You'll never see me again [Rick and Morty]

OS

Certaines relations sont néfastes. Parfois les chemins se séparent. Mais les erreurs se réparent. Et la ligne d'arrivée est souvent la ligne de départ.

-Orelsan

L'homme se servit pour la énième fois un shot de whisky qu'il ne tarda pas à avaler d'une trait. Promis, c'était le dernier... Hum, non... L'avant dernier plutôt. Oh et puis merde ! Il but cul sec dans la bouteille puis soupira en se laissant retomber mollement sur sa chaise. Voilà qu'il recommençait a picoler pour oublier. Alors c'était ça Rick Sanchez ou l'homme le plus intelligent tout univers confondus ? Ah ah... Balivernes ! Il avait bien réussi à construire un nombre incalculables de machines, conçu des clones dans lesquels il était capable de transférer sa conscience, créé la formule pour voyager entre les dimensions... Il avait même forniqué avec une putain d'entité collective ! Mais... Il était surtout un piètre mari et un mauvais père. Ouai, le genre de type qui avait le don de foirer toutes ses relations et de fuire ses responsabilités dès qu'il en avait l'occasion.

Pathétique.

Il repensa soudainement au jour ou il avait appris qu'il était grand père, bien malgré lui. Grand père d'une petite fille répondant sous le nom de Summer et suivant de quelques années, un garçon. Mortimer alias Morty. C'est a ce moment là qu'il a commencé à ressentir de la culpabilité. Alors, il a voulu se racheter. Évidemment pour son mariage, c'était foutue d'avance. Depuis son départ, elle n'avait plus jamais donné de nouvelles. Néanmoins, il avait encore une chance de renouer avec son unique fille et peut être devenir un meilleur grand père qu'il n'avait été un père. Ça c'était fait peu de temps après la naissance de Morty. Au départ, Beth l'avait sèchement rejeté puis elle avait par la suite fondue en larmes, l'avait pris dans ses bras, le suppliant de ne plus jamais l'abandonner. Sur le coup, il lui avait juré de ne plus refaire cette erreur.

Un mensonge parmi tant d'autres..

Elle l'avait invité sous son toit quelques temps en attendant qu'il trouve un appartement ou autre. Finalement, il n'avait jamais quitter la maison des Smiths. Et ça, ça avait le don d'énerver Jerry, le ''père'' de la famille. Mais il s'en foutait, Jerry n'était qu'un pauvre type qui avait réussi par on ne sait quel moyen à foutre en cloque sa désespérée de fille.

Un pauvre type comme toi.

Et puis il y avait ses petits enfants. Summer en grandissant était devenu belle, pleine d'énergie et plutôt intelligente. Bref, le portrait cracher de sa mère. Promu à un grand avenir sauf si un crétin venait à se pointer pour la combler d'un quelconque manque affectif.
Morty, quand à lui, avait tout du gamin complètement pommé. Naïf et stupide. Et pourtant... C'était lui qu'il avait choisi d'emmener lors de ses aventures. Oui parce qu'il était peut être revenu mais hors de question d'être du genre papy gâteau. Non, ce n'est pas ce qu'on aurait pu espérer du meilleur des grand-pères mais bon finalement tout le monde s'en était accoutumé. Même Morty, qui au départ avait développé un certaine réticence, y avait pris goût. Trop d'ailleurs, beaucoup trop...

Plus ils traversaient les dimensions et vivaient d'aventures ensembles et plus Morty devenait habile et vif d'esprit. Parfois, il se montrait même plus mature que Rick. En quelques années, le garçon avait élargis ses compétences et sa compréhension de l'univers. Et tout ça, c'était grâce à Rick.

Je crois que j'ai commis une erreur...

Le septuagénaire se releva en s'appuyant contre son poste de travail pour ne pas perdre l'équilibre. Il s'était mis un sacré murge, une fois de plus. Il trouva tout de même la force de se déplacer en titubant, toujours sous l'effet de l'alcool. Il s'arrêta ensuite devant la porte de la chambre de son petit fils. Le vieillard fut comme pris d'un doute l'espace d'un instant. Est ce qu'il allait vraiment faire ça ? L'homme l'ouvrit le plus silencieusement qu'un mec complètement torché puisse le faire et se posa lourdement sur le lit de l'adolescent. Celui ci, se réveilla en sursautant plissant les yeux dans la pénombre pour déterminer qui était l'intrus perturbateur de sommeil. Cependant, l'odeur familière de l'alcool répondit tout de suite à son interrogation.