Partie 1 : Chapitre 4

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Chapitre 4 : Balade au parc.

L'air frais du parc caressa le visage de Akaashi. La soirée pointait le bout de son nez, par la lune qui remplaçait doucement le soleil en colorant le ciel d'un orange crépusculaire magnifique. Pour une occasion que le journaliste ignorait, les arbres du parc étaient décorés de petits lampions rouges. Ils ornaient chaque branche, de la base au sommet, et éclairaient ainsi le chemin de cailloux blancs. Ce soir, sur le petit sentier, Keiji ne croisait pas beaucoup de passants, avec ces températures proches de zéro. Heureusement... Parce qu'il avait besoin de ce moment un peu tout seul.

Le brun faisait partie des personnes du monde intérieur. Entre autres, il préférait un bon week-end Netflix and chill ; plutôt qu'un samedi et un dimanche avec trop d'activités, du monde à droite et à gauche, sans un moment pour souffler. D'ailleurs, quand il partait en vacances avec ses parents, son moment préféré était lorsqu'à la suite d'une grosse journée touristique, ils se posaient pour regarder un programme télé tous ensemble. De même quand son père l'embarquait pour des sessions pédestres à n'en plus finir, Akaashi adorait l'instant où il passait la porte d'entrée, mettant les pieds sous la table, prêt à partager sa journée muni d'un bon repas. Les retours remplissaient son cœur d'une tendre émotion, c'était toujours bon de revenir chez soi. C'était l'endroit où il rechargeait ses batteries.

Seulement, lors de cette balade chacun de ses pas étaient intentionnellement ralentis, dans le but de repousser le plus longtemps possible le retour à la maison. Bien qu'il se maudissait pour admettre cela, l'envie de revenir une fois de plus sans Bokuto était une idée qui ne lui plaisait pas tellement. Un sourire nostalgique fendit ses lèvres, car souvent quand ils étaient encore ensemble, après une prise de bec, il venait et décompressait dans ce parc, assis sur un banc. Son regard scrutait les passants, les familles et les couples qui appréciaient cet environnement cordial. La vie à deux était loin d'être simple tous les jours, mais après quelques minutes à se calmer, il rentrait chez eux, affectionnant avec tendresse la tentative de pardon de Bokuto. Avec des onigiris maladroitement préparés, la chouette souriait, d'un sourire franc et vrai, déclarant qu'il n'était pas un fou des cuisines mais qu'il avait fait ça avec amour.

En revanche, là, quand Akaashi sera de nouveau chez lui, personne ne l'attendra et personne ne lui préparera des boulettes de riz pour s'excuser. Comme d'habitude depuis sept long mois, les pièces de son foyer lui sembleront vides, voire même plus que d'ordinaire. Après le boulot, à peine avait-il fermé la porte que tout lui semblait horriblement plus triste. Il avait même lâché un soupir amer, imaginant découvrir un petit mot sur le îlot de la cuisine, ou une tasse vide posée dessus. Un rien qui signifiait pourtant beaucoup...

Machinalement, sa main avait défait les premiers boutons de sa chemise et sa carcasse s'était affalée dans le canapé d'une mollesse impressionnante. L'air de ses poumons s'était vidé, en même temps qu'il cherchait à taton la télécommande. Une fois en main, Akaashi s'était empressé d'allumer l'écran, espérant tomber directement sur un match de volley pour le détendre. Et par miracle, la chaîne diffusait à ce moment-là ce dont il aspirait à voir : un match de qualification pour les jeux olympiques. En plus c'était du haut niveau, que demander de plus ! Or, l'une des équipes qui s'affrontaient n'était autre que la sélection nationale française. A son plus grand regret... Son doigt avait appuyé rageusement sur le bouton pour éteindre la télévision. Le point du brun s'était serré, avant de frapper le coussin du sofa. Puis Keiji avait braillé haut et fort que merde, pourquoi Bokuto avait débarqué aujourd'hui, c'était pire qu'avant maintenant ! tout en balançant sa tête en arrière, abattu.

Shiki était arrivé et l'avait quelque peu réconforté, mais de le voir si fébrile avait alarmé son maître.

— Je vais te prendre un rendez-vous pour demain, avait déclaré Akaashi, de son ton protecteur et maternel.

Noce d'ArgentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant