aimait pas du tout ça.

- Et où sont-elles, tes seringues ? Demanda-t-il.

- J'ai envoyé quelqu'un les chercher.

Elle fit volte-face, le laissant seul. Alarmé, il se dirigea à pas pressé vers la cabine de surveillance. Quand il entra dans la pièce, personne ne fit attention à lui ; le chaos était encore pire que dans les sous-sols. Elder se fraya un passage parmi la masse humaine, pour arriver devant les vidéos de caméras surveillances. Une dizaine d'hommes y était déjà, parlant à voix basses entre eux.

- Alors, où sont-elles ? Les interrompit-il.

- Elles se dirigent vers nos salles de combats. Si elles continuent tout droit, elles vont arriver sur la porte de sortie. Répondit un des hommes à sa droite.

Elder poussa un juron entre ses dents. Il voyait sur les autres vidéos des cadavres, ouverts en deux. Un vrai carnage. Vivement que la Sainte Mère aient en main ses foutues seringues.

- Vous ne pouvez pas fermer la porte de sortie d'ici ?

- C'est déjà fait, Monsieur ; mais ça ne les retiendra pas. La plus petite des deux a déjà défoncé les autres portes que nous avions fermées.

La situation n'était pas à leur avantage. Si la Sainte Mère ne se dépêchait pas, elles allaient leur filer entre les doigts.

Elder sortit de la pièce pour voir où cette dernière en était. Sa voix retentit à ses oreilles avant même qu'elle ne soit dans son champ de vision.

- Vous deux, avec moi. Les autres, vous allez vous séparer en deux groupes pour les encercler. Nous allons ouvrir la marche. N'oubliez pas, quoi qu'il arrive, je ne veux pas qu'elles nous échappent !

Armée d'un pistolet contenant les deux seringues, la Sainte Mère partit en courant dans le couloir sans plus de discours. Les autres la suivirent, la panique et la peur au fond des yeux. Elder ne pouvait que les comprendre. Ces deux êtres surnaturelles ne pouvaient que les terrifier, surtout la plus petite des deux, celle aux yeux rouges.

Il retourna une nouvelle fois dans la cabine de surveillance pour suivre ce qui allait se passer.

♦♦♦

- Astrée, tu es sûre que la sortie est par là ?

Alice jeta un coup d'œil derrière elle, les sourcils froncés. Bien qu'elle ne courait pas au maximum de sa forme à cause du produit qu'on leur avaient injecté, elle avait tout de même du mal à suivre la petite vampire aux yeux rouges qui elle, marchait sans peine dans le long couloir faiblement éclairé.

- Oui. Je sens l'air du dehors maintenant. Un faible courant d'air. Marmotta Astrée, le regard fixé droit devant elle.

Alice se tourna une nouvelle fois, et faillit rentrer dans Astrée qui venait de s'arrêter net. Elle n'eut pas besoin d'ouvrir la bouche pour comprendre pourquoi. Devant elles se dressait une immense ligne de soldats armés jusqu'au dents. Des bruits de pas résonnèrent derrière elles, et d'autres soldats arrivèrent en masse.

- Nous sommes encerclés...

Seul le grondement sourd d'Astrée lui répondit.

Cullen - Origins [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant