Chapitre 8 :

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"Ethan"

Les paupières lourdes je luttais pour me réveiller. Elle m'appelait, elle avait besoin de moi. J'avais entendu la peur dans sa voix. J'ouvrais les yeux et me redressais mais un bras m'arrêta.

A : Reste calme. Ne bouge pas c'est un ordre sinon je te refais une injection de morphine. Je ne plaisante pas.

Son regard était dur, il avait la seringue à la main. Je poussais un grognement de douleur, je venais de tirer sur mes sutures... je reposais la tête sur l'oreiller avec une grimace et regardais autour de moi, j'étais dans ma chambre. Je ne me sentais pas bien comme s'il me manquait quelque chose. M'avait-on amputé d'un membre ? Je relevai la tête pour inspecter mon corps, mais non... C'était quoi cette sensation ? Des vertiges à chaque changement de position, j'avais la gorge sèche aussi... J'étais resté combien de temps dans les vapes ?

Et : Eden...

J'avais essayé de parler mais cela ressemblait plus à un croassement

A : Plus tard... Promet moi d'abord de rester calme.

Pourquoi ? J'avais besoin de la voir maintenant... Le lien... C'est lui qui semblait me faire cette sensation étrange... Et au-delà du lien, j'avais besoin qu'elle soit là.

Et : J'ai besoin d'elle près de moi.

A : Après. Il faut qu'on parle de ce qui s'est passé.

Je reniflais. Il ne pouvait pas comprendre ce besoin impérieux de la sentir en sécurité près de moi.

Je n'avais pas tous les souvenirs en tête... C'était confus... Ce gars, il m'avait maîtrisé avec une telle facilité. J'essayais de me concentrer mais le sentiment qu'il se passait quelque chose avec Eden m'empêchait d'y parvenir. Un « toc » à la porte et Vladimir venait d'entrer, lui et Aaron échangèrent un bref regard avant d'acquiescer d'un commun accord.

A : Tu devrais être mort. Tu as foncé comme un imbécile, tête baissée dans un piège. J'ai failli y passer par ta faute en venant à ta rescousse. Heureusement qu'Eden a averti Béliath et qu'il est venu à notre secours. 3... Enfin 2 contre 1, le meurtrier à préférer fuir sinon on ne serait plus là !

Et : Voilà donc la raison de cette mine affreuse. Tout va bien puisqu'on est là...

Une quinte de toux me stoppa dans ma phrase. Putains de sutures... J'arrachais le pansement, il fallait que je voie à quoi ça ressemblait. Putain !

Et : Qui ? Qui a fait ça ?

Ce n'était pas possible. Je n'avais jamais appris à Aaron ce genre de points. Je l'avais formé aux bases et il était loin d'une maitrise parfaite mais c'était suffisant en cas d'urgence. Non, je secouai la tête ce n'était pas possible, même l'incision pour agrandir le champ opératoire était trop nette.

Et : Vous avez fait venir un chirurgien ?

A : Non.

Je n'y comprenais rien.

Et : Vous vous foutez de ma gueule c'est ça ? C'est encore une blague idiote de Béliath ? Vous vous êtes dit que comme j'avais joué à l'idiot ça me servirait de leçon que vous vous foutiez de ma gueule ?

Il n'y avait pas d'autre possibilité. Ça ne pouvait qu'être qu'une blague de mauvais goût. Mais bizarrement Vladimir et Aaron avait ce même regard... Il ne savait pas comment m'annoncer un truc, et je n'avais aucune idée...mais si c'était leur but ils avaient réussi à m'inquiéter...

Et : Où est-elle ?

Silence.

Je la cherchais dans ma tête. Je pouvais lui donner l'ordre de venir à moi ou de rester sur place. Il fallait juste que je la trouve... Des fois je la cherchais à travers notre lien juste pour me rassurer... S'en était pitoyable. Cette fois ci j'allais l'activer, elle allait me hurler dessus, mais je la laisserais faire, si au moins je pouvais être rassuré, elle pourrait hurler autant qu'elle le voudrait... Mais pour une raison inconnue ça ne fonctionnait pas, je ne la trouvais nulle part, même pas au-delà du manoir. Je démarrais au quart de tour malgré la douleur. Je bondis du lit, attrapait Vladimir à la gorge et l'acculait contre l'armoire. Forcément qu'Aaron allait me maîtriser mais je ne pouvais pas rester sans rien faire. Je m'attendais à une clé de bras ou à son injection de morphine dont il m'avait menacé...

L' égoïsteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant