¤ Chapitre 24 ¤

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Léa

Matthieu semble absent. Ses yeux sont ternes, contrairement à ses cernes qui sont, elles, teintés de violets ; prouvant sa fatigue. Il porte un jean noir avec qu'un T-shirt blanc. Son teint hâlé ressort d'autant plus avec cette tenue. Ses muscles saillants se devinent sous le fin tissu transparent de son haut. Je ne vais pas mentir : je m'attendais à le trouver au fond de son lit, exactement comme je l'ai été ces dernières semaines. Mais non. Il arbore un grand sourire. Un grand sourire. Un SATANÉ grand sourire. Je suis énervée, si vous ne l'aviez pas remarqué. Je me demande bien pourquoi il peut sourire. Apparemment, il va bien mieux que moi, même s'il ressemble à un mort-vivant. Léa, stop. On se calme. Peut-être qu'il sourit parce que... Hm... Ah oui ! Son père n'est pas à la maison, et donc il aurait pu écouter de la musique à fond dans la maison. Ça doit être ça.

Mon examen minutieux de sa personne le fait rire doucement. Attendez ? Il rit. Non, je ne rêve pas. Il est en train de rire. Je bloque, là... Pourquoi est-ce qu'il rit au juste ? Je ne comprends plus rien.

Il me surprend d'autant plus en avançant vers moi à grands pas. Il ne lui faut que deux larges bonds pour se trouver en face de moi. Il me prend dans ses bras et me fait tournoyer dans les airs.

Comment ?! On rembobine là...

Il me prend dans ses bras et me fait tournoyer dans les airs.

Il. Me. Prend. Dans. Ses. Bras. Et. Me. Fait. Tournoyer. Dans. Les. Airs.

Ce n'est pas vraiment en train d'arriver, si ?

Ses bras m'étreignent fermement et mon cœur vole dans ma poitrine. J'en oublie de respirer et me concentre sur lui, sur moi, sur nous.

Comment est-ce qu'on saute de joie dans notre tête, déjà ?

— Je suis tellement désolé, Léa, si tu savais. Jamais je n'aurais pas dû te parler comme ça. J'ai agi comme un véritable connard.

Il me repose au sol. Je vois bien dans son regard qu'il s'en veut. Mais il est hors de question que je laisse passer cet incident sans aucune explication de sa part. Alors, je croise mes bras sur ma poitrine et lui lance un regard froid.

— Tu m'as blessé. Tes paroles étaient sanglantes et tes mots tranchants. Tu te rends compte que tu m'as laissé sans nouvelles pendant tout ce temps ?

Il recule d'un pas, et, déjà, sa chaleur me manque.

— Je sais. Je n'ai rien contrôlé. Je ne sais même pas comment je peux m'excuser. Je ne t'ai pas envoyé de messages parce que je n'en avais pas le courage. Avec ma sœur et tout ce qu'il s'est passé, j'étais complètement perdu.

— Je comprends pour les messages, mais je voudrais que tu m'expliques en quoi la protection que tu as envers ta petite sœur peut expliquer que tu m'aies parlé sur ce ton ?

Il souffle, passe ses mains dans ses cheveux, déjà ébouriffés, et me lance un regard qui me foudroie sur place. Il y a tant de détresse dans ce regard-là, que je ne sais même pas comment il peut être capable de la garder à l'intérieur sans littéralement imploser.

— Je pense qu'il est temps que je me confie sur cette histoire.

Il me prend par la main et nous nous asseyons sur son lit. Nos doigts sont entrelacés lorsqu'il commence son histoire.

— Très peu de personnes sont au courant de cette histoire, n'en parle pas s'il te plaît. Je te fais confiance.

Il me dit ça en me regardant droit dans les yeux, comme s'il sondait mon âme d'un simple coup d'œil. Et j'acquiesce, parce que je ne peux pas faire autrement. Si la seule condition pour qu'il s'ouvre à moi est que je protège son secret, je n'ai aucun problème à la respecter.

B.O.M.I. - Boyfriend Of My ImaginationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant