Chapitre 1 : La Sortie.

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C'était une fin de semaine tout à fait banale dans la ville de Plose : le soleil se couchait vers l'ouest pendant que tout les enfants rentraient de l'école prendre leur goûter. Pour Yseult, c'était un grand jour. Toute la journée, il avait attendu avec impatience son heure. 17h30. 

Il venait de passer le mois le plus compliqué de sa vie. Entre la mort de sa meilleure amie, la masse de travail que lui donnait son patron, sa séparation avec sa copine et le manque d'interaction sociale, il avait finit à l'hôpital psychiatrique du coin. 

Yseult se dirigeait vers l'accueil de l'hôpital après qu'un gardien lui ait ouvert sa cellule capitonnée. Il fallait qu'il récupère ses affaires et signer quelques formulaires avant de pouvoir s'en aller. 

La femme qui se trouvait à l'accueil portait un sourire franc et bienveillant, Yseult ne pouvait pas s'empêcher de le lui rendre, il était bien trop heureux pour ça. Elle lui avait rendu toutes ses affaires qui se trouvaient dans une valisette : les patients ne pouvaient pas garder leurs affaires par peur qu'ils ne fassent de graves bêtises. Ce n'étaient pas le genre d'Yseult d'avoir des pensées suicidaires, mais pas de traitement de faveur dans cette clinique. Il fallait maintenant qu'il remplisse des papiers pour avoir l'esprit tranquille. En effet, si ça ne tenait qu'à lui, il serait sorti depuis longtemps, mais son médecin n'était pas du même avis. 

Après avoir dit au revoir à la femme de l'accueil, il se dirigeait vers la sortie de l'hôpital. D'un pas pressé, il descendit les marches d'escaliers deux par deux. Yseult pensait à ce qu'il allait bien pouvoir faire en rentrant chez lui. Il se mis en route vers l'arrêt de bus le plus proche de l'hôpital tout en regardant son écran de téléphone. Il n'avait pas fait deux mètres qu'il se cogna contre quelqu'un. 

Yseult, qui n'avait pas fait attention à ce qu'il faisait, s'empressa de s'excuser auprès du jeune homme en l'aidant à se relever. 

"- Je suis désolé, je n'ai pas fait attention ! s'excusa Yseult.
- Ne vous en faites pas, je ne regardait pas non plus."

Le roux qui se trouvait devant Yseult était en train de lui sourire. Pourtant il venait de se faire mal à cause de lui.

"- Moi c'est Akio, je travaille dans cet hôpital. dit le roux en pointant la clinique psychiatrique
- Moi c'est Yseult, j'étais enfermé dans cet hôpital. lança-t-il avec une grimace
- Tu n'as pas le visage des patients que j'ai l'habitude de voir pourtant. Et j'en vois tout les jours, des patients.
- Ah bon ? En me regardant dans la vitre de ma cellule je me suis fait peur ce matin."

Akio se mit à éclater de rire à la dernière phrase d'Yseult.

"-Je t'assure que la plupart de mes patients sont bien plus terrifiants à voir que toi !
- Ca, c'est toi qui le dit."

Ils se parlaient comme s'ils se connaissaient depuis toujours, c'était à la fois beau et étrange. Yseult n'aimait pas trop ça. Il avait toujours eu du mal à se faire des amis, pas que personne ne venait lui parler ou inversement mais... il n'aimait pas trop les gens. C'était un solitaire et il se portait mieux ainsi. Il baissait la tête dans sa réflexion et Akio comprit qu'il s'était encore une fois précipiter sur un inconnu. Pour désamorcer un peu la situation, le roux dit :

"- Bah du coup je vais te laisser, je pense que tu as autre chose à faire que de parler avec un inconnu. Au pire tu sais où me trouver !
- Ouais...."

Yseult se mit en totale réflexion, il devait se faire de nouveaux amis. Il avait quand même perdu sa meilleure amie et sa copine dans le même temps. C'était énorme à encaisser... et seul c'était pire. Il prit sur lui et sortit un calepin de son sac et nota son numéro de téléphone. Il le tendit à Akio qui le regardait avec stupeur.

"- Ah ! C'est que monsieur va vite ! dit Akio en rigolant.
-Oh... non, je voulais juste te le donner. Tu en fais ce que tu veux. Et puis, je ne suis pas homosexuel mais pas homophobe non plus.
- Et qui te dit que je suis l'un ou l'autre ?
- Je ne dit pas ça contre toi. Je suis désolé. Comme je te l'ai dit, j'était enfermé là dedans. Ca ne va pas fort en ce moment."

Akio ne savait pas comment réagir, il en voyait souvent des gens comme Yseult, mais il était particulièrement prit d'émotion face au brun en face de lui.

"- J'te promet rien, lança le roux, mais je prend ton numéro. Au pire, comme je te l'ai dit, tu sais où me trouver.
- Merci. J'y vais, je ne rentrerais jamais chez moi sinon.
- Yes, ciao le brun ! Je vais devoir aller bosser."

Le roux se retourna si vite que le brun n'avait pas eu le temps de le saluer. 

Yseult continuait son chemin vers l'arrêt de bus le plus proche. Il était pressé de rentrer chez lui. Il n'aimait la situation dans laquelle il venait de se mettre ! Pourquoi s'était-il attardé sur son écran de téléphone plutôt que de regarder devant lui ?

Quelques minutes après, il prit le bus.

Arrivé chez lui, Yseult avait ouvert toutes les fenêtres de chez lui. Il vivait à la limite de la ville de Plose dans un immeuble de trois étages et occupait l'un des deux appartements du deuxième étage. Personne n'était venu depuis un mois. En même temps, il vivait seul depuis que sa copine était partie. Il avait fermé tout les rideaux et s'était allongé sur son canapé. Sans s'en rendre compte, Yseult s'était endormi. C'était le plus beau jour de sa vie depuis un mois. Mais c'était aussi le jour le plus bizarre qu'il avait passé depuis un mois.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 22, 2020 ⏰

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