Chapitre 13
Je suis arrivée avec beaucoup de réticence au bureau de mon père, c'est mon dernier espoir mais je vais quand même essayé. Cet endroit me rappelle tant de souvenir. Des souvenirs ? Je ne sais pas mais, j'ai des troubles d'humeur depuis des jours.
- Madame ?... ? Madame ?
- Oui ! Désolée.
- Y'a pas de quoi, il vous attend.
- Mon papa ?
- Oui, il vous attend dans son bureau.
- Pourquoi ?
- Madame ? Vous avez demandé à voir votre père non ?
- Oui oui, je me rappelle enfin ! Désolée encore, merci.
Absa s'est levée en oubliant ce qu'elle venait de vivre, c'était dans sa tête et c'était presque réel, ce n'est qu'un rêve, un moment d'illusion totale et ça allait plus faire mal. Tout se passait comme dans son mini-rêve, elle parlait et il écoutait attentivement, il se lève et vient la prendre dans ses bras. Elle lui a raconté tout dans les moindres détails. Pris de compassion Elhadj écrit un chèque le signe et vint à côté de sa fille.
- Absa ?
- Papa !
- Va et réglez très vite ce problème, pour le reste, je vais m'en charger, nous allons nous en charger. Je le fais pour Rayan, pour toi, pour l'amour que j'ai eu pour toi un jour et qui n'a pas changé.
- Pa...papa ? Merci ! Merci papa, je ne pourrai jamais te le rendre !
- Pas besoin, tu n'en as pas besoin.
- Oh que si ! Papa ?
- Absa ? Tiens ceci, ça n'est pas beaucoup mais ça va vous aider, vas-y maintenant, prend ce chèque.
Elle eut peur de le prendre mais tend quand même la main mais avant elle s'adresse à son père :
- Désolée encore une fois. Je te pris un jour de me pardonner.
Il lui tendit le chèque et au moment où elle s'apprête à le prendre. Il retira sa main.
Absa le regarde surprise presque parce qu'elle avait enfin cru. Son père se mit à rire, à rire aux éclats et Absa aussi se mit à faire de même. Elle regarde son père et il était là, il ne faisait rien, son visage était neutre. Elle pensait l'avoir vu rire mais ça n'était pas le cas.
- Qu'est-ce qu'il y'a pourquoi tu rigoles ?
- Tu riais aussi non papa !
- Moi rire ? Quand ? Pourquoi et puis...
- Papa ?!
- Arrêtes tout de suite de m'appeler ainsi ! Qu'est-ce que tu croyais ? Que j'allais te donner de l'argent pour que tu fasses quelque chose qui est un devoir pour celui que tu as choisi ? Te protéger et non le contraire ? Tu me connais mal très chère. Tu penses que j'avais l'intention de t'aider ? Tu as déjà oublié ce qu'il m'a dit le jour où vous avez quitté ma maison ? Ton confort ? Il a dit je cite : « je protègerai ma femme et son fils, mon fils, moi, je ne lui cracherai jamais au visage qu'il n'est pas mien. » C'était cela non ?
- ...
- Oui ! Je n'avais pas l'intention de t'aider. Je voulais juste te montrer à quel point j'en ai la capacité de le faire mais que je ne le ferai jamais. Je préfère encore jeter mon argent par la fenêtre ou mieux, brûler chaque billet devant toi, sous tes yeux.
- Papa...
- Papa ? Non ! Autre chose, autre appellation mais pas papa ! Sors d'ici Absa et pour ton bien et celui de ton mari, ne remets plus jamais les pieds dans une pièce où je me trouve.
Absa pensait qu'il blaguait mais non, il a déchiré le chèque devant elle et chaque bruit brisait encore plus son cœur. Il demanda à la secrétaire de faire venir la sécurité afin qu'ils accompagnent sa fille jusqu'à la sortie. Absa avait des fourmis dans les pieds tellement qu'elle ne s'attendait pas. Elle était là sans pouvoir bouger jusqu'à ce qu'elle entende :
- Madame ? Suivez-nous s'il vous plaît.
Tout était bizarre, des scènes, elle en voyait et ça n'existait que parce qu'elle en créait dans sa tête. Elle riait seule de ce qu'elle vivait, elle ne parlait pas encore seule même si elle entendait des voix. Elle est arrivée devant la sortie, elle s'est retournée, elle l'a regardé. C'était son père jusqu'ici mais il venait de mourir devant elle.
Absa est descendue, chaque coin de ce bureau lui rappelait son passé. Arrivée devant la sortie de l'immeuble, elle a très vite pris un taxi sans se retourner, une heure plus tard elle était devant l'agence immobilière.
