¤ Chapitre 15 ¤

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Léa

Vous connaissez la loi presque imaginaire qui prétend que nous, élèves, avons le droit de partir, si le professeur n'a pas fait apparition, après quinze minutes d'attente, n'est-ce pas ?

Eh bien, j'aurais préféré avoir le courage de la suivre aujourd'hui. Cela m'aurait permis de questionner Matthieu sur les agissements de David à la soirée d'Halloween. Je suis arrivée en cours de français après mon altercation avec David dans la cour avec la ferme intention d'avoir une discussion avec Matthieu. Cependant, je n'ai pas pu mettre mon plan à exécution, étant donné que la sonnerie a retenti à la seconde où mon pied s'est posé dans la pièce, m'empêchant de faire quoi que ce soit.

C'est incroyable. Je n'ai vraiment pas de chance.

Marc, un élève de ma classe, arrive en courant dans celle-ci et met fin à mes rêveries.

— Hé, tout le monde, Monsieur Sorsky n'est pas là, on quitte !, il nous annonce, tout enjoué.

Ça m'étonne. Monsieur Sorsky n'est jamais en retard et encore moins absent. Il n'a été manquant qu'une seule fois de toute l'année dernière car il devait corriger les copies de baccalauréat des terminales. Et il nous avait prévenus, quelques semaines avant. La direction prévient le plutôt possible si un enseignant est malade. Il ne doit donc pas avoir tenu l'école au courant. J'espère qu'il a une simple petite grippe qui va durer encore quelques jours. Mais je ne souhaite pas que la maladie prenne trop d'ampleur jusqu'à en devenir grave. Je veux simplement avoir des heures supplémentaires pour réviser. Ou pour sortir avec mes amis.

La réaction de mes camarades ne se fait pas attendre, ils échangent des regards complices préparant sûrement leur programme de l'après-midi entre amis.

Je ne fais pas exception à la règle, et me retourne vers Matthieu et Freddie, assis derrière moi.

— Le café Flaubert, ça vous tente ?, je leur propose.

— Et pas qu'un peu mon neveu !, réplique Freddie avec un clin d'œil et que Matthieu, Eva et moi pouffons, amusés par son jeu de mots vieillot.

Depuis que je le connais, je n'ai jamais vu Freddie utiliser une expression qui ne datait pas du XXe siècle.

— Super bonne idée les amis, s'extasie David en arrivant, faisant retomber mon sourire et celui de mes amis par la même occasion. Aller, en route !

— Nan, mais tu n'es pas..., tente Eva.

Mais David est déjà parti.

— Bon, j'imagine que l'on n'arrivera pas à le semer, souffle Matthieu.

Je dois découvrir ce qu'il me cache tous, coûte que coûte, et pour cela, je vais commencer à interroger le plus faible... Freddie. Il ne sait pas mentir. Il prône la communication. Je pense que c'est une des grandes raisons qui font que son couple avec Maeva est si solide. En parlant du loup, il accélère sa cadence de marche pour arriver à mes côtés. Nous sortons du lycée, et notre petit groupe s'engage dans la rue menant à notre café préféré. Nos épaules se frôlent à chaque pas tandis que je l'interroge, n'ayant nullement oublié mon but.

— Freddie, tu n'as pas beaucoup bu à la soirée d'Halloween, pas vrai ?

— Effectivement, non.

— Bien, donc tu as pu voir des choses.

— Mes yeux étaient ouverts, en effet, il rit.

— Dis-moi ce qu'il s'est passé, j'exige d'une voix ferme.

— Hum, c'est-à-dire que je n'ai pas vu grand-chose..., sa voix tremble.

Il vient pourtant de m'affirmer que ses yeux étaient grands ouverts.

B.O.M.I. - Boyfriend Of My ImaginationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant