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Le problème avec Mélo, c'est qu'elle est associable. Elle en pince pour les gars qu'elle trouve attachants, éclatants, et malheureusement, ils finissent tous par se rapprocher d'elle pour casser son petit cœur. Et malgré ça, cela fait littéralement six ans qu'elle enchaine les friendzones sans se révolter contre eux. 

Et Mélo en a marre de se foutre dans la merde pour les mecs. Mais elle replonge encore et encore car elle a l'impression de se sentir vivante quand son cœur bat pour un garçon. 

Mélo a traversé plusieurs épisodes dans sa vie d'adolescente. Complexée par le fait que les filles de sa classe avaient de vraies vies sociales, étaient entourées d'amies et n'avaient jamais de problèmes pour leur confiance en soi, elle s'était senti complètement à l'écart. Alors elle a plongé dans ce train de vie complètement toxique, ne cessant d'avoir cette image d'elle-même.

Mélo a ensuite traversé la solitude. Elle a toujours eu peur d'aimer, de se livrer à une personne avec un monde bien plus différent du sien, sans qu'il n'y ai de filtre entre eux. Depuis son enfance, elle s'est toujours fondu dans la masse, essayant de rester seule pour ne pas laisser quelqu'un utilisé ses faiblesses, se refermant sur elle-même d'années en années, créant en elle, le sentiment d'être constamment perdue. 

Elle a aussi été effrayée par ces sentiments d'injustice, de jalousie, d'ambition. Elle n'a jamais vraiment accepté d'être imparfaite, de ressentir des émotions égoïstes, d'avoir ce sentiment ridicule qui noue son coeur à chaque respiration. 

Et même si elle sait qu'il faut attendre et qu'il faut se faire confiance pour progresser, elle continue de faire les même erreurs encore et encore. 

Elle se demande comment les gens font pour se dire que c'est normal de régresser,  de s'exprimer librement sans artifice. Elle a peur de changer, d'apprendre enfin à grandir, de se familiariser à un nouveau train de vie sans qu'il n'y ai de chute à chaque pas.

Mélo se demande continuellement si sa vie d'étudiante lui plaît. Elle se demande aussi si c'est le bon choix de rester à Philadelphie, aux cotés de sa mère et de son chien Bill. 

Parce que même si elle aime cette vie, respirer l'air de cette ville, elle n'a pas vraiment de vie sociale, n'a jamais vraiment eu de petit ami, où même de soirées alcoolisées avec ses amis d'enfance. 

Mais c'est un quotidien, elle a toujours été associable.

Mélodrame (EN CORRECTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant