Chapitre Vingt-Sept

793 38 5
                                    

Astrée souffla par la bouche, exténuée. Tous ses membres tremblaient sous la douleur, sa mâchoire la faisait souffrir à force de la serrer sous l'effet de la souffrance. La femme en blouse blanche lui adressa un sourire satisfait quand leurs regards se croisèrent et appuya sur la bouton du boîtier qu'elle tenait entre ses mains.

- Pourquoi... Faites-vous ça ? Chuchota faiblement la petite vampire.

- Ça ne vous regarde pas.

- Pourtant c'est moi qui me fait torturer, là...

La remarque ironique ne plu pas à son interlocutrice qui réappuya sur le bouton, provoquant un grognement de douleur de la part de la petite vampire.

- Vous feriez mieux de répondre à mes questions. Ce serait dommage que je vous menace de vous tuer pour que vous me répondiez.

La femme en blouse blanche avait arrêté de sourire, et affichait un masque impassible. Cependant, Astrée avait bien remarqué la crispation de sa mâchoire, montrant sa frustration face au mutisme de ses prisonnières. Elle était persuadée qu'Alice n'avait pas cédé non plus, augmentant l'agacement de la femme. Quand cette dernière stoppa la douleur pour laisser parler la vampire, celle-ci reprit difficilement la parole.

- Vous avez l'air de nous détester, pourtant vous nous torturer pour en savoir plus sur notre espèce. Étrange fascination. Cracha Astrée, agacé de la situation qui n'avançait à rien.

- Allez-vous répondre à la fin ? Coupa la femme.

- Non.

Un rictus et une colère froide passa dans le regard de la femme. Son masque impassible se fissura, et elle appuya une nouvelle fois sur le bouton du boîtier en affichant une grimace de fureur.

- DITES-MOI ! Hurla-t-elle en se rapprochant de la vampire.

- JAMAIS SALE GARCE ! Répliqua sa prisonnière sur le même ton.

Ses iris prirent une couleur écarlate, lançant des éclairs de rage. Elle ne se tordait même plus de douleur, tant sa colère dépassait sa souffrance. Elle hurla de nouveau, écumant de rage, essayant de se libérer des liens trop serrés.

À cet instant, la Sainte Mère sut qu'elle avait été trop loin. Et que la vampire était plus puissante qu'elle ne l'avait imaginé. Elle recula contre le mur, abasourdie et horrifiée par ce qu'elle voyait. La petite vampire, entre douleur et colère, tirait sans ménagement sur les liens qui la retenait prisonnière. Du sang commençait à couler autour des ses poignets attachés, mais la Sainte Mère n'eut pas l'impression que la vampire s'en rendait compte. Elle n'avait qu'une seule idée en tête : se libérer et la tuer, elle. La Sainte Mère se secoua, prenant compte de la situation précaire dans laquelle elle se trouvait. Il lui fallait quitter la pièce en vitesse, si elle voulait rester en vie. Elle laissa en plan ses affaires et se dirigea précipitamment vers la porte. Un cri aiguë la fit se tendre à l'instant où elle avançait sa main vers la poignée de la porte ; une seconde plus tard, on la tira en arrière, la projetant contre le mur d'en face. La créature avait réussit à se libérer. La Sainte Mère se releva péniblement, ses jambes encore tremblantes. Elle releva la tête, croisant le regard de haine de la créature qui la dévisageait. Cette dernière poussa un grondement animal, et s'avança vers elle lentement, sans la perdre une seconde des yeux. Encore sous le choc, la Sainte Mère farfouilla dans sa poche gauche d'une main tremblante, haletante. Elle eut juste le temps d'appuyer sur le bouton de son talkie-walkie, avant que le monstre ne se jette sur elle. La vampire la prit par la gorge et l'appuya contre le mur. Ses pieds ne touchaient plus le sol, et sa respiration était de plus en plus difficile. Les yeux fous de la créature la scrutait, serrant de plus en plus la gorge de la Sainte Mère. Quand elle essaya de bouger, elle sentit des ongles s'enfoncer dans sa peau, puis le sang coula le long de son corps.

- Pitié... Articula la Sainte Mère.

Comme si elle avait appuyé sur le bouton on, la rage de la vampire augmenta tout d'un coup, et son hurlement fut si aiguë que les seringues vides qui se trouvaient dans ses poches éclatèrent en milles morceaux.

La porte s'ouvrit soudain en un grand fracas, laissant apparaître sur le seuil une dizaines de soldats armés. La créature se retourna vers eux en crachant sa colère. Elle desserra sa poigne, permettant à la Sainte Mère de reprendre une respiration un peu plus normale. De mauvaise grâce, la vampire la relâcha complètement, n'aillant pas oublié que les armes pointées sur elle pouvait la tuer. La Sainte Mère s'affala par terre, encore haletante. Ses yeux rencontrèrent un instant le regard de la vampire ; regard qui la fit frémir. Cette créature ne ressemblait même plus à un vampire. On aurait dit un animal sauvage complètement déchaîné.

Elder entra dans son champ de vision. Il donna des ordres aux soldats qui entouraient les deux femmes, puis s'accroupit auprès d'elle. Il l'aida à se relever sans un mot. Son regard parlait pour lui ; il désapprouvait totalement ses méthodes, et ce qui venait de se produire le confortait dans son opinion.

♦♦♦

Alice sursauta quand la porte s'ouvrit dans un fracas épouvantable. Astrée fut jeter sans ménagement dans la pièce, et Alice eut juste le temps d'apercevoir quelques soldats armés avant que la porte ne se referme, les replongeant dans une semi-obscurité. À son grand étonnement, Astrée ne se releva pas.

- Astrée ? Murmura Alice, inquiète.

Que s'était-il passé ? Un gémissement plaintif lui répondit, la décidant à bouger. Si sa sœur était mode nouveau-né, elle n'aurait jamais pousser ce gémissement d'animal blessé.

- Astrée, reprit-elle, ça va ?

Elle posa prudemment une main sur l'épaule de la petite vampire, qui ne bougeait pas. Alice la retourna doucement, l'allongeant sur le dos. C'est alors qu'elle remarqua les blessures qui entouraient ses poignets, sa taille et ses chevilles ; endroits où on l'avait elle-même attaché pour la torturer. Alice comprit alors que sa sœur avait dû perdre le contrôle d'elle-même, et avait laissé le nouveau-né qui sommeillait en elle prendre possession d'elle. Ce qui expliquait pourquoi elle avait réussit à se détacher. Toutefois, d'autres événements avaient dû se produire. Astrée portaient d'autres blessures, des bleus, des traces de coups... Les soldats avaient dû avoir dû mal à l'emmener jusqu'ici.

- Garrett... Chuchota Astrée sans ouvrir les yeux.

Encore exténuée, une larme coula le long de sa joue. Alice refoula ses propres larmes, et prit sa sœur dans ses bras, priant pour que les autres les retrouvent le plus vite possible grâce à l'adresse qu'elle leur avait fourni.

♦♦♦

- Ce n'est pas contre toi, mais tu ne crois pas que tu devrais respecter les limites de vitesses ? Gémit Seth en s'accrochant à son siège, tandis que Garrett tourna sa tête vers lui, sans pour autant ralentir.

- Tu rêves ? Répliqua-t-il.

Il reporta son attention sur la route, pressé d'être rendu au parc domanial. Le Loup-Garou à côté de lui soupira d'angoisse, sans lui répondre.

Seth était un loup-garou de la meute de Jacob et tout les deux devaient rejoindre Bogachiel State Park, le parc domanial de Washington qui se trouvait à quelques kilomètres de Forks. Les autres aussi devaient les rejoindre et seuls Esmée, Edward et Bella ainsi que quelques loups-garous étaient restés à Forks, au cas où ils seraient toujours sous surveillance. Personne ne devait savoir qu'ils avaient trouvé l'endroit où se cachaient leur ennemis ; c'est pourquoi ils étaient partis pour le parc en petits groupes, par sécurité.

À eux tous, ils avaient réussit à comprendre ce qui avait pu se passer quand les filles avaient été attaqué. Carlisle pensait que Alice avait eu une courte vision, juste avant qu'elle ne soit embarquée, lui permettant de les prévenir via le morceau de papier. Sa vision était claire : elle avait dû y voir l'adresse du parc. Peut-être d'autres choses, mais peu importait pour le moment. La seule chose important était que l'adresse soit bonne. Et si Alice s'était trompée ? Garrett espérait que non. Ils n'avaient pas d'autres plans.

Il serra dans sa main la veste posé sur ses genoux.

Courage chérie, j'arrive. 

Cullen - Origins [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant